jeudi 30 octobre 2008

Fin de vacances

Je profite d'un retard d'avion pour faire un coucou de l'aéroport, les vacances sont finies. Ce soir je serai de nouveau à Bangalore, bien que je ne sache pas vraiment à quelle heure :).

Passé 3 jours à la maison, 2 jours sur Toulon/Marseille, 3 à Angers, ca passe vite. Vu plein de potos, dormi pas mal à Angers (les siestes de concert avec son p'tit troll, c'est difficile à refuser). Merci à tous ceux qui m'ont hébergé/rassasié, c'était super cool.

La course Marseille-Cassis s'est pas trop mal passée, super beau temps, bonne ambiance, sympa, un poil plus dure qu'escomptée, la descente est finalement assez difficile à gérer jusqu'au bout. J'suis un peu mitigé sur mon temps (1h50), mais vu mon entrainement depuis 3 mois c'est quand même pas si mal et correspond grosso modo à ce que je visais. D'ailleurs j'ai dégusté question courbatures les 2 jours suivant, preuve sans doute d'un niveau de fatigue sous-jacent. Nath fait une super perf (1h54), dans un état de fraicheur habituel, elle m'impressionne à chaque fois.

J'vais donc essayer de reprendre la mise à jour du blog à partir de ce soir, je me suis rendu compte en discutant avec les uns et les autres qu'il y avait plein de petites choses que j'ai prévues de dires et qui sont en suspend. Mais ca risque de dépendre d'un élément essentiel, j'ai explosé l'écran du portable pendant le séjour, je ne sais pas encore comment je vais pouvoir acceder au net le soir à l'hotel, on verra...

Ah petite info, les indiens n'ont pas d'heures été/hiver. Donc maintenant le décalage est de 4h30 au lieu des 3h30 que j'avais jusqu'à présent. Ca va pas arranger mes heures de sommeil cette histoire :)

dimanche 26 octobre 2008

Marseille - Cassis

Quand je me suis inscrit à Marseille-Cassis en Mars, je n'avais aucune idée de mon emploi du temps au moment de la course. Course mythique, 30ème édition, grosse participation, l'occasion de voir des potes dans le coin, une course comme je les aime.
Depuis le mois de Juin il se trouve que je j'accumule les déplacements professionnels, Monaco, Paris, et 3 mois d'Inde, même si je trimballe toujours mes chaussures et mon Polar, pas facile de maintenir un entrainement digne de ce nom.

Mais puisque je réussi à faire coïncider un retour d'Inde avec la course, je fais fi du petit décalage horaire et des nuits raccourcies, des heures d'avion, de l'entrainement en dent de scie et sur tapis de salle de sport, j'suis inscrit donc on part à Marseille. Et puis ma miss - qui elle est en pleine forme - à l'occasion de récupérer le dossard d'un pote avec un genou capricieux, ca serait bête de rater ça.

Dimanche matin nous voilà donc aux alentours du Vélodrome. On pose notre sac dans un camion, repartons boire un café qui nous sera offert (sur promesse de revenir payer plus tard, le barman n'ayant pas la monnaie sur notre billet), puis on s'approche de la ligne de départ. Deux choses sont difficilement conciliables dans ce genre de course: l'échauffement, et le placement sur la ligne de départ. Bon nous on fera 25/75, un échauffement de 5mn, et comme j'en ai vite marre et que je veux pas me retrouver trop loin, on se place, presque 1H à attendre. On est quand même assez loin, le ballon "2h" se faufile un peu devant nous, j'arrive à peine à identifier le "1h45" qui est beaucoup plus loin.

Plus de 12000 coureurs au départ

D'ailleurs je n'entends pas le bang du départ mais on commence à avancer. En marchant, puis par petit pas, et c'est après plus de 3mn que je passe sous la ligne de départ. Objectifs? Indécis. Mon entrainement des dernières semaines me fait penser que je n'aurai pas trop de mal à tenir la distance, mais je sais que je n'ai plus de vitesse et que j'ai pas fait de côte depuis 3 mois. D'un autre côté j'aimerai bien faire dans les 1h45, comme ça pour le chiffre, même si c'est secondaire.

En total absence de repère et de feeling, je décide donc de faire ma course au cardio à 170-175 puls, ne pas dépasser les 180 avant la fin de course. Un peu de plat, puis ca monte doucement jusqu'à l'obélisque, je prend la contre-allée pour éviter d'avoir à zigzaguer, je passe énormément de gens, un œil régulier sur la montre pour éviter de me faire emballer, c'est toujours un peu grisant.


Mon rythme n'est pas exceptionnel, moins de 12km/h, mais de toute façon j'ai fait une croix sur une vraie "perf". Deuxième kil, je passe facilement le ballon des 2h, au quatrième je passe doucement celui des 1h45. Cool, je maintien mon rythme, on attaque la Gineste. Mon manque de côte se fait ressentir, c'est normalement "facile" pour mon poids plume, et là j'avance pas. Qu'importe, l'œil rivé sur le cardio, je monte doucement mais je monte, sans trop forcer, histoire de garder des jambes pour la descente.

Je profite quand même un max de l'instant. Moi qui déteste courir en solo (et n'ai fait que ça depuis 3 mois), j'adore ces énormes évènements, le nombre incalculable de spectateurs auxquels j'essaye de répondre le plus souvent possible, les gogo-danseuses sur techno quand t'es en train d'en baver, la vue sur Marseille, la mer, le soleil, c'est le pied.

Un peu de techno pour courir en cadence

Je suis également bluffé par le niveau moyen des concurrents. Je pensais qu'ils seraient nombreux à se griller au départ, voire sur le début de la côte. J'arrive en haut de la Gineste et il y en a finalement très très peu qui sont en train de marcher, preuve d'une bonne gestion de cette longue côte.

Ravitaillement, je passe sous la bannière "10kils" en pile 1h, début de descente, le ballon des 1h45 est toujours derrière moi. Là encore je me rends compte de mon manque d'entrainement. J'ai beau allonger, impossible de tenir un rythme digne de ce nom. C'est un peu rageant, malgré la descente je tourne moins vite que pour mes semi de Bourg et 10km de Lyon, sur du plat, 6 mois plus tôt :).


