mardi 4 décembre 2012

Cross de Voiron 2012

Salut tout le monde.

Si si il est vivant, il se remet doucement d'une petite saloperie dans le pied, pas bien méchante en soit, mais qui prend du temps. Bref une autre histoire, la reprise est longue, et pour l'instant je profite en tant que spectateur.

Ce week-end, c'était donc l'hivernale de Voiron. Et bien emmitouflé derrière les rubalises, des fois on se dit que c'est pas plus mal. Les photos c'est par ici:

Petite sélection rapide


 Et l'intégrale:
https://picasaweb.google.com/photos.belblog/201212_CrossDeVoiron_MiniPoussinF
https://picasaweb.google.com/photos.belblog/201212_CrossDeVoironMiniPoussinM
https://picasaweb.google.com/photos.belblog/201212_CrossDeVoiron_SeniorFJunior
https://picasaweb.google.com/photos.belblog/201212_CrossDeVoiron_SeniorH





A bientôt.



dimanche 3 juin 2012

Ronde des Couleurs - Combiné de Printemps Part#2

  Fin de journée samedi après le Facteur, je sens que musculairement je ne suis pas si mal, pas de douleurs bizarres, pas de gêne particulière. Si comme je le pense mes coups de moins bien de la course sont principalement dû à une alimentation un peu trop light, mon objectif de faire un gros week end de cumul avec la Ronde des Couleurs à Morestel doit pouvoir se faire. Au programme, quand même du beaucoup plus light que la veille. 26km certes, mais seulement 400 D+. Pas de quoi se flinguer les guiboles dans des cotes interminables, mais plutôt me faire un bon footing régulier et faire un état de forme après 60km en deux jours.

  Quelques orages dans la nuit mais le temps semble vouloir se tenir sur le nord Isère, il fait frais juste ce qu'il faut, sous les 20°C. A la remise du lot (une bonne bière Ursuline), Stéphane me confirme que ce n'est pas beaucoup tombé dans le coin et que les chemins ne sont pas détrempés. Chaussures route et confort donc. Ya une bonne délégation d'Autruches villemoiriennes comme dans toutes les courses du coin, mais personne pour venir jouer sur le grand parcours avec moi. Faudra que je me trouve d'autres lièvres.

   Échauffement limité à la remontée du parking, faut pas pousser non plus. Départ tranquille donc, je me retrouve avec Magali sur le premier kil, un peu de mal à me décrasser. Premier kil ok, sur le plat je commence à prendre ma foulée. Mais les premiers faux-plat me mettent la misère, je lutte pour ne pas marcher, ça promet. Les sprinter du 5km partent à droite, on file vers la première difficulté, deux petits raidards à enchainer. Quitte à me mettre minable, je tente et passe tout en courant histoire de mettre la machine en marche. Le cardio grimpe un peu, les cuisses encaissent, ça va le faire.

@PhotoMorestel
   Petit à petit je prend mon rythme, ça va pas si mal. Je remonte jusqu'à moins de 20m d'Anthony sans faire vraiment l'effort de faire la jonction, j'ai encore un peu de mal à dérouler dans les descentes et il reprend un peu  le large juste avant la séparation des 13/26km, au 7ème. J'ai oublié ma montre, un coup d'oeil au téléphone que j'ai dans la sacoche banane m'annonce 38' et une moyenne de 11.7km/h. Pas si mal, si je tient ce rythme jusqu'à l'arrivée ça me fera une bonne séance "allure course" pour le Morbihan dans 3 semaines.

@PhotoMorestel
   Une fois libéré des "petits coureurs" on peut se jauger entre vrais traileurs :). Ya déjà des espaces et les premiers sont hors de vue depuis longtemps. Un gars me remonte et j'en profite pour lui demander s'il connait les emplacements des ravitos. J'ai pas encore bien saisi la leçon d'hier et outre l'oubli de la montre, j'ai aussi oublié de refaire le plein de pot-belge. Faudra se contenter des deux barres d'amande qui trainent quand même par chance dans ma sacoche. Au 10ème environ on débarque sur un point d'eau seul, le vrai ravito est pour plus loin. On repart à quelques coureurs mais je commence à vraiment me sentir bien.

