dimanche 29 mars 2009

Course des Foyesses

    Surtout ne pas rater le changement d'heure. J'avance mon portable qui doit sonner à 6h45, nouvelle heure. Avant même ma "perf" du Suzon, j'avais prévu de participer à la nouvelle course de Villemoirieu, le nouveau format de 19km et 700m D+, la course du club "du coeur" même si depuis le déménagement je ne suis plus à domicile. En Janvier une reconnaissance tranquille du parcours, pas simple, bouclée en 2h07... Mine de rien je me met un peu la pression, essayer de faire aussi bien, donc dans les 20. Les préparatifs s'allongent, j'étudie une dernière fois mes courbes de la reco, il est 1h passé et le sommeil tarde à venir.

   Drelin drelin, quoi, déjà? Il fait nuit noire, normal, on a changé d'heure. Oui, mais à ce point? Comparaison des heures du réveil et du portable, les neurones embrumées n'arrivent pas à faire le point, j'y comprend rien. Je descend, heure du four, heure de la box... Ah merdum, ce satané portable dispose du changement d'heure automatique, en plus du mien, et vient de me bouffer une heure de sommeil. C'est beau la technique.

    Nouveau réveil, le bon cette fois, je me force à avaler quelques trucs et c'est déjà l'heure de tracer.
    - "Allo Dam? On arrive au point de rdv dans 5mn !"
    - "Argblub kof kof, j'suis encore au déjeuner, j'ai changé toutes les horloges de la maison sauf le réveil".
    Ya pas, on fait la paire.

    Tant pis pour le covoiturage, je suis avec Madame, on trace. Arrivée vers 8h30, je suis déjà habillé et le départ est pour 9h15, je suis large pour faire mon échauffement. J'ai juste oublié que ce n'est pas une course comme les autres et que je connais tous les bénévoles. Poignées de main, bises, petites discutions avec tout le monde, 20mn passent et je suis toujours pas ressorti de la salle d'inscription, merdum. Retour au parking, et là c'est Damien qui débarque. Étude rapide du profil, et il ne reste plus que 10mn pour s'échauffer, ben on fera avec.

     Dernières accélérations sur la ligne, dernières discutions avec des collègues qui s'alignent aussi. Certaines zones avaient été assez grasses en Janvier, on suppose que la pluie diluvienne de la veille à bien détrempé le terrain, ce qui devrait allonger les temps de parcours. On s'accorde sur un pronostique d'1h25 pour le gagnant, j'estime que Dam doit pouvoir faire sous les 1h30 avec une place dans les 5, et moi dans les 1h40.


    C'est parti, 2km de mise en jambe avant la première difficulté. Le départ est commun pour les 2 courses, 9 et 19km, la séparation ne se faisant qu'au 5ème km, ça brouille un peu les pistes. Même s'il est possible de repérer les coureurs à leur numéro de dossard, je décide de ne pas m'en occuper. Deux fusées sont parties d'entrée, sans doute pour le 9, Dam est placé juste derrière et s'éloigne déjà, il attaque fort! Je suis à vue de nez dans les 30, p'tet moins, ç'est tout bon. Ça s'étire, je garde Dam en vue mais il est déjà loin. J'ai l'impression d'être parti un peu plus sage, je gère en attendant cette première côte que je sais vacharde, et pourtant le cardio annonce une vitesse supérieure à mon rythme sur 10km. Humm....


   Km2, la voilà, 2000m et 150D+ d'une traite. Comme au Suzon je m'attend à en baver en montée, et pourtant elle passe bien, je double même quelques gars, sans forcer. Un petit single, un raidillon, ca se radoucie puis une deuxième couche, l'avantage de connaitre le terrain me permet de relancer avant même le haut de la côte.

    La descente suivante est assez longue et doit nous amener à la séparation des parcours. Le rythme n'est pas mauvais mais on peut pas dire que je sois à l'aise. On approche les 25mn de course et j'ai comme un coup de chaud, je me demande si je ne me suis pas trop couvert. J'allais quand même pas partir sans le maillot du club? :). Quelques gars me passent, je m'accroche un peu mais c'est pas ça, j'espère doucement qu'ils fileront sur le petit tracé... et non, pas de d'bol. Parti trop vite, manque d'échauffement, fatigue de la semaine de ski, manque de sommeil? Je ne sais pas, mais petit à petit, je rentre dans le dur.