Ma patience dans la Gineste est quand même payante, je repasse nombre de concurrents, ne me fait plus doubler que rarement. 15ème kil, j'ai eu du mal dans les 2 petits faux plats mais ca va toujours, on attaque la partie ardue de la descente. On sent que ca devient dur pour certains concurrents, moi je déroule un max mais ca me tape fort dans les guiboles, j'essaye d'amortir au maximum, pas facile avec une pente à 7%.

Entrée dans cassis, ca y est, j'ai les mollets en beton. Dernier ravitaillement. Je sais bien qu'il ne me servira à rien mais psychologiquement, je m'y arrête quand même rapidement, histoire de finir les 3 derniers kils à fond. Encore une bonne descente qui me détruit un peu plus les mollets, et la fameuse côte des pompiers. Ca fait mal, mais finalement elle n'est pas très longue, par orgueil je la passe sans marcher, en fait ca soulagerai presque des descentes.

Moins de 2km, les derniers raidillons (9%) nous amènent sur le port, je lâche ce qui reste mais n'ai plus les jambes, ca tape un max, quelques amorcent de crampe m'arrachent des râles de douleurs, mais ca tient. Derniers virages je n'en peux plus, passe la ligne en trottinant. 1h53 au compteur, 1H50 à ma montre, finalement assez content, je ne pouvais pas faire beaucoup mieux. Miss termine à peine 4mn derrière moi, je suis à la fois bluffé et en même temps je lui avais prédit moins de 2h au départ, chapeau.
Le retour sur Marseille sera épique. On a mis 2h pour venir du Prado, il nous en faudra 4 pour y retourner. Le monde dans Cassis fait qu'il est assez difficile de s'y retrouver quand on n'est jamais venu, prévoir une bonne demi-heure pour rejoindre les navettes, plus d'1heure d'attente pour y monter, encore pas loin d'un heure pour rejoindre Marseille, et finalement il aurait été presque aussi rapide qu'on reparte en courant dans l'autre sens. A quand un marathon Marseille-Cassis A/R :)

Enfin après 2 jours à gérer mes courbatures, j'ai repris un avion pour l'Inde et repris l'entrainement sur tapis, en essayant de faire travailler un peu plus la VMA et les côtes.

Chiffres:
  • Premier: W.Chebet (Ken) - 1h00mn00s - 20km308
  • Première: I.Chenonge (Ken) - 1h09mn39s
  • Moi: Officiel 1h53mn40s, Puce 1h50mn34s, Class: 4795
Courbes et statistiques:

vendredi 24 octobre 2008

Brêve d'Aéroport

Arrivé à Chirens hier, je reprend doucement mes marques françaises. Bon il fait un peu froid mais ça fait quand même du bien de dormir à la maison. Déjeuner sympa chez l'ami Man, p'tite visite rapide chez nos Montagnards, un excellent café au zinc d'un troquet Grenoblois, ya pas, c'est bon d'être chez soi.

Demain départ pour Toulon, 2 jours avant de m'envoler retrouver le p'tit monstre à Angers. Bizarrement, si j'arrive à faire globalement abstraction de l'éloignement quand je suis en Inde, le fait d'être ici sans lui me fait ressentir le manque beaucoup plus intensément. Enfin bref.

CDG dans une navette, tentant de choper une correspondance que je vais finalement rater, m'obligeant à passer 3 heures supplémentaires sur place avant de rejoindre Lyon. Un couple d'expatriés Bangalorin avec leurs 3 enfants, dont leur dernière petite ange de 3 mois qui a supporté les 10h d'avion sans broncher, chapeau.

Le fait qu'elle soit né en Inde lui donne certains droits, le même "droit du sol" qu'on a chez nous bien qu'avec quelques différences. Si j'ai bien compris, elle n'aura pas la nationalité Indienne, n'aura jamais le droit de vote. Par contre elle bénéficie d'un certain nombre de droits réservés au indiens, dont notamment un droit de visa permanent, donc une libre circulation sur le territoire.

A creuser...

lundi 20 octobre 2008

Indian Shakesdreams

Vendredi dernier j'ai fait mon premier rêve en anglais.

Je fais rarement des rêves délirants, ou tout du moins, tout y est toujours très concret, plausible, on pourrait dire scientifiquement réalisable. Cartésien jusque dans ses rêves quoi. D'habitude ça vient plus tôt que ça, au bout de deux ou trois semaines à parler quotidiennement en grand-briton. Je trouve toujours ça assez rigolo, je me réveille et me rend compte que j'étais en train de penser ou de parler en anglais.

Si cette fois ça a pris plus de temps, c'est sans doute je suis beaucoup plus en contact avec la langue française que d'habitude. Je n'ai été que très peu tout seul au boulot, nous mangeons la plupart du temps entre français, le soir j'ai des communications skype avec la famille, je passe également 1 à 2h à écrire mails et blog. Bref, même si je passe la journée à lire et parler en anglais, je suis finalement moins immergé. Peut être aussi que l'english m'est moins difficile qu'auparavant et me "traumatise" moins.

Parce que j'ai identifié l'élément déclencheur de vendredi. La fin de projet approche, et comme de coutume, les tensions commencent à se faire sentir. Les premiers skud commencent à fuser dans les hautes sphères, et il était étonnant que nous ayons pas encore été touchés par les dommages collatéraux. Vendredi donc, suite à un mail légèrement épicé, le responsable de Bangalore est venu nous demander des comptes: "mais pourquoi est-il si méchant?". Je jubile, pour une fois que je suis du "bon" côté.

J'aime bien "nos" indiens, le travail que les "grouillos" nous font depuis qu'on est là est remarquable - même si plus en volume qu'en efficacité - mais c'est quand même les rois de la mauvaise foi. Depuis le mois de Juin il y a donc des mails officiels qui circulent où ils affirment "100% du programme prêt et testé". A se demander ce qu'on fait là depuis 3 mois.

Le chef faisant comme si tout allait bien depuis qu'on est ici, j'en étais souvent à me demander s'il fait partie de la mascarade, ou s'il est berné par ses propres troupes. Dans le doute, j'ai commencé, doucement, à mettre quelques points sur les 'i', sur l'avancement, sur le nombre d'erreurs qu'on trouve lors de nos tests, sur ce qui était prêt ou non.