   Le total déclic se fait au 12ème lors d'un superbe passage dans un parcours Botanique. Une succession de petits pontons sur une sorte de marais meuble, ça zig zag, une p'tite descente rigolote, il m'en faut pas plus pour que je joue avec le terrain et me libère totalement. Me voilà lancé et ça va de mieux en mieux. J'attaque maintenant les cotes comme il faut, ce qui me donne droit à une petite amorce dans le mollet droit pour me faire comprendre qu'ok je suis facile, mais qu'il faudrait pas faire trop le mariole en oubliant ce que j'ai subit la veille. Soit. Je me contente donc de dérouler sur le plat et reste sage dans les parties plus difficiles. Et ça déroule quand même bien, un nouveau coup d'oeil au GPS du téléphone m'annonce plus de 13km/h.

   Arrivée au ravito au 15ème km, je fais une bonne pause en me gavant de tout ce que je trouve à mon gout. 1h18 quand j'en repars, reste 11km plutôt roulant, ça doit pouvoir se faire en moins d'1h si je coince pas. Je reprends donc mon rythme en étant particulièrement surpris de me sentir aussi bien. Ça dureras jusqu'à l'arrivée. Au 20ème un dernier point d'eau suivi d'un joli coup de cul, la seule côte que je serai obligé de marcher. Je me rassure vite en me disant que du aussi raide dans le coin ça ne peut pas être long,  et je l'attaque donc d'un bon pas. Devant ça fait longtemps que je ne vois plus personne même sur les chemins dégagés, derrière j'ai également fait le trou et je sais que je serai seul jusqu'à l'arrivée.

   Mais j'suis comme sur un nuage, les chemins sont plaisants, je déroule et déroule encore. J'ose même pas vraiment forcer mais je suis d'une étonnante facilité, presque inquiétante. Plus besoin de pot belge, je dois être en pleine overdose d'endorphine. Les derniers faux-plat sont avalés comme qui rigole et je file peinard jusqu'à l'arrivée. Ça doit se voir que je suis trop facile, un signaleur m'interpelle  "hey mais t'as pas vraiment couru toi, faut finir avec le gout du sang dans la bouche". Quelques bouts droits, un tour de stade, nous y voilà. Je coupe la ligne en 2h15, pas mécontent. On m'a annoncé 15ème vers l'arrivée, à confirmer avec les résultats officiels. Surtout, particulièrement satisfait des sensations. Je clôture donc de belle manière mes 100km dans la semaine, 70km de vélo, plus de 3000m de dénivelé cumulé.


  De quoi se donner un bon moral pour la suite, c'est quand même l'objectif principal de ces combinés. :)

samedi 2 juin 2012

Trail du Facteur - Combiné de Printemps Part#1

  J'étais pourtant parmi ceux qui jugeaient les récidivistes comme des doux-dingues, et voilà qu'au fil de mes préparations je m'en suis presque fait une spécialité.

  Le combiné d'automne avait consisté à enchainer le semi de Venissieux le matin, améliorant au passage mon modeste chrono sur la distance, avec le cross de St Egreve quelques heures plus tard. Légèrement en dedans mais avec quand même une bonne allure seuil, j'avais fait un cross conforme à mes attentes ne piochant réellement qu'en toute fin de course.

  Le combiné nordique c'était les 21Km du Trail TTN de Montagnay, suivi des départementaux de Cross à Aix les Bains. Un enchainement rendu difficile par des températures de Février proche des -10°C toute la journée, et une neige particulièrement handicapante sur l'hippodrome d'Aix. Moins en forme et ne pouvant réellement gérer ma deuxième course avec cette neige et les appuis fuyant, j'en avais un peu bavé, surtout musculairement.

Photo @ACP
  On en arrive au combiné de Printemps, avec ma participation ce samedi au Trail du Facteur. Un joli format sur le papier, 30km, et un dénivelé variant de 1500 à 2000D+ suivant les sources, une paille. Le profil présente une grosse difficulté de 600D+ d'une traite mais qui arrive tôt sur le parcours, la suite semblant plus "roulante" et avec une grosse descente comme je les aime dans le final. Sans prétention puisque ce n'est pas l'objet du week-end, je pressens que si j'arrive à bien gérer la montée du départ, je dois pouvoir faire une bonne course sur la suite. 

