dimanche 2 août 2009

La Christolaise - Récit

    Réveil 5h30. Je voulais prendre la moto mais quelques traces d'humidité et je monte en voiture pour rejoindre Damien. Bon pressentiment, je me prends une drache digne de Noé à mi parcours. "Orages dans l'après midi" que la météo annonçait. Tu parles, c'est stroboscope un peu partout, après une semaine de fournaise (et une autre prévue à suivre), il faut qu'il se mette à pleuvoir justement aujourd'hui. Ya quand même des lueurs orangées derrière quelques sommets, j'ai espoir qu'au fond de l'Oisans ça soit un peu meilleur.
    J'étais moyen chaud pour la faire cette course, mal aux guiboles persistant, matinée bloquée, je trainais des pieds. Mais le garçon sait être persuasif, et finalement la veille je me décide et lui confirme ma présence. J'ai quand même prévu de la faire cool, façon reportage photo, et ai même emmené le petit numérique qui fait des meilleurs clichés que mon portable.

    Noé nous a suivi toute la route, je pilote un jet-ski qui gère les aquaplaning au mieux... L'idée de l'annulation de la course commence à faire son chemin, on monte quand même à +1800m et avec l'orage c'est p'tet pas génial. Mais non, ça tonne mais c'est pas tout proche et c'est pas la flotte qui va nous arrêter. Après l'inscription, un p'tit café au gîte où on retrouve Bruno du club, qui a passé la nuit sur place. On apprend ainsi qu'après une petite averse vers 4h, la pluie ne s'est vraiment mise à tomber qu'à partir de 7h. Juste pour nous quoi...

    On se change comme on peut dans l'auto. Dam et Bruno partent s'échauffer, moi je fais l'impasse, aucune envie d'être trempé avant même le départ. Coup de bol, j'ai quand même pris mon collant et une polaire qui trainaient à côté du sac, faudra bien ça pour me tenir au chaud. Le plan photo tombe à l'eau, c'est le cas de le dire, j'ai pas un modèle amphibie et de toute façon ya pas grand chose à voir. Je change donc d'objectif, départ cool et suite sans trop forcer, façon entrainement soutenu, mais plus question de passer 3h sous la flotte à trainailler.
Ce qu'on aurait pu voir
    Pan ! On est une soixantaine sur le long (ya aussi un 12km). Je me dis que ceux qui sont là sont forcément des férus, j'vois pas un gars venir s'inscrire avec un temps pareil pour sa seule course de l'année. Ça part vite comme toujours, mais je m'en occupe pas. Le premier kil est une sorte de lit de rivière à sec, on zigzag entre les galets, même cool j'suis obligé de faire gaffe pour pas me faire une cheville.

    A l'attaque de la montée, je sais pas trop où j'en suis mais l'impression d'être loin, très loin de la tête, j'aurai dis vers la 40ème position même si ma place à l'arrivée me fait douter. Le profil annonçait un peu moins de 4km et 700m à grimper, début raide et fin plus facile. Pour avoir fait quasi la même la semaine précédente, à fond cette fois, je sais que j'en ai pour une grosse demi-heure.

    Je grimpe bien (pour moi), sans trop forcer mais sans trainer non plus. Je perds une ou deux places mais ne me fait pas vraiment distancer. Après 300m ça se calme un peu et je rejoins Bruno. Une p'tite dame nous sert déjà de l'eau, et bin malgré tout ce qu'on prend sur le paletot, j'y fais une pause éclair et en profite quand même, repartant avant Bruno. Là, un mur à 30% nous attend. Heuuu, je l'avais pas vu sur le profil celui là? En fait le tracé "Excel" était pas du tout à l'échelle et manquait de détail, la partie plus plane qu'on vient de faire ayant adoucie la courbe. Bon, ca m'apprendra à bien préparer mes courses :)
Profil Course... Mais dénivelé pas du tout à l'échelle
    J'en chie un peu plus jusqu'au sommet, le "Mirroir des Fétoules". En fait je ralenti parce que j'ai toujours pas décidé de forcer, et je l'atteins en 45mn. Descente. Là, même sans forcer, je distance et redouble quelques gars. Ça glissouille pas mal, mais j'suis à l'aise, bien en dedans. Sauf que ce qui doit arriver arrive. Au cul de 2 concurrents je lève un peu plus les yeux pour voir où les passer, une grosse pierre bien lisse que je sous-estime et ziiiiiiiiiip, les deux pieds qui partent d'un coup. J'suis pas vite, je m'affale un peu à plat ventre, cogne le genou gauche mais me récupère sans trop de dégâts. Ça m'apprendra  aussi (en fait à l'arrivée, j'ai pas entendu un seul concurrent qui s'était pas gaufré qqpart).

    Le choc m'a quand même verrouillé le genou et la fin de descente est plus cool, je n'ai plus de fluidité et avec la peur d'en reprendre une, j'avance beaucoup moins bien. La douleur et l'appréhension passent au bout de 5mn, on traverse quelques hameaux bien mignons. Je rattrape une jeune fille qui est limite en larme. Je pense un moment qu'elle a dû se prendre un gadin, mais en fait elle a le poignet plâtré et c'est la peur de s'en prendre un qui doit l'oppresser, trop de stress, elle craque...

    Nouveau ravitaillement d'eau, je me pose 2s et gobe un gel. Il y a en fait des points d'eau un peu partout, mon camel n'était pas vraiment nécessaire. Vu leur nombre je me demande même s'il s'agit de ravitaillements officiels ou de simples habitants qui ont mis une table et quelques verres, du thé et autres petites choses pour les coureurs. Malgré la flotte qui n'en fini pas, il y a d'ailleurs pas mal de spectateurs sous leurs cirés à nous encourager, toujours agréable.