Inévitablement ça s'est transformé en petite partie de ping-pong, argumentaire contre argumentaire, thèse et antithèse, l'esprit en sur-éveil pour ne rien laisser passer, plusieurs mecs parlant en même temps, le top. J'suis jamais aussi bon en anglais que quand je suis énervé (ou quand j'ai bu), et venir me titiller un vendredi après midi, ça a vite tendance à m'énerver :))

Allez, vivement demain qu'une bonne semaine en Gaules me reformate dans le bon sens.

Qui font bizzzzzzzzzzzz

Quand je suis parti pour l'Inde, je ne l'ai appris réellement que 3 jours avant la date de départ, ma boite était surtout inquiète d'avoir l'accord de sa haute direction puisque l'Inde était considéré comme "a risque", mais jamais ils ne m'ont mis en garde sur les éventuels risques sanitaires, une balade de santé quoi;

Mais de santé justement, il y a plusieurs petites choses à respecter. D'abord un carnet de vaccination à jour. Quasi obligatoires les tétanos / hépatite A, l'hépatite B étant conseillé. En bon parano partant pour l'inconnu, jamais sortis des pays "civilisés", j'étais passé faire le plein à la pharmacie.

Un tube de paracétamol, de l'imossel en cas de diarrhée, une boite de pansements, un nettoyant anti-bactérien pour les mains, 3 boites de Malarone et un anti-moustique "exotique". Kesako la malarone? Ben on y vient, le plus gros problème que vous pourriez rencontrer en Inde, c'est les moustiques.

Les moustiques sont à l'origine de 3 maladies qu'on trouve ici, plus ou moins suivant les régions et les villes:

- Le paludisme (ou malaria): ce n'est pas un virus, c'est un parasite. Il est transmis par des moustiques femelles qui piquent la nuit. Il en existe plusieurs sortes dont une version (paludisme grave) peut être mortelle si elle n'est pas traitée à temps (surtout présent en Afrique). La malarone est un des médicaments qui peuvent servir en préventif comme en curatif. Le problème du paludisme, c'est qu'une fois qu'on l'a, c'est pour la vie. On peut juste traiter les crises qui reviennent de manière aléatoire (très souvent la première année, moins après), mais pas s'en débarrasser.

Autre problème, la malarone et ses concurents ne peuvent être pris que sur une période limité, ensuite cela doit provoquer une accoutumance qui réduit son efficacité et aussi détraque un peu l'intérieur (le foie je crois). Avant de partir mon médecin m'a demandé pour combien de temps. Quand j'ai répondu "3 mois" il m'a annoncé que j'étais à la limite de prescription, et me conseillait plutôt de n'en prendre qu'en cas de déplacement dans des zones "à risque", ce que je fais.

- La dengue: C'est comme le palu, mais là c'est un virus, transmis par les mâles qui piquent en journée. Normalement c'est une maladie bénigne, les symptômes sont identiques à une grosse grippe d'une semaine. Il existe quand même une souche, Dengue Hémorragique, qui peut être mortelle.

- Le chikungunya: Les symptômes ressemblent beaucoup à ceux de la dengue, en plus aigu (longues courbatures après la période de fièvre). Transmis aussi de jour. Il n'existe pas de traitement préventif, il faut juste éviter de se faire piquer.

D'une manière générale, faut donc faire gaffe aux moustiques, surtout à partir de la tombée de la nuit. Le temps d'incubation (1 à 3 semaines suivant la maladie) fait qu'il faut être vigilant même après le retour, tout maladie type grippe doit être prise en compte rapidement.


J'avais lu que la période de mousson était propice à leur présence. Étonnamment, moi j'ai trouvé qu'il n'y en avait pas tant que ça tant qu'il pleuvait régulièrement. Mais depuis fin septembre, ça prolifère. Même dans la chambre d'hôtel il m'arrive d'en trouver.

Une différence quand même avec nos moustiques à nous. D'abord ils sont très lent. On a l'impression qu'ils volent au ralenti, un peu comme des gros moucherons, il est très facile de les atomiser. Mais, parce qu'il y a mais, du coup ils volent incognito, façon bombardier fugitif, pas un bruit. Alors si c'est facile de les repérer en zone éclairée, la nuit ils peuvent te passer au ras des oreilles ou rester dans ta chambre sans que tu les remarque!

dimanche 19 octobre 2008

Goûts et Coutumes

Les indiens semblent apprécier le vin, du moins c'est ce que disent ceux qui boivent de l'alcool. Mais comme sans doute beaucoup de pays étrangers, on ne peut pas dire que cela fasse partie de leur culture de base. Leurs habitudes et goûts ne correspondent pas forcément aux nôtres. Et puis faut avouer qu'en tant que Français on se la pète aussi pas mal sur le sujet, limite sectaires.

Cabernet-Merlot Australien ouvert pour l'inspiration
A l'hôtel il y a plusieurs plats qui sont servis avec un verre de vin, blanc ou rouge. Il s'agit d'une production locale, "Mandala Valley", produite depuis 2005 aux alentours de Bangalore, les bouteilles sont à bouchon vissés. Comme partout ailleurs qu'en France, le nom du domaine à finalement peu d'importance, la bouteille fait avant tout mention des cépages. En rouge j'ai donc le choix entre un Zifandel ou un Syrah-Cabernet.

Si j'ai une très nette attirance pour le cépage Syrah, ici je dirai que la différence est masquée par leur énorme point commun: ils sont madérisés. La première fois, on a cru qu'on nous avait servi une bouteille ouverte depuis 15 jours, mais en analysant mieux (avec un verre d'une bouteille "neuve"), ce n'est pas exactement comme un vin qui aurait tourné. Le goût de madère est très présent, trop à mon goût, mais le vin n'est pas mauvais, il reste très doux, goulayant. Après avoir testé et retesté, j'en arrive finalement à penser que c'est un effet recherché, pas une erreur de vinification/conservation.
Un point qui n'arrange pas non plus les choses, c'est qu'il est servi trop chaud, à température ambiante, soit un bon 24°C. Une anecdote d'ailleurs à ce sujet. A mon dernier retour, j'ai ramené 2 bouteilles de Bordeaux pour nos hôtes indiens. Le dimanche suivant, nous étions invité à déjeuner chez notre chef de projet, sa femme nous ayant préparé un super repas indien. Soupe, Poids chiches à manger à la main avec des chapatis (sortes de Naan), riz, sauce au curry, excellent. En accompagnement il a ressorti une bouteille de vin que je lui avait offert.