Photo @ACP
  Co-voiturage avec quelques amis de l'ALV, dans la voiture la plupart viennent se frotter pour la première fois à ce genre de format et ça n'en mène pas large. Je n'ai pas ces doutes, et comme je ne suis pas venu faire la course "a fond", je suis même assez serein. Après tout, quinze jours plus tôt j'ai bien accompagné Caro sur le Trail des Hameaux au format presque identique, 33km et 1450D+, presque une promenade. Sur place je retrouve l'ami Philippe toujours affuté et en présence de tout son Team. Vu ce qu'il va me mettre dans la montée raide et comme il tient les séances de seuil avec moi en ce moment, j'ai peu de chances de le revoir sur le parcours, mais ça fera un bon fil rouge pour identifier mon niveau de forme.

Photo @Lorenzo Team
  Léger cafouillage au départ, les différents sites d'inscription n'ayant pas donné le même horaire, et c'est finalement à 8h30 que tout le monde s'élance, solo et duo. Je n'ai fait qu'un échauffement minimum avec Marilyne, et profite des premiers kils pour prendre le rythme. On serpente un peu en sous-bois pour rejoindre le début de la montée vers le pas de Fer, qu'on atteint avec déjà 200m de dénivelé dans les pattes, juste ce qu'il faut pour être bien chaud. La voilà donc cette montée raide. C'est pas que je sois au top mais j'arriverai presque à gérer, définitivement l'exercice pour lequel je suis le moins à l'aise. Je perd quelques places mais tient plutôt bien mon rang. Quelques marches le long du Funiculaire, la suite étant un peu moins raide j'arrive à bien relancer. Thomas est au sommet et m'annonce Philippe à 5mn, j'ai limité la casse. Je boucle cette montée en 34mn soit un peu plus de 1000m/h, confirmant que je ne suis pas si mal (pour moi).

  Petit single dans les bois surplombant la falaise, on effectue une petite boucle jusqu'à l'ancien moulin de Porte-Traine. Le chemin est rigolo et je me prend au jeu, me voilà à relancer dans les pifs-pafs et attaquer comme il faut la petite descente technique, je reprend des places. Du moulin on remonte sur St Hilaire et j'avise au loin Philippe qui a désormais pile 3mn d'avance, j'ai du faire une bonne section et reprendre un peu. Ravito du funiculaire, je tente de faire le plein d'eau, m'approche d'un jerrican visiblement destiné à ça. Un concurrent devant moi quitte d'ailleurs le poste en s’énervant et je comprend pourquoi, le robinet coule d'un maigre filet et il va me falloir plus d'1mn pour remplir mon bidon. Raté de l'orga? Bon j'abandonne vite le remplissage 'propre' et passe au plan B, dévisse le gros bouchon principal et fait le plein en 2s en essayant de ne pas trop m'inonder les godasses. A la guerre comme à la guerre.

  On passe à côté de la piste d'envol du Touvet, et je rentre à nouveau dans la foret bien motivé. Motivation de courte durée. Un bon coup de cul de 150m calme mes ardeurs, je me retrouve scotché. On est au 12ème, 1h30 d'effort, je me dis sans trop réfléchir que je paye les efforts de la semaine. Avec les bonnes sensations à l'issue de la grosse montée, j'avais un peu en tête de faire la course "comme si c'était un 20 bornes", la suite étant une grosse descente que je sais pouvoir gérer même partiellement cuit. Je passe donc au plan B, gérer comme je peux jusqu'au 20ème, et la suite...bref vous avez compris.

Photo @Lorenzo Team
  Une dizaine de bornes à gérer donc. Heureusement le parcours est majoritairement en single et plaisant. Je suis à la ramasse à la moindre montée, mais je me fais quand même bien plaisir. Ayant bien baissé de rythme je m'attend à me faire reprendre par de nombreux concurrents, ce qui n'est bizarrement pas le cas. On est 2 ou 3 à se doubler/dédoubler en fonction des montées descentes, mais c'est assez stabilisé. Nouveaux encouragements du Philippe's Team qui me l'annonce à un peu plus de 4mn. Je suis surpris, j'étais persuadé d'avoir perdu bien plus que ça.

  Lors d'une énième montée que je fais en marchant, j'analyse (enfin) la situation. Ok j'ai les jambes fatiguées mais pas tant pire, ça n'explique pas tout. Et si ça venait d'ailleurs? Venu en touriste, j'ai un peu négligé l'alimentation du p'tit dej, et depuis le départ n'ai pas avalé grand chose. Nigaut ! J'ai pourtant une bonne devise "bouffe un max et ça repart", qu'il serait temps d'appliquer. J'avale deux gels en 15mn et m'attaque à la longue montée vers le col de Baure. 2h46 au sommet, km22, à moi de jouer.

