mardi 30 septembre 2008

Inde en Cage

Tant que je suis dans la série animalière...

En arrivant en Inde, j'espérais pouvoir visiter un peu l'inde profonde, voir la jungle. J'imaginais prendre un café avec Tarzan en me faisant servir par Jane (hey on est en Inde, faut respecter les coutumes locales), me marrer avec Cheeta.


Jouer à cache-cache avec Shere Khan, être heureux avec Baloo.



Avec un peu de bol on aurai échangé quelques propos philosophiques avec King Kong







Il s'est bien calmé depuis New York !





En fin de journée s'envoler avec Dumbo

Et finir en apothéose par quelques ronronnements au creux d'un gros matou blanc.

 

Bon pas de bol, la jungle est bien là mais moi j'ai pas le temps d'y aller. Faudrait pas oublier que je suis ici pour bosser avec qu'avec seulement le dimanche non travaillé, ça limite les capacités d'éloignement.

J'ai donc visité le zoo de Mysore dont plusieurs indiens m'avaient parlé à Bangalore. On va pas dire que c'était épatant, mais ca devait bien faire 20 ans que j'ai visité mon dernier zoo, alors bon, c'était pas désagréable.

Il faut quand même que j'trouve le moyen de bouger un peu, j'suis à deux doigts de sécher le samedi :))

lundi 29 septembre 2008

Pas Triste

Le fait d'être loin de chez soit fait parfois réagir bizarrement.

Hier j'étais peinard, j'entamais ma quarantième minute de tapis au rythme affolant de 10km/h, la TV diffusait la fin du grand prix de F1, je me disais que si j'avais anticipé un peu j'aurai même pû aller le voir en direct. C'est vrai quoi, Singapore c'est à 2 grosses heures d'ici et tu trouves des allers/retours pour 40€, une paille.

Raïkonen mort un vibreur, termine dans l'mur, hey oui, c'est mal barré pour les rouges cette année. Déjà qu'ils ont perdu le MotoGP le matin même (Viva Rossi, c'est ce pas Hélène?). Victoire de Renault donc devant le surprenant Rosberg, Hamilton sage troisième, et à quelques encablures les superbes places de Glock & Vettel.

Podium, et là surprise, après la remise de la coupe à Alonso, la Marseillaise. Incroyable, moi qui suis pas patriotique pour un sous, enfin dans sa version main droite sur le coeur face au drapeau quoi, je me suis retrouvé à chanter dans la salle de gym, limite ému.

Surpris de moi je suis.

dimanche 28 septembre 2008

Inde Sauvage

A Mysore, à proximité d'un temple, j'ai rencontré ces drôles de petites créatures, en liberté:

Évidement ils sont à la recherche des touristes qui leur offre de bon cœur des cacahuètes achetées aux vendeurs ambulants. Avec un tel trésor, plus aucune distance de sécurité, ils sont capable de venir te les chercher dans la main.


Un peu plus loin une autre créature, moins gourmande mais beaucoup plus imposante, prénommée Nandi:


J'en avais parlé à propos de Ganesh, les dieux indiens ont tous un animal qui leur sert de moyen de locomotion. Nandi est le taureau qui est au service du dieu Shiva, et lui sert également de "Gate Keeper", gardien de son royaume quoi.

On trouve beaucoup d'idoles à la gloire de Nandi en Inde, celui là serait un des plus gros. Les personnes sur la deuxième photo sont en train de poser une pièce sur la statue, bien sûr en faisant un vœux. Comme elle est recouverte d'une très fine mousse, en pressant fortement la pièce tient toute seule.

Moon & Sun

De part le monde il doit exister des centaines de légende sur l'opposition de la lune et du soleil. En voici une parue dans le journal d'hier:

Il y a longtemps, très longtemps, les deux frères Lune & Soleil s'assirent pour picniquer.

Ils déjeunèrent tant qu'ils en avaient envie, et quand ils furent totalement repus, Lune se sentit un peu fautif parce qu'ils n'avaient rien laissé à leur mère. Il remarqua alors un grain de riz qui était resté coincé dans sa main, le posa sur les genoux de sa mère et oh, surprise, il se tranforma en un grand tas de riz.

La mère, heureuse, remercia Lune en disant: "Thampagi hogi, thampagi baa" (Que tu sois plaisant ou apaisant tout le temps). Et ensuite elle gronda Soleil pour son manque de compassion: "Kendavagi hogi, kendavagi baa" (Que tu brûle tout le temps).

C'est pourquoi le soleil est chaud et la lune est froide.

samedi 27 septembre 2008

Professeur Belet

Lisez moi ça, c'est rigolo:  "Les glaçons" par Virginie @ "Expat à Bangalore"
Ça m'a bien fait rire et me fait penser, dans une moindre mesure quand même, avec ce que je vis quotidiennement en ce moment au boulot.

Je travaille avec quasiment que des ingénieurs. Ils sont intelligents, d'un strict point de vue technique ils bossent aussi bien que des français, mais ils leur manque principalement l'expérience, la rigueur et l'organisation - tiercé à mettre dans l'ordre suivant les cas. De part leur statut/travail on s'attend à ce qu'ils soient d'esprit vif, qu'ils percutent rapidement quand on leur explique quelque chose. Si pour certains c'est le cas, pour d'autre j'ai parfois l'impression de me battre face à un mur d'incompréhension, sans que j'arrive à saisir si cela provient de ma manière d'expliquer, de mon anglais, ou si c'est dû à un quelconque blocage culturel, une façon de penser ou une éducation qui ne correspondrait pas avec nos habitudes européennes.

La liste des commentaires pourrait être longue, surtout par ceux avec qui j'ai travaillé, mais j'pense que je suis quelqu'un qui aime bien apprendre les choses aux autres (enfin plutôt l'après midi et après quelques cafés quand même). J'essaye en général d'expliquer les choses le plus précisément possible tout en m'adaptant avec ce que je pense que la personne à besoin ou est capable de comprendre. Mais, parce qu'il y a un mais, si je suis capable de ré-expliquer une deuxième fois de manière différente, de compléter et argumenter au besoin, cela m'énerve vite si l'interlocuteur ne comprend pas ce que je considère qu'il devrait, sachant que je pense avoir déjà fait l'effort de l'expliquer le plus simplement possible. Personne n'est parfait, et c'est pourquoi je ne serai jamais prof, mon seuil de tolérance est trop bas pour ré-expliquer 10 fois la même chose.

