lundi 17 octobre 2011

En single aux balmes viennoises

   Le club "Leo Lagrange" organisait un gros week-end de CAP, avec courses natures le samedi (14 & 29km) et sur route le dimanche (7/10/21), agrémenté de courses d'enfants. C'est bien aussi de trouver des courses le samedi, ça permet aux couples comme le mien de pouvoir courir le même week-end sans qu'un des 2 parents soit en garde des trolls.

   Peu de dégâts suite aux 10km de Romans la semaine dernière, c'est relativement inhabituel et confirme que j'ai été bridé une bonne partie de la course sans me faire vraiment mal aux guiboles. Mardi un test VMA m'annonce 18.6, pas exceptionnel mais pas si mal non plus, assez cohérent avec mes sensations actuelles: la vitesse revient. Mercredi footing tranquille à plat, et jeudi une plutôt bonne séance avec alternances de cotes courtes et de seuil sur 4'. Beaucoup de monde au club en ce moment et l'effet groupe n'y est certainement pas étranger.

   Samedi je décide donc de compléter cette bonne semaine avec le 29km sur les hauteurs de Vienne. Une bonne sortie longue en profitant de l'organisation plutôt que de courir 3h tout seul autour de chez moi. J'analyse le (nouveau) parcours qui s'annonce relativement roulant et cumule 900m D+. Je me fixe comme unique objectif de tout passer en courant, ce qui devrait accessoirement me permettre de tenir les 10km/h de moyenne.

   Brouillard sur la vallée, il caille. Je profite du report du départ de 30mn (blocage d'autoroute A7) pour dorm m'adonner à la concentration contemplative dans un coin du gymnase. Dehors les gens sérieux s'échauffent à tout va sur la piste en terre, presque 200 participants au total des 2 parcours. Je me place en fond de grille et profite du premier kil à plat pour me mettre dans le rythme. La première côte cumule 200D+ d'une traite et est assez régulière. Parti tranquille, ça me chauffe le cuissot mais j'arrive à la passer sans me mettre trop dans le rouge. J'ai remonté un peu de monde et les places se stabilisent dans la longue pente douce qui nous amène jusqu'au 6ème. Je double quelques gars dans une courte descente technique, puis c'est la séparation des parcours.

   A partir de là, je me retrouve tout seul. Pas un gars à l'horizon ni devant ni derrière. Merdalors, j'ai pas traversé l'Isère pour courir en solo? Coup de bol, les 10km suivant sont sur le plateau, quasi exclusivement en sous-bois et assez souvent via des petites coupes en single hors des sentiers "tracés". Du coup c'est assez varié et même isolé je me fais assez plaisir. Je ne force pas et maintien une bonne allure de footing en me disant que je vais bien finir par retomber sur quelques coureurs. Une heure plus tard je suis toujours seul, heureusement qu'il y a des bénévoles pour échanger quelques bafouilles aux croisements et ravitaillements. On m'a annoncé autour de la 30ème place et j'en déduis que mes 11-12km/h doivent correspondre à la vitesse de ceux qui m'entourent. Un officiel avec qui je plaisante de mon status "isolé" m'accompagne quelques centaines de mètres en vélo. Il me dit de garder du jus pour la deuxième partie de course qui est plus ardue.

    Au 15ème on patauge brièvement dans un superbe petit ruisseau encaissé, et à partir de là ça se corse effectivement. Sur 10km, une succession de petits coups de culs de 50 à 100m D+. Jamais bien long ce qui n'en fait pas des murs infranchissables, mais pour les passer en courant je suis quand même obligé de bien m'y employer. Ah mais oui mon bon monsieur, mais c'est l'unique objectif du jour alors on s'applique et on serre les dents. Ces actes de bravoure me vaudront quand même de belles courbatures le lendemain :)

   Au 26ème, je désespère. Un bout de talus de quelques mètres anéantis tous mes efforts, impossible de courir quand t'es obligé de t'accrocher aux arbres pour grimper. Je me marre et le signaleur à son sommet console mon (petit) désarrois en m'indiquant que pas un coureur n'a pus passer sans marcher. Snif. Je quitte cette quasi dernière difficulté et file doucement vers l'arrivée. J'ai finalement ramarré quelques coureurs dans les dernières bosses, mais je n'ai pas grand chose à gagner et la dernière grande descente (identique à la montée du départ) est négociée tranquillement en roue libre, j'ai déjà bien tapé dans les jambes pour aujourd'hui.

