samedi 10 juillet 2010

Trail de l'Alpe du Gd Serre 2010

   En 2009 je participe à la première édition. J'en bave un peu sur le parcours, en mettant ça sur le compte d'un état de forme assez moyen après Faverges. Connaissant le parcours, cette année je pensais en faire un bon objectif intermédiaire. Avec un mois de Juin assez perturbé question entrainement, j'ai la forme mais je n'ai quasiment pas fait de dénivelé. Je revois donc mes prétentions à la baisse, je sais que même si le cumul est relativement décent, je ne tiendrai pas la distance en allure course. Pas de coupure d'entrainement avec une semaine bien chargée, pas de régime spécial, et même une petite rando la veille, j'y viens en touriste.

   J'arrive donc à l'Alpe du Grand Serre avec comme unique ambition de faire un bon travail en cote, histoire de me relancer sur de bonnes bases pour la suite des entrainements. Vague mémoire avec un rapide coup d'oeil sur mes courbes de l'an dernier. Sans aller jusqu'à relire mon récit et prendre des chronos de référence, je me dis que normalement on doit être capable de tout faire en courant. Tout au moins jusqu'au sommet de l'avant dernière longue montée, la dernière m'ayant paru vraiment trop raide l'an dernier.
Orages la veille et ciel couvert, on évite la canicule
   Je retrouve pas mal de monde avant le départ. Brice est évidement là en tant que partenaire du Challenge Sud Isère, ainsi que pas mal de ses clients dont certains croisés au test Hoka. Michel Cercueil qui devrait jouer les avants-posts, et la bande à Boris, dont certains ont eu visiblement du bol d'arriver à l'heure. Le départ a été avancé à 9h cette année, et l'info n'était pas spécialement évidente à trouver sur le site. On se place pour le départ commun, dans les 130 participants et comme je l'avais prédit l'an dernier, pas de quoi trop se bousculer.

   Je me suis échauffé une dizaine de minutes et part tranquille en milieu de peloton. Les premiers mètres de bitume me permettent de rejoindre Brice et de discuter un peu. Je retrouve aussi Michel Riondet que je croise souvent sur les courses du coin. Il est en tête du challenge CDCHS38 en V3. Je lui souhaite bon courage en pensant que ce parcours est sans doute encore trop roulant pour lui, je le sais mieux dans le bien pentu. Arrive justement la première bosse dite "de la cascade", un court et beau raidillon dans la forêt. J'applique ma consigne et tente de la passer en courant. Petite foulée, je ne cherche pas à forcer ni à passer vite, mais je grimpe. Et ca passe. Dans l'affaire, j'ai bien dû gagner une quinzaines de places. Et comme derrière ya une courte et sympathique descente technique recouverte de feuilles, bon, j'en gagne quelques unes supplémentaires, on va pas mégoter sur les petits plaisirs.

   Ensuite retour au tableau de marche. Je repasse en mode éco+ et déroule tranquillement la longue portion descendante, ce qui me permet quand même de rester dans le rythme que mes prédécesseurs. Vers la fin de la portion, j'arrive même à revenir sur Boris qui ne me semble pas au mieux. Je le préviens que la suite est une longue montée par escalier, et comme logiquement il grimpe mieux que moi, j'imagine qu'on va la faire ensemble. Idem que la précédente, je m'applique donc à garder une petite foulée, et je grimpe tranquillou. Sur les plats ou légères descente, je ne force pas le rythme et me contente de dérouler en récupérant un peu. De fait, ca passe bien, et j'arrive jusqu'au premier ravito en ayant petit à petit grapillé des places. Mine de rien je sais pas trop où je suis placé, mais l'esprit course commence à faire son chemin.

   La météo est clémente depuis le départ. Ciel partiellement couvert, même un peu de brouillard sur le parcours. Avec l'altitude(1500m au départ), on est loin de la fournaise de Grenoble des derniers jours. Du coup j'ai pas encore trop tapé dans mon bidon et zappe le ravitaillement. Suis une belle descente que j'attaque tranquillement, mais me fait quand même plaisir dans le final bien ludique jusqu'à la rivière. Je termine au contact de 4 ou 5 gars qui étaient à une petite centaines de mètres de moi avant le ravito. Dont Dominique Cordeuil, que je reconnais grâce à l'hommage à Olivier qu'il transporte à l'arrière de son sac. Ne les connaissant ni l'un ni l'autre, je me garde de tout commentaire mais le coeur y est.