Comme quelques semaines plus tôt on s'était plaint que le vin de l'hôtel était trop chaud, la bouteille est arrivée... sortie du frigo, 7°C maximum :) Bon c'est pas grave (et c'était pas un Graves), c'est plus facile de laisser un vin se réchauffer que de tenter de le refroidir dans un verre. Ensuite de quoi il a sorti 3 énormes verres à jus de fruit, type déco un peu évasé, et à vidé la bouteille en 3, chacun son verre. Hummmmm humm.


On s'est regardé avec mon collègue, avons hésité à lui expliquer les "bonnes coutumes" française et puis bon, Ramesh ayant vécu en France quelques temps, on a trouvé déplacé de lui faire ce genre de remarque, d'autant plus devant femme.

Au final le vin était quand même très bon et c'était le principal, même Mme qui ne boit pas d'alcool y a gouté ("ho c'est comme du jus de raisin")

Hier soir avait lieux une soirée "Cheese, Bred & Wine" de l'Alliance Française de Bangalore. Ramesh étant avec moi, j'ai trouvé que c'était l'occasion idéale et lui ai donc expliqué les "manières" qu'ont les français pour le service du vin, je suis certain que s'il y a un prochain repas, le vin sera servi "selon les règles".

Enfin quelques chiffres pour les pro de la vinification et du pressoir:
- Consommation annuelle/habitant: 4,5L, en augmentation de 25% par an (c'est peu, mais ça fait quand même 5 milliards de litres)
- Si j'ai bien compris un article du Times, les particuliers n'ont le droit de stocker que 9 litres de vin !!!!!!!
- Pour le Karnataka 9700 hectares de vignes, production de 170000 tonnes, 1,3 millions de litres vendus.

jeudi 16 octobre 2008

Jeemoincinq

La semaine prochaine, je vais encore exploser mon bilan carbone du mois, rattraper le temps dans un sens avant de le laisser filer un peu plus tard, m'approcher des étoiles, dilapider plus d'un mois de salaire, donner un coup de booster considérable à mon compteur de miles, perdre plus d'une vingtaine d'heures à m'envoyer en l'air... Mais tout ça pour la bonne cause, après plus d'un mois à Bangalore j'ai droit à une semaine de vacances en France.

Le programme aérien est le suivant:
 
Oui c'est chargé, j'ai fait ce que j'ai pus mais en ce moment on a du mal à faire simple, et c'est pourtant pas faute d'essayer j'vous assure. Alors ça donne un planning qui ressemblerait à ça:
Mercredi 22/08:  Bangalore -> Paris, puis Lyon, Chirens.
Vendredi 24/08: Départ pour Marseille-Toulon
Dimanche 26/08, Matin: Course Marseille-Cassis, 20km, 320m D+, peut être avec Nath si elle est motivée...
Dimanche 26/08, Aprem: Nath me dépose sur Lyon et je m'envole pour Nantes, puis Angers pour retrouver Malo chez mes parents.
Lundi 27/08 -> Mercredi 29/08: Angers.
Mercredi 29/08, soir: Angers -> Nantes, et soirée chez Paulo (AGLP!).
Jeudi 30/08: Nantes -> Paris, puis Bangalore.

Les réservations sont ouvertes, prenez votre ticket :)

Sinon vous l'aurez compris, je repars pour un tour de manège, le denier cette fois. Ma fin de mission est planifiée pour le 15 Novembre, retour catégorique et définitif. Il y a même des chances que j'fasse une excursion ailleurs qu'en Inde vers la fin, mais chut, vous verrez ça si ça se concrétise.

Allez, encore 5 jours à profiter du temps indien, même s'il repleut un peu ces jours ci, ça reste quand même super agréable, jamais moins de 20°C !

mercredi 15 octobre 2008

Liberté conditionnelle

Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé circulation.

Ben oui, c'est comme tout, on s'habitue. Utiliser sans discontinuer son klaxon, ignorer l'existence des voies de circulation, frôler les jambes des motards, s'arrêter à 20cm du camion, donner des coups de volant pour éviter les nids d'autruche, forcer le passage quand tu souhaites tourner ou faire demi tour, tout ça est devenu d'un banal que je deviendrai presque tenté par l'aventure.

Ya même mon collègue français qui m'titillait le diable intérieur en faisant miroiter, proposition totalement indécente, la possibilité de louer quelques motos et aller se balader dans les campagnes environnantes. C'est qu'il me prend par les sentiments le bougre! Mais stoïque je reste, refus catégorique, trop d'éléments sont à mon sens non-maitrisables pour tenter un truc pareil:
  •  Déjà je n'ai jamais demandé mon permis international. Bon ici ça semblerait être un faux problème, si tu te fais prendre t'es bon pour une amende ridicule et on te laisse repartir tel-quel.
  • S'orienter est mission impossible. Je ne sais pas s'il existe des cartes, je n'ai pas vraiment compris le système de panneautage s'il existe. Il n'y a aucun système de cartographie GPS par ici, et la navigation à l'azimut n'est pas très pratique sur route, encore que ça serait mieux qu'une simple boussole. 
  • En cas de pépin (petit accrochage, tu bouscules une poule ou pire, tu te fais écraser par une vache), ton statut de Français plein d'argent risque de faire prendre à l'incident des proportions non-souhaitables. 
  • La conduite à gauche ne simplifie pas la tache. Sur une route "normale"c'est facile, tu suis le flot de circulation. Mais sur une route défoncée ou
    tout le monde roule au milieu avec en bonus la conduite de nuit et plein phare
    dans ta tronche, pas sûr que le réflexe d'évitement des face-à-face se fasse
    dans le bon sens. J'ai déjà failli hurler en croyant que le taxi allait se jeter
    sur la voiture d'en face.
Alors bon, je me fais une raison, on manque un peu de liberté mais faut reconnaitre que le taxi gratis et dispo 24h/24 c'est finalement pas si mal.