  Le début de la combe de  Manival  est un succession d'épingles en single mais sans réelle technicité. Ça déroule un max et si je me trouve de bonnes jambes, je sais que ce n'est pas sur ce cette partie que je vais vraiment faire la différence. Je double quand même quelques solos et duos, puis suite à une modification de parcours de dernière minute (des abeilles nous a t'on dit?) on bascule à droite du torrent. En bord du torrent c'est beaucoup plus minéral, ça me va bien et je continue ma descente folle, reprenant 2 autres concurrents. J'ai les mollets qui agonisent un peu mais ça tient. Plus bas, je repère facilement mon ami Philippe. Yes! J'avais laché l'objectif de le rejoindre, sans que ça n'en ai jamais vraiment été un en fait, mais suis super content de pouvoir faire le final avec lui. Il m'annonce aussi quelques crampes aux mollets qui expliquent sans doute que je sois aussi bien revenu sur lui. On approche de la fin de descente, il me propose de partir mais dans ma tête la course est finie, je n'ai plus qu'à dérouler avec Phil et rejoindre tranquillou l'arrivée.

Photo @Lorenzo Team
  Je le suis donc gentiment, et au 29ème, 3h22, lui annonce qu'à ma montre on doit être dans le dernier kil. On est pile dans ma prévision des 3H30, nickel. "Heuu non je crois que le speaker a annoncé 33km en fait". Ouch, le coup de massue, en plus du coup de chaleur de la vallée qu'on commence vraiment à ressentir. Ça va pas le faire. J'ai les cuisses rincées, les mollets explosés et dur comme du bois, et comme si c'était fait exprès, on attaque justement une dernière bonne difficulté de *seulement* 120m mais que j'avais un peu occulté, ou plus exactement que je pensais bêtement avoir passé dans les petites relances précédentes. Je laisse partir Philippe sans regret, je suis à l'arrêt. J'arrive à peine à relancer dans la descente, pour me retrouver à nouveau scotché dans le long faux plat suivant. J'en viendrais presque à regretter que le final n'ai pas été effectué par la route, un comble :)

  Et je réalise à nouveau que là c'est plus les muscles qui coincent, c'est clairement la tête. Et je re-percute. Depuis quand t'as pas mangé, mmmh?? Bon ok t'as plus rien sur toi, mais le dernier gel c'était ya plus d'une heure, t'es à court de carburant garçon, faut pas chercher plus loin. Dans ce final "raté", je perds 3 places anecdotiques et des grosses minutes qui le sont toutes autant. Philippe semble avoir coincé aussi, à moins qu'il m'ait attendu, puisque dans les derniers hectomètres je le retrouve avec une grosse cinquantaine de mètre d'avance. J'ai pas le courage d'accélérer pour faire une arrivée commune, me contentant de finir en roue libre.

  L'objectif du jour de toute manière atteint. Après une semaine bien chargée, une bonne grosse sortie de 34km/1835 D+ en 3h53 et avec un bon niveau d'intensité. Quelques leçons aussi, toujours bon à prendre pour la suite.
  • Avec des formats proches sur le papier, les Hameaux (33/1450) et le Facteur (34/1835) sont deux courses fortement différentes. Ça se ressent au chrono (3H45 plutôt cool, 3h53 bien cramoisi), et sur l'état à l'arrivée. Je ne me l'explique encore pas totalement. Un peu plus de dénivelé? Un profil avec des pentes moins régulières et des relances permanentes? La chaleur dans le final?

  • Etre léger sur l'alimentation ça passe sur 2h, ensuite ça a ses limites à moins de vraiment jouer le touriste et de quand même bien profiter des ravitos (ce qui avait été le cas aux Hameaux).

  Reste que si j'ai maudit le final par manque d'énergie, et qu'il semble que beaucoup de monde y ai peiné, il faut remercier l'organisation pour un très joli parcours, bien varié avec une majorité de single. Le balisage est dans l'ensemble léger mais jamais manquant, il nécessite une bonne attention et une fois la donnée intégrée, ça fait aussi partie du jeux. Je pense qu'avec les conditions de chaleur du jour, un dernier petit point d'eau en bas de la descente n'aurait pas été du luxe, mais nous étions prévenus.