   Arrivée dans le stade en 2h54, pile le chrono prévu, probablement autour de la 25ème place. Bien en forme mais j'ai quand même senti qu'il ne m'aurait pas fallu beaucoup plus de dénivelé à ce petit jeu du "court toujours". Par contre j'avais encore les cannes pour bien dérouler dans le final. L'endurance est là, la vitesse aussi, reste à bosser la résistance seuil qui a manqué à Romans, et maintenir un minimum de D+ pour passer les 1000m sans trop forcer.

   Pour finir, je tiens à féliciter les organisateurs pour ce très très joli parcours dans les bois. L'optimisation du tracé avec un minimum de route et la multitude de petits singles en font une course particulièrement agréable et j'y ai pris beaucoup de plaisir même "en solo". Principalement roulant, l'augmentation de la difficulté sur la seconde moitié n'en fait pas un parcours facile et il ne doit pas être évident à négocier "allure course", donc intéressant. Le balisage était surabondant sur la première partie, plus espacé ensuite mais toujours suffisant dans les sections risquées. Enfin, un sans-faute total pour la gentillesse et la disponibilité des bénévoles. Bravo.

Courbes:

dimanche 9 octobre 2011

La crise chronométrique de Romans

   Remise d'un dossard après quelques mois d'abstinence. Dans les milieux autorisés, l'analyse des dernières fluctuations saisonnières tendraient à faire croire à un frémissement sensationnel, à moins que ce ne soit qu'une sensation de frémissement, bref que la forme serait pas loin de pointer le bout de son nez. L'illusion est parfaite en séance, mais la tendance de la cote officielle n'en est pas meilleure et votre serviteur en personne ne mettrait pas 2 sous d'hypothèque sur une quelconque performance au prochain bilan. Un maintien au sein du Cac40 ne serait déjà pas si mal...

  Ligne de départ, température idéale, route humide mais la Drome s'est sorti de la morosité qui baigne encore l'Isère depuis le matin. Bien placé aux avants postes, je discute avec Laura, et avises quelques tradeurs connus: collègues de l'A.L.E, cambistes du CMI, l'boss de Kikourou en décrassage post-24h. Laura donc, avec qui j'ai fait mes dernières sessions de torture et qui a une maitrise de ce type d'exercice bien meilleure que la mienne. Bien bien meilleure même, si bien que le simple objectif de rester à son contact me parait déjà une perf en soit.

   Pan. Premier 300m, c'est l'inflation. Deuxième 300m, les marchés spéculent toujours. Ho on se calme, à ce rythme je verrais même pas mes gosses à la fin de la première boucle, je laisse partir Laura. Premier kil, 3'36. Ok ok, vendez tout, la bulle ne tiendra pas. Je tente de reprendre un rythme plus à ma botte, mais le flot des coureurs m'entraine sur des taux d'échanges encore trop élevés. Troisième en 11'20. Sensations pas trop mauvaises mais on attaque la partie "ardue" de ce parcours plat, la (très légère) montée du cours suivi d'une longue inflation côté gare, qui plus est vent contraire. Je récupère Mathias, on s'échange des positions et nos valeurs sont en pleine corrélation.

  Cinquième en 19'15, ça serait bien dans mon portefeuille mais je sens que j'ai pioché dans la caisse, mon A.A.A va se dégrader sous peu. Longue ligne droite de l'arrivée, Mathias a repris du poil de la bête, ou plutôt c'est moi qui fléchis légèrement, il emmène un groupe de coureurs qui me prend quelques mètres. Mais passé le 7ème dans la transversale vers la gare, c'est la récession, tout s'écroule. Je coince franchement, impossible de tenir les 4'00 au kil que je m'étais fixé comme limite max, explosion du déficit temps. Il va falloir relancer, mais je sais pas où trouver le jus. Une crise de confiance en quelque sorte, parce que le bilan physique n'est pas si mauvais.

   Mon sauveur prend forme, et quelle forme, en l’impressionnante carcasse du Greenback, pardon - de Green Chaud -,qui  m'incite à effacer ma dette et revenir batailler sur le marché des secondes. Son économie est en plein essor avec croissance record au 5000, ça le surmotive visiblement et je profite tant bien que mal de cette locomotive industrielle. Au neuvième le gros du boulot est fait, reste plus qu'à débloquer mes positions jusqu'à l'arrivée. Un dernier rush comme je les aime, l'arrivée, j'empoche mes 39'24 et cloture cette séance passablement lessivé.

   Un grand merci au billet vert de m'avoir sauvé la mise au plus profond de la crise :)