Pis ca permet des petites actions rigolotes. Dimanche en rentrant du stade, le taxi nous récupère sur la MGRoad après notre bière bien méritée. Quelques centaines de mètres plus loin, il entame comme il se doit un beau demi-tour au milieu du boulevard et immédiatement après j'entends un "shit ! - policeman".J'avise effectivement un flic (piéton) en train de prendre position au milieu dela voie, dans l'attente de notre véhicule.

La suite? Ben évidement, ni-une ni-deux, le taxi s'est remis dans le "bon" sens, se payant à l'occasion une seconde ligne blanche et s'offrant un beau délit de fuite. Hilarité générale dans la voiture. Je me suis laissé envahir par une sensation de "liberté" comme jamais, même ici je serai trop "formaté" à nos
règles occidentales pour me permettre une chose pareille.

Il va être temps que je rentre où je vais y prendre goût.

mardi 14 octobre 2008

Gujaratata

Des nouvelles de l'usine Tata.

Depuis le mois d'Aout la situation au West Bengal ne s'était pas améliorée, bien au contraire. Manifestations, violences diverses, l'usine était sous surveillance permanente de la police. Il y a 15 jours, Ratan Tata à donc mis ses menaces à exécution et a déclaré que l'usine serait relocalisée ailleurs.

Immédiatement a débuté une foire à la terre d'asile dont le Karnataka faisait partie. Mes collègues étaient d'ailleurs confiant, m'affirmant sans aucun doute que Tata viendrait dans leur état (au nord de Bangalore, sur la route de Pune). Bon finalement c'est le Gujarat qui a gagné, l'état au N-O de Bombay jusqu'à la frontière Pakistanaise. Le Gujarat étant le seul état de l'inde où l'alcool est totalement prohibé, rien que pour ça moi je n'y serai jamais allé :)

Avec la crise dont tout le monde parle actuellement, ça fait toujours bizarre d'apprendre qu'un type va déplacer une usine dans laquelle il a investi quelques 200 millions d'euros (soit 1,3 millards de rouppies). Ce montant ne concerne sans doute que l'investissement propre à Tata, et même s'il va récuperer une grosse partie des installations, ca fait quand même une somme.

En France j'ai un peu bossé dans le milieu automobile, dans une entreprise dite "de niveau 2" dans la chaine des fournisseurs. Ca revient à dire que nous n'étions pas fournisseurs directs des constructeurs, mais fournisseurs d'équipementiers (Valéo, TRW, Autoliv) qui eux ont pour client PSA, Wolkswagen et cie. Le monde automobile étant ce qu'il est, toujours à la recherche de la moindre économie, la "petite" société avait été obligé d'ouvrir une antenne en Pologne puisque nos grands groupes français y avaient ouvert des unités de production.

Pour arriver à construire une voiture à 1500€, il n'y a pas de miracle, il faut des composants les moins chers possibles. Ce qui veut dire que tous les fournisseurs sont obligés être implantées à proximité de l'usine pour pouvoir être compétitifs, à ce niveau là, le moindre centime compte (et encore, en général ça se négocie aux centimes par milliers de pièces).

Aujourd'hui il y a donc certainement des dizaines, centaines (milliers?) de petites sociétés avec un lien plus ou moins direct avec l'implantation de l'usine Tata et qui doivent s'arracher les cheveux pour trouver comment ils vont suivre le déménagement de l'usine principale. Je critique pas hein, je constate, à priori s'il a pris cette décision c'est avant tout dans l'intérêt de ses employés.

Quoi qu'il en soit cela ne devrait pas retarder la sortie de la première Nano, toujours prévue avant la fin de l'année grâce à 2 autres unités de production (Pune et Pantnagar).

lundi 13 octobre 2008

Journée au stade

Les grands match de cricket sont planifiés sur 5 jours. De jeudi jusqu'à aujourd'hui avait donc lieu à Bangalore ce qu'ils appellent un "Test Match", entre deux grandes nations du cricket que sont l'Australie et l'Inde.

Je ne pouvais pas rater ça, j'ai offert à mes hôtes des billets et hier après midi, tout le monde au stade. Bon faut voir que je me suis pas ruiné, nos places qui n'étaient déjà pas des premiers prix étaient au tarif exorbitant de 960 roupies, soit moins de 15€. A ce prix là, même le taxi est venu avec nous.

Je traverse les 15 contrôles à l'entrée, même à l'aéroport tu passes plus facilement. Exit la bouteille d'eau, un gardien s'éprend même de mon spray anti-moustique. Je devais le récupérer en ressortant et comme par hasard, il ne savait pas du tout de quoi je voulais parler mais refusait d'ouvrir son sac comme lui demandait un militaire. On s'est éclipsé avant que cela ne provoque un incident diplomatique, il doit yavoir de la revente sous l'manteau, j'en ramènerai une caisse la prochaine fois :)
Le stade est tout rond et assez grand. Ok, les indiens supportent d'être les uns sur les autres, mais faut quand même un peu d'espace pour caser 70000 spectateurs. Notre tribune est au niveau le plus bas, assez bien placée avec un angle 3/4 sur le pitch. De simples marches en béton (la butte version 2 pour les connaisseurs), mais avec quand même une foultitude de chaises en plastique et à l'ombre. D'autres sont au soleil et sont assis à même le sol.

Le déroulement d'un match est le suivant:
9:30 - 11h30 : 1ère Session 
11h30 - 12h10 : Déjeuner          
12h10 - 14h10 : 2ème Session   
14h10 - 14h30 : Tea Time         
14h30 - 16h30 : 3ème Session 
  



Bon le matin, j'ai fais l'impasse, j'avais pris l'option "grasse matinée". Motivé mais faut quand même respecter certaines priorités. On a donc débarqué pour le début de la deuxième session, les australiens étant la batte.




Le temps d'approfondir quelques règles, de hurler de concert quand les indiens ont éliminés quelques joueurs adverses, de participer à quelques hola! (toutes les 10mn en moyenne, s'il ne se passe rien de spécial sur le terrain), de manger un morceau (des beignets pommes de terre-curry, excellent), de boire un peu d'eau qui avait aussi gout de curry (surprenant, mais aucun doute, je n'avais pas encore mangé), bref, les 2 premières heures sont passées assez vite.