En ce moment au taf, nous sommes en phase de test du programme que les indiens ont développé. C'est bourré d'erreur, incapable de lire 5 lignes de document sans trouver quelque chose qui n'est pas implémenté de la bonne manière dans le programme. J'ai passé la semaine à tester une partie qu'on aurait normalement bouclé en moins d'une journée. Incroyable, limite désespérant. On parle de 2 vues avec uniquement quelques capteurs, 5 vannes et 7 pompes, c'est pas la mer à boire, pardon, à dessaler :).

La plupart des erreurs sont dues au fait qu'ils n'ont pas été assez rigoureux sur la lecture des documents (vision très générique des choses, pas de prise en compte des spécificités de chaque équipement), certaines parce qu'ils ne l'ont pas été assez sur la duplication de ce qui fonctionnait, et enfin un certain nombre parce qu'il leur manque une réelle expérience d'automaticien, qu'ils ont développé le programme d'un point de vue strictement informatique sans conceptualiser l'impact réel que cela pouvait avoir sur une installation physique. En gros pour eux, une vanne ou un moteur n'est qu'un module de programmation, et du coup ils sont capable de leur faire faire des choses qui ne marchent pas "in real life". Ce genre de chose n'est pas toujours explicitement décrit dans nos documents de spécification, ça coule de source en quelque sorte, on considère ça comme acquit, ou encore on appelle ça "les règles de l'art".

Sur les 2 premiers points je ne peux généralement pas faire grand chose sinon constater et leur demander de corriger tel que c'est marqué dans le document (heureusement très très détaillé), en cherchant parfois à leur donner la raison de telle spécificité. Par contre sur le dernier même si on est pas là pour les former, il est normalement plus intéressant de leur expliquer le pourquoi du comment, afin que si un cas similaire se présente ailleurs dans le programme, ils soient capable d'identifier tous seuls qu'il manque quelque chose. Et là, c'est pas systématique heureusement, mais parfois pour un truc que je trouve très simple, limite évident, il me faut une plombe pour arriver à ce que je veux. Je me répète mais soit j'explique mal, soit il y a certaines choses que pour une raison inconnue ils ne comprennent pas comme je l'attend.

Quand ça part comme ça, ça en devient totalement comique. T'expliques une fois, tu penses qu'il a compris mais même si il te répond toujours pas la positive, ya quelque chose dans le regard ou dans la façon de dodeliner la tête qui te fait douter. Tu recommences pareil en lui demandant  de confirmer chaque partie de l'explicatif, ça devient de plus en plus évident qu'il ne capte rien à ton explication. Et si t'arrives à le faire sortir de son mutisme, il te répond avec quelque chose qui n'a totalement rien à voir, tu te rends compte qu'il est totalement à côté de la plaque, t'as l'impression d'entrer en mode "quatrième dimension" parce que du coup toi, t'arrives pas à piger comment il est arrivé à ce raisonnement par rapport à ce que tu viens d'expliquer. A partir de là, la durée de l'épisode est incertaine :))

Ici j'arrive à relativiser, à prendre un certain recul, tenter quelques fois supplémentaires l'explication. Disons que j'ai monté le seuil de tolérance, mais il revient vite à l'état initial (truc vraiment trop simple, fatigue, ras l'bol, etc...). Du coup par moment j'avoue que comme Virginie avec ses glaçons, je laisse tomber. Si je sens que j'ai pas le courage, j'évite même de me lancer dans l'explicatif, je fais appliquer bêtement, "j'veux ça comme ça parce que, pis c'est tout".

Et si j'suis en forme j'tenterai la formation quand je retrouverai la même bêtise... 20 lignes plus loin. :)

mercredi 24 septembre 2008

Brindavan Garden

Le Brindavan Garden est un grand jardin de fontaines d'eau, situé en contre-bas du lac de Krishna Raja Sagara, à quelques kilomètres de Mysore.


Ce lac est artificiel, relativement grand puisque d'un volume légèrement supérieur à Serre-Ponçon (plus grande retenue artificielle d'Europe si je ne me trompe), construit dans les année 20-30. Comme je disais dans une autre billet, ce lac n'a pas pour destination la production d'électricité, mais a sans doute été construit pour l'irrigation des rizières et champs de canne à sucre des environs. Jusqu'à quelle distance à t'il une influence? Malheureusement aucune idée, et je n'ai pas trouvé d'info.



Bref, quelques années après le barrage un grand jardin fut construit, utilisant la dénivellation d'eau pour former de nombreuses fontaines et jeux d'eau. A la manière des jardin de Versailles, il n'y aucune pompe, juste la pression naturelle de l'eau du barrage, 40m plus haut.




Aujourd'hui si on peux visiter le jardin en journée, la principale attraction se fait en soirée, avec jeux de lumière sur toutes les fontaines. C'est un peu kitch mais quand même assez joli, les indiens ont l'air d'adorer, en fait ça correspond bien à leur univers bon enfant, ils s'émerveillent d'un rien, c'est rigolo.





On a du passer au moins 3h à se balader autour de toutes ces fontaines, mon guide s'évertuant à prendre le moindre jet d'eau en photo et nous faisant poser à tour de rôle un nombre incalculable de fois, j'étais un peu HS de la journée mais c'était quand même un bon moment.


Le summum fut bien sûr le spectacle de son et lumière, pas loin de 20mn, sur musique indienne évidement. La vidéo n'est pas de super qualité, prise à bout de bras via mon téléphone, mais voilà ce que ça donne à peu près:


Et enfin un petit extrait de mes portraits, plus ou moins ratés:

mardi 23 septembre 2008

Globe Trotter

J'ai pas mal voyagé la semaine dernière.