    Un peu de route nous amène à la Bernardière, puis au Clot. Faux plat descendant, je déroule tranquillement, je suis à l'aise. Je reprend un vétéran qui m'avait distancé dans la première montée. Avec ses grosses cuisses on voit bien que c'est pas son terrain, et je m'éloigne facilement malgré le vent de face. On aborde la deuxième montée. Effet inverse, cette fois le profil "excel" me l'avait représentée plus vacharde que ce qu'elle est réellement. Le vétéran me rattrape logiquement avec un autre gars, je reste au contact mais on se fait surtout déposer par la jeune "poignet cassé" qui nous met un de ces vents... Elle court comme une gazelle là où on est tous en train de marcher, impressionnante.

    Je me sens quand même pas mal et sur le haut un peu moins pentu (10%), je me remets à courir et reprend un peu d'avance. Nouveau mini-ravito avec? Des fraises! J'en prendrais qu'une, délicieuse, suivi d'un thé chaud et sucré, un pur bonheur. A partir de là le profil annonçait une longue descente, et je décide de me prendre un peu au jeu sur le final.

    Il me faut un bon moment pour rattraper la jeunette, vu comme elle descend "sur des oeufs" (et on peut pas dire qu'elle ait tord), elle nous a vraiment mis minable dans ce petit bout de montée. Faut dire que le terrain est piégeur, des petits singles d'herbe avec pierres qui ressortent, lissées par les milliers de randonneurs et rendues ultra glissantes par la flotte. Moi je trouve ça plus fun et moins dangereux que les pierriers, à chaque pas ça glisse un peu mais ca se récupère, ce qui m'empêchera pas de finir limite sur le cul une ou deux fois. Et je comprends qu'elle ne puisse pas se lâcher avec son poignet, pas le droit à l'erreur.

   Retour à la Bernadière, là je zappe le ravito. Je rattrape et passe une nouvelle demoiselle, sans doute la première féminine. Un p'tit bout d'femme de 40kg copie conforme de la précédente et qui ont toutes deux largué Damien dans la première montée. Mais d'où elles sortent? On a aussi récupéré des coureurs du 2km, même s'ils sont peu nombreux. Je continue ma descente à bon rythme, on approche du bas, le Vénéon gronde. Avec encore de bonnes jambes, j'enchaine les petites relances (imprévues sur profil, elles aussi), et rattrape encore quelques personnes, du 12 ou 20km. Dont un kikoureur de l'ain d'ailleurs, on échange quelques mots mais n'arriverait pas à retenir son pseudo.

   Les derniers coups de cul sont avalés sans faiblir mais commencent à me tanner les cuisses et il est temps que ça se termine. Je discerne une casquette devant moi, j'accélère, on approche de la tente d'arrivée. Un peu de sable, je me rapproche vite, une passerelle, je suis derrière lui, reste 50m, des spectateurs lui hurlent que j'arrive, il accélère. J'ai le pétard en poche, près à lâcher la mèche, juste pour le fun je vais le manger, faut bien que les mines des entrainements ALE servent à qqchose :). Mais un couple de marcheur est sur le chemin, je retarde un poil l'allumage pour pas bousculer tout le monde, il reste 20m. Tant pis, j'aurai pus en finir aux coudes tel Vierdet/Antolinos à la Drôme, mais je laisse filer l'affaire, l'arrivée en trombe sous la tente après le discours sécuritaire du départ, je le sentais moyen :))

     Damien est là, il est arrivé 4mn avant moi, pas si mal après 3 semaines de vacances qui l'ont bridé au cardio. Bruno arrive 5mn plus tard, bien aussi. On se ravitaille rapidement puis trempés jusqu'aux os on file se changer. Là bien au chaud dans la voiture, sans vêtements adéquates, j'avoue qu'on a eu un p'tit coup de mou et qu'on a pas eu le courage de retourner sous la tente attendre l'arrivée des derniers et les podiums, désolé pour les organisateurs. On arrivera sur Grenoble avec de belles éclaircies, vas comprendre Charles...

    Mais bon, pour une matinée pourrie, finalement c'était une bien belle course. Il est dommage qu'on n'ai pas pus profiter des magnifiques paysages du parc des écrins, car malgré la pluie qui au bout d'un moment se fait oublier, le parcours est intéressant et je m'y suis bien amusé. L'organisation est carrée, les bénévoles et le balisage au top. A refaire par temps sec pour le plaisir des yeux, et aussi un peu pour vraiment se lâcher en descente :))

Carte du Parcours:
Chiffres:
  • Total: 2h03'12, Dist= 16.3km (pod) ou 17.5 (gps), mais pas 20 ;) - 1050m D+.
Résultats
  Hommes:
1. Nicolas Martin - 1 h 37 mn 34s (gagne l'édition 2008 en 1 h 36 mn 26s)
2. Clovis Dalban-Moreyn - 1 h 40 mn 58s
3. Thierry Galindo - 1 h 40 mn 06 s
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9. Damien - 1 h 59 mn 03ss
16. Moi - 2 h 03 mn 11 s

22. Bruno - 2 h 08 mn 27 s
25. Milieu - 2 h 12 mn 36 s


  Femmes:
1. Marion Mare - 2 h 04 mn 22 s (17ème)
2. Alexandra Cassan-Ferrier - 2 h 10 mn 05 s (23ème)

3. Marie Fustinoni - 2 h 28 mn 21 s (41ème)


Courbes et Statistiques:

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