Vient ensuite la pause thé. Ya pas, c'est un sport anglais. La reprise est moins vivace, les lancés s'enchainent sans grand intérêt. D'ailleurs même mon collègue, grand fan devant l'éternel, me glisse à l'oreille: "Les matchs sur 5 jours c'est toujours un peu chiant, ça manque d'enjeu, j'préfère les matchs à la journée".



Ah bin ça me rassure parce que là, j'étais franchement en train de me planquer derrière mes lunettes pour piquer un somme. D'ailleurs j'dois pas être le seul, même les holas n'arrivent plus à démarrer!

Heureusement, même si le stade n'était pas totalement remplis, il ne faut pas grand chose, une balle qui frole le joueur australien, un plongé/boulé du réceptionneur local, et la foule se déchaine de nouveau, l'indien ne dort que d'un oeil visiblement :)


Bon, faut quand même reconnaitre que c'est assez lent comme sport. Chaque coup en lui même est très court, moins d'une dizaine de secondes, mais ils prennent un temps fou entre 2 lancers, et ca change de côté tous les 6 lancers, et à chaque élimination on en profite pour boire un coup, enfin bon, faut pas être pressé quoi. La fin de match est quand même plus palpitante, et les indiens s'en sortent pas mal avec 5 éliminations dans l'après midi pour seulement 128 points.

 Ecolopub

Voili voilou. On quitte le stade quelques minutes avant la fin pour éviter la cohue, et comme tout bon sportif au monde qui a bien supporté son équipe préféré, nous irons refaire le match avec une bière à la main. C'était assez sympa, j'irai sans doute pas au stade toutes les semaines mais pourrait à la rigueur voir un match "a la journée" si c'est plus intéressant, par contre pour la 4ème mi-temps ils peuvent toujours compter sur moi!

samedi 11 octobre 2008

Affaires d'Etat

Tout Indien normalement constitué doit être passablement fébrile ce soir.

Il y a des jours comme ça, des évènements bien que totalement indépendants les uns des autres ont la fâcheuse tendance à s'accumuler.
  • T'enfumes le réveil.
  • Tu te retournes un ongle contre la table de nuit.
  • La douche est froide, et comme tu prends plus longtemps pour y pénétrer, le bac de douche "a l'italienne" déborde et inonde la moitié de ta SdB.
  • Au petit dej le même serveur psychopathe qui t'as soulé la veille te demande "black coffee?" et t'amène un café au lait !
  • T'attends 45mn le taxi sans que tes collègues indiens qui sont dedans ne prennent la peine de te prévenir qu'il y a un peu de trafic.
  • T'arrives au taf et tu te rends compte que Google est black-listé, te privant de mail pour la fin du séjour.
C'est ce qu'on appelle la loi de Murphy, même si j'exagère, tout n'est pas arrivé le même jour :)

Pour revenir à nos indiens, je pense que deux discutions tiennent la corde ce soir dans les maisons et bars de tout le pays. En premier lieu, c'est évidement le match qui oppose l'équipe nationale à l'équipe Australienne, précisément dans le stade de Bangalore (je vais essayer d'y aller demain après midi).

Hier les australiens étaient à la batte et ont marqués 430 points, principalement grâce à leurs 2 meilleurs joueurs (123 et 146 pts). Aujourd'hui c'était l'inverse, mais vers 15h, le score indien n'était que de 130 pts avec déjà 4 batteurs éliminés (sur 10), dont leurs deux meilleurs joueurs. Ça faisait grise mine au bureau, notre chef de projet se demandant même s'ils n'allaient pas se prendre une déculottée au point que le match serait plié en fin de journée. Finalement le reste de l'équipe redressa la barre, 313 points à la tombée de la nuit, le match reprend demain matin et il reste 2 batteurs à éliminer.

La deuxième mauvaise nouvelle nous vient de Bollywood, avec l'hospitalisation de Amitabh Bachchan, alias "Big B", un des deux monstres sacré du cinéma indien.


Depuis ce soir, ça tourne en boucle sur certaines chaines d'info. On y voit l'acteur sortant d'une ambulance, puis sur un brancard, entouré d'une foule de gens. Ca commence un peu comme une mise en scène et ça finit en pur voyeurisme, tenez, je vous laisse juge: Vidéo Times Of India


Je ne sais pas si c'est grave et si c'est le cas j'en suis désolé pour ses fans. Mais inévitablement me vient à l'esprit l'extrait de la chanson de Cali: "Combien de jours de deuils à la mort de Johnny"?

At Your Service, Sir !

Je crois que la première chose qui m'a frappé dès l'escale à l'aéroport de Bombay, c'est le nombre d'Indiens employés pour faire une tache, aussi simple soit-elle.

Ainsi au premier contrôle de sécurité, 1 militaire en faction pour contrôler les voyageurs en correspondance, et 6 ou 7 autres avachis sur des chaises en train de se marrer. D'accord nous étions dans les premiers sortis de l'avion, mais déjà la queue d'attente commençait à s'allonger, sans que cela semble déranger la troupe au repos.

 L'hôtel est un également un exemple frappant, le personnel est omniprésent:
  • 1 portier, 24h/24.
  • 3 réceptionnistes minimum,  24h/24. J'ai jamais vu plus de 2 clients au comptoir, mais ils sont toujours 3 derrière. Je compte pas ceux qui sont parfois dans l'arrière pièce et qui sont appelés dès que ca devient trop compliqué (envoyer un fax, payer), ni les "groom" qui font les petites taches, genre t'accompagner avec tes bagages.
  • 1 ou 2 personnes à l'accueil du restaurant. Ne servent à rien, t'accompagnent parfois jusqu'à une table et retournent à l'entrée.
  • Au restaurant, 3 ou 4 serveurs de base, 2 ou 3 "supérieurs", et un chef de salle, le tout pour une salle la plupart du temps à moitié vide.
  • Pour faire ta chambre, ils sont au moins 3, plus un superviseur.
Cette surabondance se retrouve un peu partout. Dans le "High Tech Park" ou nous bossons, les gardiens en nombre incalculable sont placés un peu partout, à chaque intersection de rue, au moins 3 à la porte de chaque building, une dizaine à l'entrée du parc pour le contrôle des motos/voitures/piétons. Je ne compte pas non plus le nombre de jardiniers, pas loin de la caricature "couper le gazon aux ciseaux".