Départ de Bangalore vendredi soir, survol des Émirats, de l'Irak, Syrie, Turquie, Bulgarie, Serbie, Croatie, Slovénie, Autriche, Allemagne. Enfin pas vraiment de quoi profiter du hublot, il fait nuit tout le trajet et j'arrive sur Charles de Gaulle au petit matin. Direction Colombes ou je retrouve Malo & Nath chez ses parents, je profite de la matinée pour compléter ma nuit.

L'après midi on quitte les hauts de seine pour retourner aux sources, le XVIIIème. Métro Larmack-Caulaincourt, vous savez, la station de l'aveugle dans "Amélie Poulain". Ensuite petit saut au Maghreb via Chateau-Rouge, ya foule, c'est ramadan. Enfin on retrouve nos manouches préférés le temps de faire une bise à la mini-miss et d'enfiler un apéro.

Malo aime le métro alors on en reprend un coup. Retour sur Colombes et départ pour la Sibérie, enfin tout du moins son climat, une soirée anniversaire en extérieur à Asnières. Super sympa, Nath retrouve plein de connaissances, moi je m'abreuve pour supporter la température glaciale, et du coup je me fais plein de copains. Dans la courte nuit on s'envole plus vite que le Concorde et c'est en Australie que Malo me réveille, j'ai des Kangourous qui dansent la samba tout à l'intérieur de moi.

Dimanche soir direction Gare de Lyon, j'ai l'impression d'être revenu en Inde, le boulevard Magenta est impraticable, ca klaxonne à tout va, Nath vocifère dans un langage qui ne doit être compris que par quelques tribues locales. Dans le train Malo se transforme en diable de Tanzani, il court partout, rigole, chante, tant pis pour les 3 pauvres passagers qui pensaient être peinard un dimanche en 1ère :)

Enfin nous voilà à la maison, quelques anges vinrent partager une pizza, et les 2 jours suivant sont consacrés aux cartons. Un déménagement et un rhume plus tard, nous voilà à Chirens, chez notre chez nous qu'on a à nous maintenant. C'est remplit de cartons qu'on a pas le temps de vider parce fini de vider l'autre maison, mais c'est chez nous, et ça c'est chouette.

Heureusement l'autre cavalerie angevine débarque rapidement et avant même la fin du week end, ça commence à ressembler à quelque chose. Pas beaucoup le temps d'en profiter malheureusement, dimanche soir un aller/retour pour rien à l'aéroport, désolé Papa, et c'est aux aurores qu'hier je suis reparti. Un p'tit vol pour Paris, un plus long pour Bangalore, et si le moral est moins présent que pour les autres arrivées - la routine s'installe - dès la sortie de l'avion il y a quand même une bonne nouvelle:

Après une semaine à me cailler, j'ai enfin pû enlever mon pull !

vendredi 12 septembre 2008

Home Sweet Home

Petit message rapide avant de partir pour l'aéroport.


Le blog va probablement se mettre en standby pour une semaine. Entre la fiesta parisienne, le rush pour finir les cartons, le déménagement - emménagement et nettoyage de la maison de Cremieu, j'pense pas que j'aurai beaucoup de temps pour m'occuper d'internet.

Retour sur les ondes le 23 Septembre. A+

Atomique Update

L'explication sur la psychose Indienne: Times Of India

Et pour les non-anglophones: Aujourd'hui l'Inde

Ce qui est hallucinant, c'est effectivement que cela se soit propagé sur les chaines d'info continue comme "Headlines Today" ou 'Times". Ahhh le pouvoir des médias.

jeudi 11 septembre 2008

Taxi Driver

Nous avons un taxi attitré depuis le début du séjour, payé par la boite qui nous reçoit. Il nous est interdit (et déconseillé) de conduire ici, même Hertz ne fait que de la location avec chauffeur. Il vient donc nous chercher le matin à l'hôtel pour faire 3km, se fait chier toute la journée et nous remmène sur les mêmes 3km le soir. Il ne fait rien d'autre. C'est hallucinant mais c'est comme ça, il est juste là, aucazou. Il arrive qu'on le sollicite le midi pour changer de restau, rarement.


Il s'appelle Arun K., doit avoir moins de 25ans, semble gentil comme tout, réservé, forcément inférieur quand il te parle, utilise du "Yes Sir" à toutes les sauces, c'est le lot de tous les boys qu'on trouve ici. J'ai son numéro de téléphone, je sais que je peux l'appeler n'importe où, n'importe quand, il viendra me chercher où m'emmènera ou je veux. Il bosse 7j/7, pas de congé hebdomadaire.

Le dimanche où nous sommes partis à Mysore on m'avait demandé d'être prêt à 5h devant l'hôtel, histoire d'éviter les bouchons et arriver tôt sur place pour visiter un max de choses. A 5h devant l'hôtel, je n'ai pas osé réveiller Arun qui avait visiblement passé sa nuit sur le parking. Le temps que j'hésite et le portier s'en est chargé pour moi. Sensation de malaise rarement vécue... Et si moi j'ai pioncé lamentablement sur la banquette arrière, lui s'est fait les 6h de trajet A/R, nous a trimballé dans toute la ville, patientait gentiment dans sa caisse quand on faisait certaines visites (sauf les temples qu'il faisait avec nous). Je l'avais d'autorité emmené prendre un p'tit dej avec nous dans un hôtel, ainsi que les repas suivant, sinon je ne sais pas ce qu'il aurait mangé. Nous sommes rentré à 1h à l'hôtel, et évidement le lendemain 9h, il est de nouveau là pour nous emmener au boulot.

Combien coûte ce type de prestation? D'après un premier chauffeur que l'on a eu une semaine, dans les 30€/jour pour les trajets quotidiens sur Bangalore. Si on compare avec une course Rueil-Roissy qui coute dans les 90€ pour 35mn de trajet, c'est peu. Si on compare avec le salaire d'un chauffeur (probablement 20 à 50€/mois), et le prix unitaire d'une course Hotel-Taf (moins d'1€), c'est énorme. Je soupçonne quand même le chef de projet de faire un abus de bien social, si tant est que le terme existe dans un pays réputé pour sa corruption. Enfin puisque le taxi est payé par la boite, ils sont deux à en profiter également pour se faire amener/ramener chez eux, une grosse heure de route, évitant ainsi de longues heures en transport en commun. De là à dire qu'ils ont pris le taxi avant tout pour eux...