  La suite de la journée fut un bel après-midi détente en famille avec une remontée au Touvet, mais par le funiculaire cette fois. Les enfants étaient ravis, mes mollets aussi. Philippe me demande "alors tu cumules demain?". Sur l'instant, j'ai pas encore de réponse définitive:)


mardi 27 mars 2012

Annonce: Cross des Foyesses 2012

  Amis coureurs, viendez nombreux ce dimanche à la course des Foyesses en Nord-Isère (~1h de Grenoble, 45mn de Lyon). Les autruches de Villemoirieu sauront vous accueillir pour un parcours taillé dans les pré-Alpes, un trail plaisant et réalisable, mais également sélectif pour le sportif qui veut y faire une perf.


En récup de l'EcoTrail j'y serai en spectateur/organisation, mais je pourrais me laisser tenter par un petit parcours si on me pousse un peu :)


vendredi 23 mars 2012

Live EcoTrail

Petit message rapide suite à une activité perso un peu bousculée cette semaine.

Demain Samedi, midi, je serait au départ de l'Eco-Trail, de la base de loisir de St Quentin en Yvelines jusqu'au premier étage de la tour Eiffel.



Le suivi live de la course se trouve là:
http://ecotrail.livetrail.net/

Plus précisément ma fiche (dossard 3831):
http://ecotrail.livetrail.net/coureur.php?type=dossard&rech=3831

La course est très roulante et il n'est pas toujours de pianoter en courant. Mais vu qu'il est obligatoire, j'aurai certainement mon portable à portée de main.
https://twitter.com/#!/BelBlog

Je ne fais malheureusement qu'écrire sur Twitter, sinon la batterie tiendra pas la course, mais normalement j'arrive à lire mes SMS.

Pour les geek et geekettes, il existe aussi les version mobiles et appli Android:
http://www.traildeparis.com/mobile
https://play.google.com/store/apps/details?id=com.ecotrail.paris

Bon c'est pas tout, mais c'est déjà l'heure de partir.

A+ dans le bus :)

dimanche 18 mars 2012

Autopsie d'un naufrage programmé


   Resté (très) longtemps dans le tuyeau, je profite d'une petite introspection sur ce qui risque de m'attendre la semaine prochaine pour finaliser ce C.R et le mettre en ligne. Enjoy'.

----------------------------------------------------------------------------------------------------
 Morhiban, Juin 2011

   Cette course était mon premier gros objectif de l'année suite à une reprise de blessure en Janvier. Une fois inscrit je profite d'être en récup de déplacement professionnel pour commencer à bien faire le job à la maison. Fin Avril je retrouve donc un certain niveau. En séance VMA j'ai une bonne résistance et l'impression que j'ai encore un peu de marge en vitesse pure. Les sorties longues de 3h passent faciles et j'alterne avec pas mal de VTT. Je me prépare doucement pour les 6h de Mure que j'envisage en simple test/entrainement, mais je sens que j'ai le pechon.

   Et puis le boulot m'annonce un nouveau déplacement en Malaisie. Cette fois je suis sur le bateau. Moins de tentations (pas de sortie, pas d'alcool), et une salle de sport assez bien foutue pour s'entrainer. Il est malgré tout difficile de bosser en qualité sur tapis, je vise donc uniquement un maintien en volume (course, vélo, rameur)  pour pouvoir reprendre facilement au retour. Troisième semaine un peu moins assidue dus aux horaires de travail en équipe (midi-minuit), je fait juste attention de garder un sommeil conséquent et prend ça comme du repos avant de rentrer

   Le retour justement se fait un peu plus chaotique que prévu. Outre les 40h de trajet et d'insomnie, j'enchaine des déplacements en France. Je suis en vacances mais je cumule les soirées plus ou moins alcoolisées et tardives. Décompression sans doute. Mais la fatigue se ressent et j'ai du mal à caser la reprise d'entrainement aussi bien que je l'aurai voulu. La première semaine je fais l'impasse sur la qualité et ne reprend que par du volume à allure course. Petit passage au club semaine suivante, je fais une séance de 900m correcte en m'accrochant à Christophe, mais ça confirme que j'ai déjà bien perdu en vitesse. L'échéance est trop proche pour corriger ça, je fais une croix sur l'objectif performance et vise juste un maintien du volume pour digérer la distance.