   Là on attaque un gros morceau, la longue montée jusqu'au télésiège surplombant la station. De mémoire elle était assez régulière, et en m'appliquant comme depuis le départ, je pensais que ça serait suffisant. Bon la mémoire à ses limites, et le terrain est beaucoup moins régulier qu'escompté, même si c'est difficilement visible même en analysant finement la courbe de profil. On alterne les bons petits coups de cul, avec des portions plus douces mais pas franchement à plat non plus. Là, ma technique et mon potentiel atteignent leurs limites. Je n'arrive plus à récupérer entre les portions raides, qui plus est rendues légèrement grasses par l'orage de la veille et donc plus adaptées à la marche qu'à la course. Je suis obligé d'abandonner mon plan, et un point qui ne change pas, quand on marche je me fait irrémédiablement distancer.

   Tant pis, j'essaye d'embrayer un p'tit peu le duo Dominique/Julien qui semble faire la course ensemble, mais j'suis pas arrivé avec cet esprit là et le mental n'est pas là pour forcer la machine On est quand même qu'à mi course. Du coup je m'octroie rapidement une pause technique qui me fait définitivement décrocher de ce petit groupe, et reprendre mes exercices de cote à ma manière, sans pression de classement. Enfin j'ai quand même un gars en vue qui me permet de situer mon allure. On sort des bois pour une courte accalmie jusqu'au deuxième ravito. Petite faute de balisage à ce point là, je fais appel à ma mémoire pour choisir un peu au pif le chemin qui mène au ravito. C'est vraiment dommage car c'est le seul point du parcours où il devait manquer des rubalises, par ailleurs très complet.

   Je fait le plein de mon bidon et repart avec Michel Cercueil, en phase d'abandon. Il s'est luxé l'épaule d'un mouvement de bras pour éviter une chute, et a lâché l'affaire. Il m'avoue de toute manière qu'il n'était pas au mieux. Comme il peut quand même encore avancer, je lui dis de m'accompagner jusqu'à la séparation des parcours 12/18km un peu plus loin, sans doute le moyen le plus simple de retourner à la station sans trop jardiner. On attaque le long chemin à 4x4 en discutant, je m'applique tant bien que mal à conserver ma course à petite foulée. Et effectivement il ne semble pas avoir trop de mal à rester à mon contact, que ce soit en courant quelques pas ou en marchant vite. Meuhhh non ça ne m'énerve pas :)

   Je le lâche donc à la séparation et continue sur le long chemin vers le haut du télésiège. Avec le ravito + discute, j'ai perdu un peu de terrain sur le gars en jaune qui me précède depuis ma pause technique, mais la piste rectiligne me permet de l'avoir toujours en vue. Il y a quelques groupes de randonneurs au loin, il est difficile de repérer les autres coureurs mais ils me semblent définitivement hors de portée. Je grappille petit à petit du terrain, les jeunes randonneurs nous encouragent, et même si je suis obligé de remarcher un peu dans le final, j'arrive au sommet presque à son contact. Là on descend dré dans le pentu au milieu du champs, ou de la piste de ski si on veut. Je passe rapidement mon gars en jaune, mais même si j'essaye d'être souple, ça me chauffe vite les cuissots. Encore une fois je ressens mon manque d'entrainement en cote des derniers mois, les quadris sont plus en état. Je serre les dents sur la portion que je sais assez courte, de toute manière sur ce genre de profil descendre moins vite est presque encore plus fatigant que de se laisser aller. Il faut trouver le bon compromis. La deuxième partie emprunte un single dans les bois et là je me laisse dérouler en tentant de récupérer un peu (+30s/2009). Je sais qu'il reste un beau morceau derrière. En bas, un signaleur (le même?) nous annonce comme l'an dernier: "500m de route puis montée raide à droite".