On pourrait croire que cette abondance de main d'œuvre fait que tu es bien servi? C'est pas pour faire la fine bouche, je ne crois pas être particulièrement exigeant, mais c'est pas forcément le cas. Au restaurant, le temps de service est anormalement long. Rien que pour avoir une bière ou une bouteille d'eau, il faut parfois réclamer 2 à 3 fois. Et quand elle arrive, amenée par un premier type qui la pose sur un comptoir, il faut encore 2 à 5mn pour qu'un autre serveur vienne te l'amener. Énervant, surtout quand tu l'as en vue et que le serveur passe 5 fois devant sans broncher :)

Paradoxalement, parfois ils passent en mode "ultra excès de zèle". J'en ai un à l'hôtel, je ne le supporte plus. Il est capable de venir tous les 35s chrono à ta table et trouve toujours quelque chose à faire ou à te proposer. "Water Sir?"- "Another beer Sir?" (pour la 12ème fois) - "Can I take this plate Sir?" (alors que visiblement t'es encore en train de manger dedans), et revient sans cesse pour te poser la même question à laquelle tu as répondu par la positive ou négative juste avant. Parfois il me remplit mon verre d'eau, et 2mn plus tard alors que je n'y ai pas touché, vient encore faire l'appoint. Pas plus haut que le verre surtout !

Quand on est plusieurs ça passe mieux, ou il n'ose pas interrompre nos discutions endiablées sur l'avancement du projet :). Mais alors ce soir que j'étais en solo, wow, réellement pénible, j'ai failli l'envoyer chier (j'arrivais plus à me concentrer pour finir mon Sudoku, un comble !). Pour un peu il m'aurait fait regretter de ne pas m'être fait livrer en "room service", ce que je considère quand même comme le summum du glauque (déjà que je sors peu, si j'bouffe dans ma chambre là j'vais craquer).

Il est facile de comprendre que cette abondance de main d'œuvre provient de son coût au ras des pâquerettes. Et même s'il sont 3 pour faire le boulot d'un seul, économiquement et socialement parlant c'est certainement une bonne chose pour tout le monde, il y a déjà assez de monde qui vit sous les tentes et subsiste je ne sais trop comment.

J'en profite d'ailleurs pour promouvoir l'organisation humanitaire de mon pote: Mobilisation ACF du 15 Octobre. Pour les angevins le rdv est à 13h rue Lenepveu

jeudi 9 octobre 2008

Decalage Horaire

Comme je l'ai expliqué précédemment, nous avons un taxi attitré qui nous récupère le matin à l'hôtel, nous pose au boulot (3km) et attend jusqu'au soir pour faire le trajet inverse.

Hier profitant d'être quelques minutes seul dans la voiture, je lui pose la question s'il s'est pas trop fait chier dans la journée, et à quoi il s'occupait. Un peu de lecture et pas mal de sommeil, voilà son activité principale pendant 10h/jour.

J'en arrive donc à la conclusion qu'il "vit" la nuit, et lui demande donc à quoi il occupe ses nuits. Et bien je vous le donne en mille, la nuit il fait son boulot de taxi, le "pick & drop" dans le centre de Bangalore. J'imagine que cela vient en extra de son salaire, mais en gros il est proche de bosser 24h/24, une sorte de "bon plan" si on omet toute vie sociale vu que le dimanche il nous trimballe également !

lundi 6 octobre 2008

Call Center

J'suis un peu charrette ces temps ci, du mal à trouver le temps pour mettre le site à jour.

Un peu de taf, mes collègues m'abandonnent pour 10 jours en solo à partir de Jeudi. Un peu de fatigue par manque de récup le week end (1 seule grasse matinée, c'est dur ;p), et puis j'ai repris l'entrainement de CAP sur les tapis de l'hôtel: Carnet d'entrainement, ca laisse moins de temps pour écrire.

Bref, dimanche petite balade dans Bangalore. Nous avons visité le "Tipu's Palace", résidence d'été du roi de Mysore. Sympathique petit château, mais alors ça doit un faire moment que le roi n'y a pas mis les pieds, l'ensemble mériterai un sacré coup de rénovation. Il y n'a des meubles magnifiques qui trainent un peu partout, seuls les parquets et plafond sont à peut près en état, le reste fait franchement défraichis. Dans le "jardin" nous avons également trouvé, en train de pourrir, 3 canons de l'armée française daté de 1871 et avec l'inscription "Honni soit qui mal y pense", j'ai trouvé cela assez ironique.

Le Palace de Mysore est en bien meilleur état, mais lui est toujours utilisé pour les cérémonies officielles, notamment la grosse parade qui avait lieu ce week end (trop de monde pour espérer y aller).

Ensuite visite de quelques temples, il y a ici un "Nandi Bull" presque aussi gros que celui de Mysore. Petites offrandes à Ganesh, et enfin visite d'un temple de Shiva totalement creusé dans la pierre. Dehors la ferveur de la rue, sa foule et ses coups de klaxon. A l'intérieur des temples un calme relaxant, quelques tintements apaisant, au mieux un prête récitant la vie de son idole. Le contraste est saisissant, et t'es pas toujours pressé d'en ressortir.

Enfin le projet est à la bourre, mais les collègues français gardent le sens de l'humour. Voilà ce que nous avons reçu ce midi avec comme commentaire: "Vous êtes en Inde, là ou on appelle quand on cherche à joindre une hotline informatique"

vendredi 3 octobre 2008

Savez vous compter?

Une des premières choses que l'on apprend à un enfant est de compter jusqu'à 10, généralement en le faisant sur ses doigts. Oui mais d'un pays à l'autre, il se trouve que le même chiffre n'est pas représenté de la même manière.

En France, généralement point fermé façon "boxeur", on commence par le 1 sur le pouce, et on incrémente vers l'index, le majeur, l'annulaire et l'auriculaire, et les deux mains pour compter jusqu'à 10. Enfin moi je fais comme ça.