   Dernière sortie longue à J-15, je case 2h30 autour de la maison. J'ai pas vraiment perdu dans le pentu, sans doute les escaliers quotidiens sur le bateau. Le feeling n'est pas trop mauvais sur le moment, mais au retour et les jours suivants j'ai des réactions bizarres dans le mollet droit. Toujours suivi en kiné, elle me confirme que le muscle est tout contracturé. Ça pue, c'était exactement les symptômes lors de ma déchirure de l'aponévrose, je ne sais pas trop quoi faire. Du vélo et des footing léger pour faire passer? Rien pour récupérer un max? J'opte finalement pour une coupure complète avec 3 séances de kiné supplémentaires pour aider à faire passer le truc. C'est sans doute pas l'idéal d'un point de vue entrainement, mais au moins je sais que j'arriverai avec un max de fraicheur sur la course, je me voyais pas commencer la course avec déjà un mollet en vrac. Pour embellir le tableau je me rend également compte que j'ai les chevilles verrouillées, mais l'ostéo n'a pas d'option pour me prendre avant la course, faudra faire avec.

   Grosses inquiétudes donc avant de s'attaquer aux 86km du Morbihan. La distance est nouvelle pour moi, mais c'est surtout mes capacités physiques qui sont incertaines. J'ai définitivement fait une croix sur l'objectif performance. Et pour ne pas trop psychoter sur la dernière quinzaine sans sport, je me suis un peu détaché de la course. Un peu trop même. Ça me permet de ne pas trop penser aux douleurs diverses que je ressens tous les jours, je sais qu'elles sont essentiellement psychosomatiques. Mais du coup j'ai oublié la moitié du matos obligatoire à la maison, ai pris le sac mais sans la poche à eau, et suis parti sans mes barres d'amandes habituelles. Les jours précédents je fais un peu la course au magasins pour compléter l'équipement, et serait obligé de tester certains produits en course. Tant pis.

   Le départ est à 17h. En vacances de l'autre côté du golfe, j'ai le temps de me préparer. On passe même voire de la famille à Locmariaquer ce qui me permet de me protéger de la chaleur jusqu'au dernier moment. Je débarque sur le stade 40mn avant le départ. Passé voir le départ de l'ultra la veille à Vannes, j'ai petit à petit pris conscience de la course venir. Qu'est ce que je suis venu faire? Je sais qu'avec ma prépa foirée, je ne peux pas espérer grand chose. Je suis même certain que je vais en baver à partir d'un moment. L'idée est donc de partir tranquille en visant un premier marathon dans de bonnes conditions, et de gérer la suite comme je pourrais. Ce qui m'inquiète par dessus tout c'est la réaction du mollet. A partir de quand va-t'il se contracturer, et est ce que je pourrais seulement finir?

   Un petit breefing et c'est parti. On m'a parlé de petits bouchons sur la première partie, je me suis donc pas trop mal placé au départ. Bien placé mais départ tranquille, j'évite de me laisser entrainer et prend doucement mon rythme de croisière, autour de 11 km/h. On fait une petite boucle à la pointe de Kerpenhir, puis je croise la famille qui m'attend au Gilvin. On alterne les passages sur le chemin des douaniers et les zig-zag dans les vieilles ruelles. Bonne ambiance dans certaines, j'aurai droit à un verre de kir en guise d'apéro. Ho hey, on est pas en Bretagne pour rien :). Après Kerouarc'h on quitte un peu la mer pour rejoindre Crach via quelques chemins forestier. Un point d'eau autour d'un stade, je fais un arrêt éclair et un petit point. La température ambiante est supportable même si on prend vite chaud quand on sort des bois. Le soleil commence à baisser, ça ne va pas durer. Les jambes sont ok, le souffle vraiment facile, par contre j'ai le cardio étonnamment haut depuis le départ. Je devrais être sous les 150, et là je frise parfois les 170 et ne descend quasiment pas sous les 160. Du moins c'est ce que dit la montre, parce que ça ne correspond pas du tout à mes sensations. A ce niveau de pulsation je devrais avoir le souffle court et ce n'est absolument pas le cas. Je fini par arrêter de la regarder en me disant que la ceinture doit être mal positionnée ou perturbée par le dossard. J'hésite à ralentir mais en même temps c'est ma foulée "naturelle" de footing, en dessous je sais que cela me fatigue également.