    Au 7ème, nouvelle grosse côte, suivie immédiatement par sa petite soeur. La première est très grasse, les appuis sont fuyants, ça devient vraiment dur et je suis obligé de marcher un peu mais je ne perds pas trop de terrain. La descente suivante commence par un zigzag dans les bois, puis devient plus pentue. Ça c'est mon truc les descentes techniques, d'ailleurs je reviens presque au contact de mes 3 prédécesseurs. Malheureusement la frangine m'achève, je les perds de vue, définitivement, et me fait même recoller par 2 poursuivants.
   A ce moment je ne connais pas mon classement, ce qui n'est pas plus mal, je suis toujours dans le dur et j'essaye juste de rester au contact de ces nouveaux partenaires. Ils sont plus facile que moi en montée, j'y gagne en descente, et sur le plat je tient mais c'est chaud. Ravito du 10ème km, je prends à peine 10s pour boire deux verres d'eau, jamais passé aussi peu de temps à un ravitaillement :)

   Au 12ème, on remonte. Je me sens un poil mieux, un frémissement de forme qui tendrait à revenir. J'commence au train, puis sur une courte partie que je sais assez raide, décide de marcher même si j'aurai pu continuer. On est pile à l'heure de course et j'ai prévu de bouloter un gel en prévision du final, dont acte. Le jeune triathlète à pris un peu le large, et je suis coude à coude avec le V1 - tiens tiens - du club du Suzon... Pas le temps de causer, ce petit intermède me booste immédiatement, effet psychologique sans doute, et je repars de plus belle.

    Dans la descente, assez technique, mélange de caillasse et de boue, ça glissouille à chaque pas, j'adore ça. Je déboule comme une balle sur le triathlète, leur met un boulevard. C'est de bonne augure pour la descente finale qui est similaire, et à ce moment je sais que sauf grosse défaillance, ma place est assurée.
   Nouveau ravito au 15ème, j'apprends alors que je suis 14ème, ça me satisfait. Je suis assez confiant et je prend le temps de boire un coup, ce qui permet à mes 2 poursuivants de recoller. C'est qu'il reste un morceau de choix, un p'tit coup de cul, puis 1km de pente à 10%. Quand on en a déjà 16 dans les jambes, faut la passer.

   Dans le coup de cul, comme au départ, le fait de connaitre le terrain me permet de relancer avant le haut de la côte et prendre quelques mètres d'avance. J'aborde donc l'ultime montée en tête, et l'attaque en force, c'est MON terrain, que ça se sache :). Ça passe pas trop mal, j'augmente mon avance. Sur le haut je coince un peu, marche pendant 30s en contrôlant leur retour, le jeune a explosé mais le V1 n'est pas loin. Avant qu'il soit trop proche je repars jusqu'au sommet, je sais que c'est gagné, j'ai plus qu'à dérouler jusqu'à l'arrivée.

   Puis j'entrevois un bonus, la surprise du chef, un autre triathlète avec qui je courais au 5ème est à une centaine de mètres. Sans trop y croire je me lance grave dans la descente et fond assez rapidement sur lui. Je manque quand même de me mettre une belle boite, glissade rattrapage vol plané amorces de crampe, mais finalement je reste sur mes cannes, ouf. Tout ça pour rien, visiblement il est cuit et me demande gentiment si le parcours monte encore. Je le rassure et prend quand même le large, c'est que ça peut être roublard un coureur en fin de parcours :)

    Dernier 500m, un peu de route pour rejoindre la ligne, je savoure. Damien vient à ma rencontre, m'annonce sa superbe 3ème place, je suis trop content pour lui, il est parti en costaud qu'il est et a tenu, chapeau. Puis c'est la p'tite famille que j'aperçois au loin, les encouragements des gens du club, une vague de chaleur m'envahis, c'est trop bon. Dur de retenir cette montée d'émotion alors que tu es encore en plein effort. La ligne, 1h33, 13ème. Espéré et inespéré, il y a un an je n'aurai pas fait mieux que 30 ou 40ème, belle progression. L'avantage c'est que maintenant Damien n'a plus le temps de prendre sa douche avant que j'arrive :)

    Difficile de juger une course à domicile en étant objectif. Je trouve le parcours sympa, varié, difficile par ses enchainements et ses relances, mais réalisable, avec des portions de pentes fortes mais jamais très longues, l'ensemble étant typé trail mais assez roulant. Finalement le terrain aura été moins gras que ce que j'avais redouté, je n'ai eu que peu de problèmes d'adhérence.

    Et merci à tous les signaleurs qui m'ont encouragé, forcément un peu plus fort que les autres concurrents même si je les ai toujours entendu continuer après mon passage, c'est pour eux aussi que je me forçais à m'accrocher pendant le long coup d'moins bien du 6ème au 12ème... A charge de revanche.


Chiffres:
  • 1er: Eric Mercier (Spode) - 1h19'30, 19km - 630m D+
  • 2ème: Hachemi Soltani (AFA Feyzin) - 1h21'05, 1er V1.
  • 3ème: Damien Vaugoyeau (ALE) - 1h24'54.
  • Moi: 1h33'05, Class 13/145.
  • 1ère: Pascale Bouly (Foulée Muroise) - 1h47'32, Class 50/145.
  • Milieu: 1h53'51.
Courbes et Statistiques:

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