En Chine d'après mon collègue, le 1 se fait avec seulement l'index en l'air, 2 avec le majeur, 3 et 4 à suivre, le pouce n'étant utilisé que pour signaler le 5, main totalement ouverte comme chez nous. Et puisqu'il me dit que le chiffre 2 chez nous représente pour eux le chiffre 7, je pense que le pouce tout seul = 6 et ils repartent dans l'autre sens pour aller jusqu'à 9, tout ça avec une seule main. Ingénieux! Ils ont sans doute une représentation du 10 (pouce sur l'index plié?), mais il ne pouvait m'en dire plus.

Correction: bon en fait c'est pas exactement ça, voir l'explication en image: Compter avec les mains en chinois

L'indien avec qui on mangeait ce midi s'y prend encore différemment, il faut que je controle la semaine prochaine si c'est général ou seulement lui. Il part à l'inverse complet de nous, de l'auriculaire vers le pouce, et généralement le poing n'est pas totalement fermé.Comme il est assez difficile de lever l'annulaire de cette façon (essayez de représenter 2 à leur manière, vous verrez), la main est légèrement entrouverte avec les doigts repliés sur le pouce. Ce qui fait que quand ils montrent le chiffre 3, tu pourrais presque croire qu'ils font un 0. J'en ai vu aussi utiliser l'index pour le chiffre 1.

Un collègue m'a décrit une autre manière où le pouce sur les phalanges internes des doigts avait une certaine signification. Et Nath pourrait également vous donner la façon de compter en langue des signes, mais bon c'est encore plus visuel, difficile à expliquer ici.

Alors voilà, un truc aussi simple que le comptage de base, et déjà autant de manière de le représenter. Pourquoi s'étonner alors que sur des choses un peu plus compliquées on n'arrive pas à se comprendre :)

jeudi 2 octobre 2008

Smoking, No Smoking

Quand je suis arrivé en Inde, le restaurant de l'hôtel était fumeur. J'ai toujours été incommodé par la fumée pendant que je mange, mais depuis l'interdiction de fumer dans les bars/restaurant en France (pourtant pas si vieille) j'avais oublié l'odeur désagréable de la cigarette quand t'es au milieu du repas.

Notre collègue indien, fumeur jusqu'à son mariage, nous avait dis que le nombre de fumeurs en Inde était de plus en plus grand, tous ses potes en faisant partie. J'avais alors rigolé en lui disant qu'après une période d'inflation, leur gouvernement pendrait certainement des mesures similaire à celles présentes en Europe.

Je ne croyais pas si bien dire. Dès Aout j'avais lu dans le journal le projet d'interdire le tabac dans les lieux public. Et depuis hier c'est officiel, plus aucun bar, plus aucun restaurant n'est désormais "fumeur" à Bangalore, à l'exception des gros établissements qui peuvent prévoir des salles spécifiques.

Et même si je n'ai pas encore vu de stickers "interdiction de fumer" nulle part, en y réfléchissant bien cela fait déjà un moment que je n'ai pas vu une cigarette dans l'hôtel.

J'suis désolé pour mes amis intoxiqués, mais pour moi c'est carément une bonne nouvelle :)

Pas de bière pour Bapu

Aujourd'hui c'est jour férié! Et oui c'est comme ça, j'aurai pas le 11 Novembre si j'suis encore là, mais j'ai droit aux jours locaux. Vu que le 15 Aout l'était aussi, pour l'instant j'suis gagnant.

Il y a 3 jours fériés officiels au niveau national, donc applicables dans tous les états. Le 15 Aout est le jour de l'indépendance, le 26 Janvier est le jour de la république, et le 2 Octobre c'est l'anniversaire de Mohandas Karamchand Gandhi, plus couramment Gandhi tout court, mais aussi Mahatma Gandhi (Grande Âme) ou encore Bapu (le Père).


Quand je dis anniversaire, c'est bien l'anniversaire de sa naissance, le 2 Octobre 1869, et non une macabre commémoration de sa mort (ahhh les 30 ans de la mort de Cloclo).

J'vais pas vous faire une biographie de Gandhi, je suis certain que beaucoup en savent plus que moi, et de toute manière je ne pourrais rien vous dire qu'on ne trouve sur internet. Par exemple l'article de Wikipedia, c'est sans doute incomplet mais ça permet aux incultes de mon genre de mettre un tout p'tit peu au niveau: http://fr.wikipedia.org/wiki/Mohandas_Karamchand_Gandhi

Une petite anecdote qu'un indien nous a comté et qui n'apparait quand même pas clairement. Gandhi n'a jamais reçu le prix Nobel de la paix, malgré ses multiples nomminations (37, 38, 39, 47, 48). L'article du wiki stipule uniquement que le comité Nobel l'a officiellement regretté. Mais ce qui n'est pas explicite, c'est que suite à la mort de Gandhi en janvier 48, le prix Nobel de cette année là n'a jamais été attribué. Le comité a jugé qu'une attribution posthume serait un peu facile, et à préféré lui rendre hommage en n'attribuant le prix à personne en déclarant qu'"il n'y avait pas de candidat vivant approprié".

Le portrait de Gandhi imprimé sur tous les billets indiens. J'ai également l'impression que dans chaque ville, la "MG Road" est toujours un lieu important. A Bangalore c'est la rue la plus commerçante, celle qui représente le coin le plus populaire de la ville, celle où il fait bon sortir le samedi soir. J'ai également lu un article qui mentionne une rue similaire dans une autre ville. Est-ce une généralité?

Bon j'termine avec le titre, aujourd'hui en raison de la fête nationale, pas une goutte d'alcool n'est disponible à l'hôtel. Mon collègue qui tient à sa bière quotidienne s'en trouve très dépourvu. Si on a compris ce que nous a dis le serveur, ca serait même le cas dans tout le Karnataka, pas la peine d'essayer de changer de crèmerie ce soir. D'ailleurs en fait c'est tout le bar de l'hôtel qui est fermé, même pas possible de s'offrir un coca.

Ils ont même été jusqu'à supprimer toute trace d'alcool dans nos chambres, alors que normalement on a toujours une bouteille de vin sur le bureau, quelques mignonettes (whisky, gin) et une bière dans le mini-bar. Ca rigole pas, la prochaine fois, on fera des stocks dans nos coffres personnels :)

mercredi 1 octobre 2008

Acrobatique

Votre femme de ménage n'aime pas faire les carreaux du haut perchée sur son escabeau?

Dites lui qu'elle pourrait travailler en Inde!