   On continue dans la campagne jusqu'à Le Bono où l'on reprend le chemin des douaniers avec des superbes vues sur le Golfe. Là j'entends quelqu'un me compter 62ème, je me croyais facilement au delà de la 100ème place. Nouvel arrêt éclair au ravito, 2h15, 25km. Je fais le plein d'eau et ne passe même pas à la table des victuailles, je m'alimente depuis le départ et ai tout ce qu'il me faut sur moi, sans doute même trop. Je reprend donc mon rythme, mais assez rapidement j'ai les cuisses qui deviennent douloureuses. Hummmm. Il n'y a pour ainsi dire pas de dénivelé depuis le départ, quelques faux plats et une petite cote de bitume à l'entrée du Bono. Je me suis amusé à la passer en courant mais c'était franchement pas méchant. Coup de fil paternel, il est à ma recherche et les indications des officiels ne sont pas claires. On se donne rdv au ravitaillement de Baden.

   J'y arrive en 3h38, Km38. On me pointe dans les 50. Maigre consolation, à côté de ça c'est franchement pas la pêche. Presque une heure que la douleur aux cuisses est apparue et elle ne semble pas vouloir passer. Je commence à comprendre que je vais devoir faire avec jusqu'à l'arrivée. Ok je m'attendais à souffrir mais quand même pas si tôt. L'allure à baissé à un maigre 10km/h et à ce rythme il me reste au bas mot 6h de course. Certes les mollets se font oublier, mais je ne comprend pas cette douleurs aux quadris. La présence de mon père m'évite de trop penser à l'abandon. On marche un peu ensemble, puis on se donne rendez vous au ravito suivant. Ça sera la mi-course et je décide de voir ce qu'il en sera à ce moment là.

   Je reprend la course au passage de la seconde féminine, ça fait un moment qu'on se double et dédouble, ça me motive pour relancer. La section jusqu'à Larmor Baden passe plutôt bien. Douleur présente mais gérable. Passage au marathon en 4h17, une perf! Bon c'est à peine 10mn de plus qu'à la SaintéLyon, mais pour seulement 200m de dénivelé au lieux de 1000. Je fais quand même toute la section en courant,  et arrive en bien meilleure condition au gros ravitaillement. Les accompagnants ne sont pas pas autorisés à nous suivre donc je fais le plein et ressort de la zone rapidement. Petite dégout du sucré, c'est la première fois que ça m'arrive. Heureusement le sponsor officiel distribue des barres salées, j'en embarque en même temps qu'un mix saucisson/fromage et sors rapidement du ravito pour rejoindre mon père. On avance un bon moment en marchant pendant que je m'alimente, il m'annonce qu'il sera au prochain pointage, annoncé par un officiel à 7km. La reprise de course devient pénible, mais passé les 30 premières secondes vraiment douloureuses, j'arrive à muter du pingouin chancelant à une course presque potable. Obligé de marcher un peu tous les 2-3km, mais pas trop longtemps sinon la reprise est d'autant plus terrible.

   Les 7km sont interminables, et pour cause, ils font plutôt 10. Port Blanc km57, 6h00 de course. Il est donc maintenant 23h et mon père m'aide à sortir la frontale du sac. Le regain de forme n'est plus vraiment là, mais je suis également passé du "bon" côté de la barrière psychologique. Il ne reste *que* 30km. On marche encore quelques minutes puis il m'abandonne dans la nuit encore pas franchement noire. Je file jusqu'au ravitaillement du Moustoir, km62, 6h40. On vient de passer la seule portion légèrement technique du parcours, un sous bois avec racines et petit rochers. En tant normal ça m'aurait surement beaucoup amusé, mais là en plus de la douleur aux quadris je commence à accuser les kilomètres. La douleur d'usure, "attendue" celle là, commence à se faire sentir et il devient difficile de lever les pattes ou descendre des marches, je manque de trébucher plusieurs fois. Je fais le point en me gavant au ravitaillement. écoutant ceux qui ont encore la force de papoter. Certains du grand raid sont sur les chemins depuis tellement d'heures. L'idée de poser les armes est vaguement présente, mais plus que la distance restante, je suis passé en phase "ça fait pas 5h que je me force à courir pour abandonner maintenant, fallait le faire plus tôt". Habituellement il suffit que je me remplisse de victuailles et au bout d'un certain temps, j'arrive à repartir. Je bouffe donc, encore.
 