Bref, Arun commence à nous connaitre et ce soir s'est permit de me poser une question. C'est rare, je me demande même si ce n'est pas la première fois, du moins à l'intérieur du taxi. D'abord parce qu'il a beau être gentil, il fait malheureusement parti de ceux qui ont un certain accent et que j'ai de vraies difficultés à comprendre, l'obligeant à répéter plusieurs fois ses phrases. Ensuite parce que sur les 5mn du trajet quotidien, soit on parle entre français, soit nos discutions tournent en général sur des questions de planning, où et quand il viendra nous chercher, quelle nuit on aura besoin de lui pour rejoindre l'aéroport, etc.

Eh bien ce soir alors que j'étais seul dans le taxi, c'est lui qui a entamé la discussion. Qu'est ce qu'il voulait savoir? Eh bin je vous le donne en mille, il voulait des infos sur le "Big Bang Thing" qu'on est en train de tester en France. Il voulait bien sûr parler du LHC, quand je vous dis qu'ils en font une psychose ! Il m'a même raconté que certains de ses potes étaient aller prier au temple mardi & mercredi. Sa question était claire, est ce que c'est dangereux ou pas.

J'ai fait de mon mieux, hésité à le rassurer bêtement, et puis en fait j'ai dis ce que je pensais. Que pour l'instant il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Et que le jour où les vraies expériences commenceront, de toute manière nous n'avons d'autre choix que de faire confiance aux dires des scientifiques, le commun des mortels dont je fais également partie n'ayant pas la faculté intellectuelle pour comprendre ce qu'ils font exactement.

Pas facile je vous assure, il fallait voir ses yeux lorsque j'ai eu le malheur d'annoncer la simple hypothèse "may be a little danger", je lui aurait annoncé qu'une bombe atomique allait exploser ce soir dans son jardin j'sais pas si ça aurait eu plus d'effet. J'ai quand même terminé par un "no need to worry" en espérant qu'il dorme bien ce soir :)

Atomique

Deux informations scientifiques font la une des journaux indiens depuis une semaine.


Le premier, le N-Deal comme ils l'appellent ici, c'est l'entrée de l'Inde dans le commerce nucléaire international, et ça bien qu'ils n'aient pas signé le pacte de non-prolifération. Bon j'avoue que j'ai pas creusé plus que ça sur l'historique de l'embargo nucléaire depuis 1974, sur les raisons qui ont toujours poussées l'Inde à refuser ce pacte (je crois qu'il y a une histoire d'essais nucléaires, mais bon, not' Chichi se l'est bien permit en 95). Mais il est certain que cela a une énorme importance pour un pays qui a une croissance phénoménale et des besoins en énergie exponentiels.

On peut être pour ou contre le nucléaire. Ma position est que dans l'état actuel des choses et avec les techniques disponibles, c'est peut être le moins mauvais choix pour l'Inde. La production serait aujourd'hui à 85% hydroélectrique, et pour 15% nucléaire. Vu l'augmentation de la demande, les alternatives écolos auraient du mal à tour fournir (mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas les utiliser), et les alternatives à carbone sont à proscrire si ils veulent respecter les accords anti CO2 qui sont à la mode. Une question reste, est ce qu'ils pourraient faire encore plus d'hydraulique qu'aujourd'hui? J'en sais rien.

Ce qui est certain, c'est que si vous cherchez à faire de l'expat en Inde dans les prochaines années, j'connais un domaine où il va il y avoir de l'offre. Ils envisagent la construction d'au moins 45 réacteurs en sous-traitance à des entreprises des USA, de Russie et de France, sachant qu'Areva est certainement le mieux placé - techniquement - pour remporter une bonne part du marché.


L'autre information qui fait un buzz pas possible depuis 2 jours, c'est la mise en route du LHC, le Grand Collideur de Hadron du CERN. Je ne sais pas si c'est la même chose en France. Sur les chaines qui font principalement de l'info continue, j'ai pû voir de grands dossiers avec longues interventions d'éminents spécialistes indiens, dont certains bossent pour le CERN en France. De superbes animations, scénarios catastrophes avec la terre s'effondrant sur son propre cœur dans un magnifique trou noir, ou alors l'inverse avec dilapidation de tous les particules terrestres à la vitesse de la lumière. Il y avait même un compte à rebours comme pour le lancement d'une fusée.

On ressentait comme une réelle crainte. Pour dire, après 30mn de reportage et de "on the fly news" plus alarmistes les unes que les autres, je pensais réellement qu'hier allait être une journée stratégique pour la recherche expérimentale. En furetant sur le site du monde, je me suis quand même rendu compte que, si risque il y aura potentiellement lors de futures expériences, la journée d'hier n'était qu'une mise en route du flux d'électron, aucune collision, aucune création de "mini-trous-noirs", j'irai presque jusqu'à dire aucun risque.

L'idée m'avait traversé l'esprit lors du reportage, mais je me demande si cette recherche de la particule élémentaire de Higgs, cette expérience cherchant à comprendre l'origine de l'univers et du BigBang, ne provoque pas chez eux comme une peur superstitieuse, avec peut être derrière tout ça quelques croyances religieuses. Ou alors c'est nous qui sommes blasés, bernés, et qui ne portons pas l'importance qu'elle devrait à une expérience qui nous met tous en péril.

Va savoir... Et alors en France, vous l'avez ressenti comment?

mardi 9 septembre 2008

Campagne du Karnataka

Bangalore est sur un gigantesque plateau montagneux. Nous sommes à 1000m d'altitude, mais sur les 150km qui mènent à Mysore, pas une colline, pas une montagne, tout est ultra plat, en grande partie recouvert de forêt, ou p'tet d'ailleurs qu'on appelle ça la jungle...


  La région est un, sinon le plus gros fournisseur de riz de toute l'Inde. De fait, le long de la highway j'ai pu voir mes premières rizières. L'appareil photo était dans le coffre mais bon, vous savez à quoi ressemble une rizière. Pas de gros fleuve dans la région, mais l'irrigation semble bien gérée.


