mardi 26 août 2008

Tata

Tata, c'est la plus grosse société d'Inde. Je connaissais essentiellement sa présence dans l'industrie automobile, et pourtant il s'agit d'une des plus récentes activités du groupe (1998), dont la création date de 1902.

En Inde la firme est omniprésente. Plus de 300000 employés, quelques centaines de sociétés affiliées, dans le top-10 des sociétés mondiales. Impossible de dénombrer tous les domaines d'activité, ils font de tout (ingénierie, matériaux, services, énergie, chimie, etc...).


Ici c'est une institution. Malgré sa taille gargantuesque, tout le monde "aime" cette société et la considère comme une entreprise familiale, qui prend soin de ses employés. On me l'a répété plusieurs fois, c'est une "bonne" société, y entrer les fait tous un peu rêver.

Tata est en train de lancer une nouvelle voiture, la Nano. Une sorte de grosse Smart 4 places, mais surtout la voiture la moins chère au monde. Ici elle devrait être être vendue pour Rs 1 lakh (comme ça je vois si yen a qui suivent), soit ~1500€. En comparaison, la moins chère des Logan (fabriquée sur place) est vendue 6600€. Quand on sait qu'un Indien moyen gagne moins de 100€/mois, que le smic est à 30€, et qu'un ingénieur IT doit toucher 500€...


Bref, tout ce contexte pour expliquer les manifestations du nord du pays dont je parlais l'autre jour. Pour la fabrication de la Nano, Tata a "acheté" 1000 acres (400 ha) de terres agricoles dans l'état du West Bengal (Calcutta), dirigé depuis des lustres par le parti communiste. C'est la première fois qu'une grosse industrie s'installe dans l'état, avant c'était impossible, pas d'autorisation.

Et c'est autour de cet achat qu'il y aurait embrouille. Certains auraient cédés leur lopin de terre volontairement, d'autres n'auraient pas vraiment eu le choix. Et les communistes montent la mayonnaise autour de tout ça, demandant à Tata de "rendre" une partie des terres que l'usine voulait utiliser comme une gigantesque concession. Gros imbroglio politique.

La sortie de chaine est théoriquement prévue pour Octobre, donc l'usine doit être quasi terminée. Mais l'ambiance n'est vraiment pas bonne la bas, les manifestations ne seraient pas tellement pacifiques, et Mr Tata (fils ou petit fils du fondateur) commence à parler de délocaliser l'usine s'il pense que la sécurité et l'ambiance de travail ne seront pas suffisantes pour qu'il demande à ses employés/managers d'aller bosser là bas.

Et là on revient à la réputation "familiale" de l'entreprise, malgré plusieurs millions d'investissements sur place, la menace semble prise au sérieux par l'ensemble des politiciens... Ya aussi le côté rigolo d'un pays gérés en territoires autonomes. Dès le lendemain de cette annonce, de nombreux états ont sortis le tapis rouge pour accueillir l'éventuelle nouvelle usine, c'était la braderie des taxes professionnelles :)

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