   Et c'est le cas. Je suis toujours sur un prévisionnel de 9h30 à l'arrivée, pas pire. Le hic c'est de savoir si je vais faire le restant en courant, ou si je vais mettre 3 à 4h de plus en marchant tout du long. Sachant qu'on m'attend à l'arrivée et qu'il est déjà presque minuit, bon, je me botte le cul et me remet en branle. Le ravitaillement suivant est dans 10km. J'en fais 5 plutôt bien, jusqu'à la pointe d'Arradon, pointé 34ème. Je m'en fous pas mal mais c'est quand même pas désagréable. Je reconnais malgré la nuit une balade faite avec la famille Seb. La suite est plus laborieuse et j'arrive tant bien que mal au ravito de Moreac, je serre les dents mais j'suis cuit. J'ai même plus l'envie de me goinfrer. Je végète plus de 10mn en attendant un regain d'énergie pour me faire décoller. C'est finalement le froid qui me chassera, je repars en marchant.

   Texto à Nath et Seb qui m'attendent déjà dans Vannes, bientôt 2h du mat'. "Plus que 14km, 1h30 si j'arrive à courir, 3h si je marche". Effet psychologique immédiat, je me dis que je ne peux pas leur faire ça, ça me booste et vais faire presque 10km d'une traite. Je reprendrais même un peu de plaisir à la traversée des bois, profite de la présence d'un Grand Raideur pour une petite pause marche en parlant puis reprend ma course. Arrivée dans Vannes, km81. Je m'arrête au dernier pointage à l'entrée de l'ile de Conleau. L'arrêt de trop. Impossible de repartir. Je tente une fois, 5 fois, 10 fois, mais je n'arrive plus à supporter la douleur dans les cuisses, au bout de 100 à 300m je suis obligé de reprendre la marche.

    Nouveau texto, j'espère le même effet boost mais la magie ne marche plus, le subconscient à saisi la ruse. J'insiste encore peu mais n'arrive plus à passer le pic de douleur de la reprise. Chaque pas, chaque choc du pied sur le sol est comme une ceinture d'un millier d'épines me transperçant les quadris au dessus du genoux. Reste 3km500, je décide que j'en ai assez bavé comme ça, ya des limites au masochisme. Je prend mon rythme de marche, lent comme toujours, mais au moins je n'ai mal nulle part en marchant. Direction l'arrivée. Le tour de l'ile est longuet, et les quais proprement interminables. Je suis admiratif des Grand Raideurs qui ont ce regain d'énergie qui les fait foncer vers la ligne. Le port, Seb et Nath m'accueillent, ça fait du bien. Traversée de la passerelle avec Seb avant de faire un improbable tour du port, on discute un peu. Dernière ligne droite, en théorie faudrait que je fasse quelques pas de bravoure pour passer la ligne en courant. Bof, pas envie. Au lieu de ça je ramasse quelques détritus, et passe sous l'arche quelques mètres plus loin avec une bouteille de cocas vide et un emballage à la main, ça fait marrer les photographes :)

   J'en ai terminé. 10h37, 73ème. Performance anecdotique sans être ridicule dans l'absolu, mais assez loin de ce que j'aurai espéré si j'étais venu avec la forme de fin Avril. Petit regret du côté préparation donc. De l'autre, j'étais là pour finir, j'ai fini, et c'est l'essentiel de ma satisfaction. Difficile à retranscrire, mais j'ai également bien aimé le parcours, ou du moins les paysages rencontrés. La douleur a un peu trop vite monopolisé mon cerveau pour en profiter pleinement, m'a obligé à me concentrer sans trop me disperser à prendre des photos ou autre, mais quand j'arrivais à lever le nez c'était superbe et je vais garder quelques belles images en tête. Le temps faisant, j'ai évidement occulté la douleur et n'en garde qu'un sentiment d'avoir été content d'être là (voir photos du départs). J'y reviendrai (l'inscription 2012 est partie).

   La maudite douleur, je ne l'ai pas comprise. Jamais ressenti ça, ni avant ni depuis. Je ne me suis pas senti fatigué de la course, jamais eu l'impression de forcer, juste de me battre avec cette douleur aux quadris. Je pouvais d'ailleurs monter les rares bouts de côte en courant, et jusqu'à quelques kilomètres de l'arrivée, marches et autres raidillons ne me posaient aucun problème, je pouvais "forcer" sur les cuisses sans mal. Et à part les courbatures classiques le lendemain et surlendemain, rien de spécial à signaler non plus. Je courais dès le lundi sur la plage sans ressentir l'effet "choc" remonter jusqu'au quadri. Alors l'explication je la cherche encore. Coup de chaud au départ? Cardio elevée sur les premières heures et accumulation d'acide lactite? Simple manque d'entrainement? Sans doute. On s'aligne pas sur 80km avec seulement 30km/semaine dans les pattes. :)