 
D'ailleurs il y a un gigantesque barrage au sud de Mysore, je pense qu'il n'est destiné qu'à déservir les terres alentours, ils ne font pas de production électrique avec. Pas mal de champs de canne à sucre également, ce qui explique qu'on en trouve plein les rues par là bas.


Le travail des paysans est essentiellement manuel, je n'ai pas vu le moindre tracteur pendant le trajet. Ils font donc tout à la charrue et aux bœufs, à l'ancienne quoi. La campagne profonde semble très pauvre, le nouveau gouvernement (100j) vient de leur offrir l'électricité pour l'alimentation des pompes d'irrigation.

lundi 8 septembre 2008

The Great Indian Tamasha

On me demande souvent comment ça se passe, question communication avec les indiens.

Comme je l'ai déjà expliqué, on trouve en Inde plus de 20 langages hindi, ce qui fait que la seconde langue officielle - l'anglais - est parlée par presque tout le monde, même les petits commerçants, serveurs, conducteurs de rickshaw. Autant dire que les adultes "cultivés" ont une maitrise de l'anglaise parfaite, aussi bien du point de vue vocabulaire que syntaxique, j'ai même rencontré un môme de 3 ans qui parle mieux anglais que ses parents.

Moi je n'ai jamais eu un niveau d'anglais exceptionnel, pour pas dire médiocre pendant des années. J'avais un peu progressé en découvrant la Guiness écossaise, les hamburgers de Chattanooga, mais surtout l'été 2004 lors de mes 3 mois en Suède. Depuis je n'avais quasiment pas pratiqué et je redoutais un peu les premières semaines d'acclimatation.

Mais cette fois, l'anglais m'est venu assez naturellement. Je n'ai pas eu le blocage, en compréhension mais surtout expression, que j'avais vécu en 2004. Cette fois l'anglais n'est donc pas le problème, le hic, c'est leur prononciation.

Illustration dans le Times-Of-India d'hier

Imaginez un étranger parlant légèrement français, et qui visite Marseille, le Québec, ou sans doute plus similaire, un des pays d'Afrique Noire comme le Cameroun. Ben c'est la sensation que j'ai eu en arrivant. Certains sont compréhensibles, ils roulent les R, prononcent un peu les W comme des V, mais on arrive à saisir. Pour d'autres c'est beaucoup plus dur, et ça l'est encore aujourd'hui.

Je pense pourtant qu'ils font des efforts pour nous parler, mais malgré cela je n'arrive pas à saisir tous les mots, j'en rate régulièrement, devine le sens de certaines phrases par déduction. Et alors quand ils parlent entre eux, il y a des moments où je ne suis plus capable de dire si c'est de l'anglais ou un langage local.

En fait on va dire que certains ont voyagé, en Europe ou au moyen Orient, et indirectement leur prononciation est plus académique. Mais les jeunes indiens qui ne sont jamais sortis du pays ont un accent beaucoup plus prononcé. Cela provient aussi un peu de leur territoire d'origine. Les habitants de Bombay ou Dehli semblent avoir moins d'accent que ceux provenant de Chinay, ou de Bangalore. D'ailleurs les présentateurs de news à la TV sont facilement compréhensibles.

Un petit exercice? Ci dessous un extrait des "Guignols de l'Info" à la sauce NDTV (New Delhi Television Limited).Le "PPD" a l'accent des présentateurs TV, ainsi que le "Mikeulkeul". Et si vous arrivez à comprendre les 2 premiers invités, vous êtes prêt pour un p'tit voyage ici. :)



Alors ca donne quoi? :)

Le truc rigolo, c'est qu'on a aussi parfois du mal à se faire comprendre. Je sais qu'on a un accent Français terrible, mais quand même. Et la semaine dernière une consolation au petit déjeuner. Un client de l'hôtel assis à coté de moi questionnait un serveur en lui demandant "a bottle of water". Rien de bien compliqué, bien prononcé, enfin moi je l'ai capté du premier coup. Trois serveurs sont venus, aucun ne savait ce qu'il voulait. J'ai fini par montrer une bouteille que j'avais dans mon sac pour qu'ils percutent. Le client était Israélien, et visiblement beaucoup moins habitué que moi à ce qu'on ne le comprenne pas :)

Voilà. Malgré tout la communication est facile, on arrive à se parler, aussi bien pour le boulot que pour discuter d'autres choses. Et puis comme tout pays dont ce n'est quand même pas la langue maternelle, ils sont beaucoup plus indulgents que les américains ou les anglais. Le top c'est que maintenant, j'peux mater mes films VO sans sous-titrage!

A tchao bonsoir !

dimanche 7 septembre 2008

Sortie Dominicale

La météo s'améliore sur Bangalore. Il pleut presque tous les soirs, assez fortement, mais dans la journée on peut désormais prendre le soleil, c'est assez agréable. Et on se rend compte que dès qu'il n'y a plus la couche nuageuse d'altitude, ça tape quand même assez fort et les températures grimpent vite.

Je suis donc sorti de ma tannière mon hôtel pour faire quelques emplettes, en profitant du beau temps pour faire la balade à pied. Les trottoirs sont étroits et défoncés mais maintenant je fais comme tout le monde, je marche sur la route, ne sursaute plus au moindre coup de klaxon, et arrive même à la traverser "sereinement", sans piquer un sprint.

Ça a beau être dimanche, ici tout semble fonctionner comme les autres jours, seuls les buildings high-tech sont déserts. Sur les bords des routes, on trouve de tout. Des tas de coco vertes bien sûr, mais également divers commerces, poteries, quincailleries, réparateurs de cycle. J'suis même arrivé sur une sorte de mini-marché, quelques vendeurs posés à même le sol.


Sur son étalage, un peu de tout: bananes, céleri, choux-blancs, choux-fleurs, concombres, courgettes, haricots vert (appelés French Beans ici), pommes de terre, radis, tomates. Également certaines denrée non identifiées, mais un européen pourrait faire son marché sans être totalement dépaysé.