   Ho oui, je sais. Déjà les 500m de route sont à un bon 7% qui fait mal à ce stade de la course, d'autant que le soleil nous a rejoint. J'ai pris une bonne minute au gars de derrière, et ai en ligne de mire un nouveau concurrent, qui a basculé 45s devant moi. Je maintien l'écart jusqu'au début de la cote, et me lance à sa poursuite. Plus d'économie comme en milieu de parcours, il reste moins de 4km et j'essaye de bien finir. Comme prévu il m'est impossible de courir dans les portions à +20%, je me force à garder une bonne fréquence de marche. Ça me met les mollets dans le dur mais tant pis, vu ce qu'il reste ca devrait tenir. Dès que c'est possible je relance en petite foulée pour soulager. Je ne me rapproche pas vraiment mais au moins garde la distance. Le final de la cote est quand même plus doux et je gagne du terrain, il n'est plus qu'à une vingtaine de mètres à la bascule/ravitaillement, qu'on zappe tous les 2.

   La dernière descente est douce sur un large chemin, et donc ultra rapide. Il faut envoyer un max, faire des pas de géants, et ça tape fort. Je m'applique, reviens assez rapidement sur lui, mais il semble quand même affuté et routier. Je m'attends à ce qu'il me pourrisse la vie jusqu'à l'arrivée, un final comme je les aime. Je garde le rythme pour faire le trou, et prends mes distances plus facilement qu'escompté. Ouf. Il me reste plus qu'à dérouler jusqu'au bitume, je n'ai plus personne à portée de basket et me contente de contrôler l'éventuel retour de mon poursuivant dans les derniers 500m. On se félicite à l'arrivée, et j'apprends plus tard qu'il est aussi kikoureur. Arf, on aurait fait le finish ensemble plutôt que de se mettre sur la couane, ça m'aurait également parfaitement convenu :) Dominique Cordeuil en a terminé 1'30 plus tôt.

   Passé l'arrivée je file direct dans la tente des masseuses. Nouveauté 2010 bien appréciable, je me laisse triturer de longues minutes, plus le dos que les guiboles d'ailleurs. D'avis d'experte je n'ai pas vraiment les jambes marquées. Ça correspond d'ailleurs à mes sensations sur la course, à part la dernière grimpette je me suis peu mis dans le dur. Probable qu'une des raisons est la connaissance de la course qui me permettait d'anticiper les difficultés à venir. Au final je perds 45s au chrono (alors qu'aux sensations je pensais avoir fait mieux), principalement au départ d'ailleurs, puisque déjà 1'30 de retard au bout de quelques kils. La suite est assez similaire, 30s de plus en soulageant dans la longue descente, mais 30s de moins dans la dernière montée. Bref, assez content de ma course ou j'ai sensiblement bien géré, sans subir dans chaque cote comme l'an dernier. Un beau parcours trail finalement, pas vraiment difficile techniquement mais pas si simple qu'il n'y parait, et qu'il ne doit pas être si facile de bien négocier de bout en bout. Au final je ne sais pas si j'aurai fait beaucoup mieux cherchant à attaquer dès le départ. Dans tous les cas, il me reste pas mal de travail de dénivelé à faire.


   Pour le clore le chapitre, je suis obligé de mentionner l'agréable buffet proposé par l'orga. Boris a fini par décuver et raconte... du Boris, Franck est la star de la table puisqu'il est sur le podium du 12km, Norman fait la sieste après avoir fini tout proche de celui 18km. Mention spéciale pour la chartreuse offerte avec le café, là Messieurs/Dames les organisateurs, je dis respect !





Résultats:
Hommes:
1. Laurent Marquis - 1 h 31 mn 43 s
2. Pascal Verger - 1 h 32 mn 17 s
3. Lionel Pourcher - 1 h 35 10 s
.
17. Moi - 1 h 47 mn, 22 s

Femmes:
1. Sandra Bottaro Girard - 1 h 58 mn 12 s
2. Sylvie Bauchon - 2 h 02 mn 19s
3. Marie Fustinoni - 2 h 02 mn 35 s

Courbes: 
1h47'22, Dist = 18.5km - 850m D+, VMoy = 10.3km/h
 

1 commentaire:

  1. une course a refaire....un réel plaisir de te lire et à trés bientôt....je vais tacher de dire moins de betises....

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