Un peu plus loin j'ai trouvé ce qui doit être un poissonnier. Faut pas chercher la glace de nos étals ultra clean en supermarché, l'ensemble est composée de quelques tôles, une table en pierre, et le type te décortique ça devant tout le monde. Bangalore n'étant pas au bord de la mer, mais pas très loin non plus (juste 3-5h de route), j'ai pas osé poser la question de tout bon gaulois - "il est frais vot' poisson?" - ça sentait la bagarre générale et j'étais en manque de potion magique.


Lors de ma première sortie en ville non accompagné, je m'étais parfois senti un peu mal à l'aise. Un certain nombre d'indiens me scrutaient d'un regard noir (oui les yeux bleus dans le coin, c'est assez rare), fixement, limite inquiétant. J'suis pas spécialement parano mais bon, à force d'entendre des mises en garde sur la sécurité, sur la cible que tu représentes par ton statut de blanc-plein-d'fric, ben au bout d'un moment tu finis par ranger ton portable et mettre ton sac sur ton ventre, par précaution.

Après un certain temps tu comprends que c'est avant tout de la curiosité. Bangalore est considéré comme la silicon-valley de l'inde, travaille avec toutes les grandes sociétés internationales, et le nombre de visiteurs occidentaux est conséquent. J'pensais donc qu'ils étaient habitués à voir des blancs, mais c'est pas forcément le cas. D'ailleurs les plus hardis viennent te demander d'où tu viens. Le "véa 'riou frrrom" sans bonjour ni merci, c'est un peu dur à capter au départ, mais maintenant je maitrise :) Et j'anticipe sur les plus médisants, pour l'instant personne n'a demandé d'autographe de Jesus!

Enfin j'ai retrouvé Laurent et on a filé jusqu'aux grandes zones commerciales. Vache de monde! Dedans, dehors, sur les routes, ça grouille comme dans une ruche. Il y a des sortes de grand "bazaar" de fringues, depuis un mois que je suis là c'est les soldes permanentes. Et puis 3 étages de chemises, jamais vu ça, j'connais quelques amateurs dont ça ferait le bonheur. De l'ultra classique type anglaise, à la paillette flashy hawaïenne, t'as tous les styles. Et touche la qualité, t'en achètes 3 t'en a 3 gratis, ce qui fait quand même genre 6 chemises pour moins de 20€ !

Voilà. Retour de nuit jusqu'à l'appart-hotel de Laurent, même po peur, puis un p'tit rickshaw pour les 3 derniers kilomètres, et j'met fin à 5h de balade indienne, assez agréable ma foi. C'est vraiment dommage que l'hotel soit si excentré, j'aurai sans doute aprécié de faire le même genre de balade dans le centre de Bangalore.

samedi 6 septembre 2008

New Flavors

Lors de mon voyage à Mysore il y a 2 semaines, on m'a fait découvrir de nouvelles saveurs. Tout d'abord la noix de coco. Une noix de coco c'est quoi pour vous? Pour moi c'était ça:
Une boule noire, poilue et très dure, avec à l'intérieur du bounty :)

Ici voilà à quoi ça ressemble:


Bon il s'agit bien du même fruit, issu du palmier (ou cocotier), mais récoltée après seulement 4 mois, donc avant maturation (10 mois). On trouve des vendeurs de ces cocos vertes partout au bord des routes, même juste en face de notre bureau. L'inde est le troisième producteur de coco au monde, après l'Indonésie et lesPhilipines, presque 20% de la production mondiale.

A ce stade de maturation, la coco est pleine d'eau, légèrement sucrée et rafraichissante, que l'on boit à la paille. Ce n'est pas le lait que l'on trouve chez nous en brique, il provient de pulple pressée. C'est bien de l'eau, transparente. Elle serait stockée dans la noix pour parer aux carences du sol, l'arbre y puisant les éléments dont il a besoin pour sa croissance.


Au fur et à mesure de la maturation du fruit, de la pulpe se forme sur les bords de la noix. On en trouvait une fine couche dans celle que j'ai "bu", c'est blanc et gélatineux, le goût est moins fort qu'une fois durcit, à maturité. Les indiens te gobent la totalité de l'eau en moins de 3mn. C'est assez bon, doux et sucré, semble très frais alors que les noix sont en plein soleil, mais quand même un peu écœurant quand t'as pas l'habitude. J'avais du mal à en boire 3 gorgées de suite et j'ai du boire seulement 1/4 de l'eau avant de jeter le reste.

Plus tard j'ai également testé le jus de cane, fraichement pressé. On te sert ça dans des gobelets en plastique, juste filtré à la passoire et mélangé avec un peu de jus de citron, frais lui aussi. On ne peut faire plus naturel. Le jus est trouble, marron, ultra sucré. Cette fois ci j'ai réussi à finir mon verre, mais il a fallu quand même que je prenne mon temps.

Enfin dernière découverte du voyage, une petite douceur que l'on trouve à la sortie des temples, le laddu. On en trouve visiblement plusieurs sortes en Inde, je pense que celui que j'ai testé était le Ramdana Laddu, à base de graines d'amandes, mais c'est pas certain. Sur le moment je n'étais pas capable de dire ce qu'il y avait dedans, pour moi c'était une boule de sucre, rien que du sucre, il n'y avait pas les graines qu'on voit sur la photo.

Voilà. Les indiens mangent donc épicé, mais aussi énormément sucré. D'ailleurs j'ai aussi gouté quelques desserts au restaurant, la plupart sont écœurant pour moi, je n'arrive jamais à les finir. Il est vrai aussi que déjà en France ce n'est pas ce dont je suis le plus friand.

vendredi 5 septembre 2008

Criket Rules

On m'a fait une commande spéciale pour les règles du Cricket, pas si compliquées que ça en a l'air. Je vais donc essayer de vous expliquer ça le plus simplement possible, sans non plus donner toutes les règles secondaires.

Le jeu est composé de 2 équipes de 11 joueurs et se joue sur un grand terrain ovale avec en son centre un rectangle d'environ 20m de long, le pitch. Lors d'une phase de jeu, ou inning, une équipe est au lancé, l'autre est à la batte. Il peut il y avoir plusieurs phases de jeux dans une partie, logiquement en nombre paires pour que chaque équipe soit passé autant de fois au lancé et à la batte.

De chaque côté du pitch, on trouve 3 bouts de bois verticaux sur lesquels tiennent en équilibre 2 petits bouts de bois horizontaux, c'est le wicket, ou guichet. C'est ce wicket qui fait toute la différence entre le cricket et le baseball.

Le lancer:
Au baseball, la base du jeu est pour le lanceur d'arriver à lancer la balle sans que le batteur la rattrape. Au cricket, la base du jeu est pour le lanceur d'arriver à faire tomber le wicket qui est derrière le batteur. Le batteur cherche donc avant tout à protéger son wicket, frapper la balle est accessoire.

La balle est faite de liège entourée de cuir

Le lanceur, ou bowler, prend de l'élan pour lancer sa balle, il court jusqu'à la limite du pitch. Le lancer doit se faire avec le bras tendu, se qui donne un mouvement assez spécial, le bras du lanceur faisant une boucle vers l'arrière avant qu'il ne lâche la balle au dessus de sa tête, voir l'image du début. Même si ce n'est pas obligatoire, la balle fait généralement un rebond avant d'arriver au batteur, cela permet au lanceur de mettre des effets sur la trajectoire au moment où elle touche le sol.

Une fois la balle lancé, le reste de son équipe, les receveurs ou encore joueurs de champs - fielders, ont pour objectif de la ramener le plus rapidement possible au niveau des wickets.

Le comptage des point
s:
C'est l'équipe qui à la batte qui marque les points, l'équipe qui lance ayant pour but d'éliminer tous les batteurs et mettre fin à la phase de jeu.

Au cricket, il y a 2 batteurs sur le terrain. Un qui protège le wicket, l'autre à son opposé du pitch. Après chaque lancé, les batteurs peuvent échanger leur place en traversant le pitch, la batte à la main. S'ils y arrivent sans se faire éliminer, ils marquent 1 point, ou run. Ils peuvent marquer plusieurs runs d'affilés lors d'un même lancé. Si la balle roule jusqu'en dehors du terrain, il marque 4 runs. Si la balle arrive directement en dehors du terrain sans touche le sol, il marque 6 runs.

Le batteur:
Pour défendre son wicket, il utilise une batte en bois, assez large et plate, avec une légère courbure qui doit la rigidifier. Il n'a le droit d'intercepter la balle qu'avec cette batte.


Vous remarquez que je n'ai pas parlé de la frappe de la balle pour le comptage des runs. Oui, comme dis plus haut, c'est accessoire. Si le batteur détermine que la balle ne risque pas de toucher le wicket, il pourrait très bien décider de ne pas la frapper, la laisser filer derrière lui et commencer à courir immédiatement. C'est pourquoi il y a toujours un receveur spécial derrière le batteur, appelé gardien ou wicket-keeper. Il est là pour récupérer la balle immédiatement si le batteur la rate ou serait tenté de faire un telle manœuvre. C'est le seul a porter un gant.

De même, contrairement au baseball où il faut frapper correctement la balle pour espérer atteindre la prochaine base, au cricket de nombreux coups sont joués en faisant simplement dévier la balle derrière le joueur, sans vraiment la frapper.

L'élimination:
Un batteur est éliminé pour les principales raisons suivantes:
  • si son wicket tombe lors du lancer, même s'il a touché la balle avant. S'il fait tomber lui même le wicket en tentant de le protéger (avec sa batte ou son corps), il est également éliminé.
  • si le wicket est "dégommé" par un fielder alors qu'il n'est pas arrivé derrière sa ligne de base
  • si la balle est réceptionnée de volée par un fielder, même s'il n'a pas bougé ni commencé à courir.
  • s'il intercepte la balle avec une partie de son corps en premier (si la balle le touche après avoir touché la batte, c'est ok)
  • s'il ne marque aucun run en 6 tentatives de lancer. Je ne suis pas totalement certain de cette dernière règle, mais j'ai l'impression que ca marche comme ça.
Quand il ne reste plus qu'un batteur non-éliminé, la phase de jeu est terminée et les équipes échangent leur rôle pour une nouvelle manche. Si le nombre de manche défini pour le match est atteint, l'équipe avec le plus de points gagne.

Une phase de jeu peut durer assez longtemps. Les meilleurs batteurs peuvent marquer 50, 100 voire 150 points avant de se faire éliminer. Comme il suffit d'intercepter la balle et que le terrain est grand pour 9 receveurs, il est relativement "facile" de marquer un run, du moins si on compare avec le baseball ou de nombreux joueurs sont éliminés sans l'avoir frappé.

Du coup je trouve le jeu plus dynamique et plus vivant que le baseball, ou j'ai tendance à vite m'ennuyer. Mais tenir 3 ou 5h pour 2 manches d'un match qui est planifié sur plusieurs jours, c'est quand même long :)

Voilà, j'espère avoir été clair, et si vous trouvez une chaine française qui en diffuse, vous comprendrez un peu mieux comment ca marche.

In Vino Veritas Est

Correction suite à mon billet d'avant hier sur l'alcool à Bangalore...

Le premier ministre du Karnataka a fait un démenti officiel, et cinglant, envers son ministre (Gowda) qui avait annoncé l'interdiction à terme, de tout alcool sur le territoire.

"Just because Gowda doesn't drink, he does not want others to drink. I've spoken to him today and clarified that no one should make such statements. There is not meaning in them".

A la veille du week end, c'est une très bonne nouvelle.

Santé!

Homme Chocolat

Vous connaissez sans doute la pub pour Axe, avec l'homme qui se transforme en chocolat et qui devient l'ultime objet du désir pour toutes les filles?



A mon arrivée en Inde, elle passait à chaque écran de pub, sur toutes les chaines. Il faut dire que question pubs, ils sont assez gavant. Il faudrait que je compte le nombre de coupures des films, mais si il se passe 30mn entre chaque ce doit être un grand maximum. Du coup il te faut au moins 3h pour mater n'importe quel film qui en durerait seulement 2.

Bref, j'avais identifié que la pub avait été écourtée par rapport à notre version. Il manquait notamment la fin, là ou le produit apparait et l'homme se fait arracher le bras, dernier effet comique. Ici ça se termine avec uniquement les flacons sur fond noir, sage, mais surtout aussi "long" si on compte en secondes.

Trop violent pour les indiens? Peut être. Mais de toute façon le spot ne passe plus, il a été victime de censure, trop sexy. Le gouvernement indien, sans interdire totalement l'annonce, a conseillé aux publicitaires "de freiner la diffusion sur les ondes télévisuelles de la dite publicité", autant dire que cela revient au même. Elle aurait été jugée "indécente", "vulgaire" et "repoussante".

Un directeur de publicité justifiait cette décision par le fait que la TV est regardée en famille, et que de nombreuses personnes s'étaient senties mal à l'aise de regarder ça en compagnie de leurs enfants, petits enfants, grands parents...

Soit. Moi ce que j'ai du mal à comprendre, c'est que la TV diffuse à longueur de journée du Bollywood, les filles sont faiblements vêtues par rapport au standard indien, et si il n'y a jamais de "contact" entre les acteurs principaux (il y a toujours une histoire d'amour quelquepart), les danses sont suffisament explicites pour y voir aussi des évocations sexuelles. Mais ça, ça ne dérange personne :)

Allez, en cadeau bonux, une autres pub "censurée" ici: Pub Caleçon

jeudi 4 septembre 2008

Vu a la TV!

L'équipe d'un avion Air India a découvert lundi un serpent enroulé sous le siège d'un passager !

Incapable de le capturer, le reptile se serait échappé via des conduits d'aération. Il n'aurait toujours pas été retrouvé malgré démontage de plusieurs panneaux, envoi de fumigènes, tout l'tintouin.

Le porte parole de la compagnie aérienne se veut rassurant: "l'avion était garé à Delhi pour maintenance. Il s'agissait bien d'un serpent, mais pas d'un cobra." Ah bin tout va bien !

Mon premier vol était sur Air India pour venir ici, le dernier retour le sera probablement aussi. Mais j'ai p'tet bien fait d'insister pour prendre Air France lors de mes multiples aller/retour.

Enfin le plus rigolo c'est que le film "Snake On Plane", avec Samuel L. Jakson, était programmé à la TV cette semaine. J'ai vu la bande annonce, ca m'avait l'air d'être un sacré navet. :)

Belles! Belles! Belles!

Comme tout être masculin sur cette planète, l'homme indien pense avant tout avec une certaine partie de son corps. Mais son approche de la gente féminine semble bien différente de nos méthodes occidentales.
Vellankani, Avril 2008 (Julien Minard)

Le mois dernier lors de notre première sortie en ville, nos jeunes collègues nous avaient donné le ton: "il est nous est très difficile de rencontrer des jeunes filles indiennes". Bon ça sentait un peu la complainte du mâle en rut au fond des bois, et leur argumentaire était un peu paradoxal. Je m'explique.

Selon les bonnes mœurs indiennes, ils nous ont expliqué que les femmes ne devraient pas sortir après 21h. Alors que nous étions en terrasse avec vue sur la rue, ils nous montraient des passantes en les décrivant comme "des filles pas-bien", idem pour celles présentes dans le restaurant. A première vue pourtant, rien de choquant. Pas des filles qu'on pourraient qualifier "de petites vertus", correctement vêtues selon la mode locale, pas aguicheuses, juste des nanas en train de passer une soirée sympathique en compagnie de quelques garçons, visiblement des amis.

Un d'eux ayant vécu en France et Italie, je lui fais part de mon étonnement. Il admettra que chez nous ce n'est pas comme ça, et qu'à Bombay ou Dehli non plus d'ailleurs. Mais que pour lui, et sans doute pour le reste de l'Inde "ce ne sont pas des filles bien". Bon. Alors évidement, quand tu commences à sortir à 20h et qu'à 21h il n'y a plus de filles "bien" en ville, ça limite les possibilités de rencontre. Et comme leur domaine de travail n'est pas le plus paritaire, pas beaucoup de chances de se rattraper au travail.

Un complément d'info m'est aussi parvenu via Laurent, un Français rencontré à l'hôtel. Ses collègues auraient 1 à plusieurs petites copines, ce qu'ils attribuent au fait d'avoir des motos. Polygames? Pas sûr. D'après ce que l'on sait, ils n'ont normalement rien le droit de faire avant le mariage, on évite même de toucher la peau des femmes. Mais par contre étant motorisés, ils emmènent leur "conquêtes" au cinéma, dans des parcs... Ils "s'amusent" en attendant le mariage, mais il n'est pas certain que ces relations soient plus que platoniques. Ça reste à éclaircir.


 Nagini et Charlotte, étudiantes (Julien Minard)

Le mariage donc. Beaucoup seraient encore arrangés, voire intéressés. Fredouille nous disait lundi soir avoir vu un reportage où le marié découvrait le visage de sa dulcinée le soir de la cérémonie (magie de la TV, c'était une très bonne surprise). Laurent me disait aussi qu'un de ses collègues avait eu une relation avec une fille pendant 2 ans, et que du jour au lendemain elle était partie se marier avec un médecin, simplement parce que lui n'était pas encore ingénieur à l'époque, l'autre avait une meilleure situation.

Ramesh, mon collègue ayant vécu en Europe, se marie cette semaine. En passant chez lui il y a quinze jours, aucune trace de présence féminine. Par respect, je n'ai pas osé lui demander s'il connaissait sa future femme, comment il l'avait rencontré. Nous devons aller fêter ça samedi soir en ville, je serai étonné qu'elle soit présente.

J'ai lu également que les dotes étaient toujours de mise, avoir une fille n'est pas chose facile pour certaines familles pauvres. Ils iraient (comme en Chine?) jusqu'à perturber certaines grossesses, via l'avortement de fœtus féminins. Le taux de naissance en Inde serait de 993 filles pour 1000 garçons, ce qui est inverse aux probabilités naturelles. Grosse différence? A l'échelle de la population indienne, ça veut dire que 40 millions d'hommes indiens ne pourrons trouver de partenaire. Oui, ça parle un peu plus.

Enfin si elles sont moins nombreuses, question dote on peut quand même trouver son bonheur. Les 3 futures héritières les plus riches du monde sont indiennes (Vanisha Mittal, Isha Ambani & Pia Singh):
Des prétendants?