Dans mon dernier récit, j'écrivais "les descentes techniques c'est mon truc". En fait j'ai appris à relativiser. Par rapport aux gars de mon niveau, effectivement je suis plutôt à l'aise dans les descentes, et un peu à la ramasse dans les montées.
Mais que vaut une 13ème place à Cremieu au niveau national ? Le cobaye du jour, moi, c'est frotté à Guillaume, qui vient juste de terminer 13ème des 42km du Trail du Ventoux. Il est juste derrière une palanquée de grosses pointures, on pourrait presque dire qu'il fait podium amateur. On s'entraine deux fois par semaine ensemble, et ils avaient déjà fait ce genre d'escapade vendredi dernier avec Christophe. Alors je m'étais dis "pourquoi pas?", je suis grave en manque de dénivelé pour préparer la Drome ! :)
Comme terrain de jeu, le sien, le genre de p'tite balade qu'il s'offre le midi avant de venir courir sur piste avec nous le soir. Il s'agit donc de partir de la porte St Laurent, de monter à la bastille, puis de suivre les chemins qui grimpent au Rachais. Pour la descente, au plus court, dré dans la pente.
Ca vous cause pas? Moi non plus! En fait tout est une question d'échelle. La courbe des Foyesses pouvait paraitre impressionnante, et à courir pour moi c'est déjà pas un mince affaire.
Mais si on superpose à celle d'aujourd'hui, aille... Heureusement que je ne me suis pas amusé à ce genre d'élucubration avant de partir :)
J'arrive en vélo au point de rdv, instinct de survie sans doute. Les 4km ont permis de me chauffer un peu, si j'étais venu en voiture je pense que je n'aurai même pas vu la Bastille. Le long chemin qui doit nous amener au téléphérique est quasiment à 10% constant, de quoi largement se mettre en jambe, voire même de déjà titiller la zone rouge. Je reste à son niveau mais je sais qu'en solo j'aurai déjà ralenti.
Une série de marches me fait comprendre que la suite va être rude, Guillaume s'envole immédiatement, et moi je monte péniblement. Passons. La Bastille est atteinte en 17mn pour 270 D+, l'équivalant de mes sorties du midi au Murier. On attaque alors des chemins plus étroits, je suis le guide. Ça grimpe, ça grimpe, toujours cette pente à 10%, 10mn qu'on y est et ça n'en finie pas. "C'est quand qu'on arrive?". La question me brûle les lèvres mais pour garder un minimum le moral, je la garde pour moi, mieux vaut ne pas savoir..
Guillaume me lâche le morceau à peine plus tard, une bonne claque derrière les oreilles. Déjà qu'à ce point je n'ai jamais monté autant d'une seule traite, il me reste une bonne vingtaine de minutes à souffrir. Pour couronner le tout on aborde des sentiers plus techniques, et bien plus pentus. A 15%, je m'accroche encore, mais quand ça monte plus de 20%, je lâche prise. Et même en marchant je n'avance plus, il s'envole dans une facilité impressionnante, et doit bien m'attendre 2mn alors qu'on a fait que 500m. Respect.
La suite de la montée se fait d'alternance de marche et de course, au bon vouloir de mes cuisses en feu. J'essaye quand même de profiter de la belle vue sur Grenoble et Belledone, le surplomb impressionnant de La Tronche, c'est grandiose, limite vertigineux.
On atteint le Rachais, 1046m, en 55mn. Puis la séance en théorie fun, la descente. Le billet de Christophe m'avait mis en garde, on ne joue pas dans la même cours. Mais j'suis joueur quand même, donc j'essaye de suivre le rythme. Sur les premiers single ça va vite, ça chasse un peu beaucoup, donc à chaque pas, j'suis limite mais ça passe. Là je suis à 110%, l'adrénaline en plus, ça me fatigue presque autant que la montée.
Et quand ça devient plus technique, je lopettise, impossible de m'accrocher. Déjà parce qu'à 2 semaines d'un objectif je me vois mal finir dans le décor ou avec une cheville en vrac, ensuite parce que physiquement il m'est impossible de suivre, passé 10mn de ce petit jeu les jambes n'en veulent plus, je subis la pente et ça devient dangereux. On parle quand même de portions de côtes de 35 à 40%, un chemin parfois virtuel, avec des pierres hautes de 60cm à descendre, des tapis de feuille recouvrant de la boue, l'enfer quoi. Je crois que c'est aussi la première fois qu'avant la fin je me retrouve à marcher, en descente ! Le terrain me lessive totalement !
Une petite variante par les anciennes carrières pour revenir à la Bastille, je suis étonné d'être toujours capable de courir sur les quelques parties planes. Pour finir des chemins plus tranquille pour redescendre dans Grenoble. 12km, 865m D+, 1h37 d'intensité.
Un grand merci à Guillaume pour m'avoir emmené sur cette séance. Il y a effectivement une classe d'écart, en montée comme en descente, mais également entre mes entrainements de 300/400m D+ et le type de profil qu'il mange presque quotidiennement, quand c'est pas 2 fois par jour. C'est pas tant le dénivelé, mais le type de pente. Je sais aujourd'hui que c'est quelque chose que je dois travailler un peu et qui m'aiderait à progresser dans les montées. J'ai ressenti un travail musculaire des cuisses comme jamais. Je ne pourrais certainement pas enchainer ce type de séance comme lui, mais à programmer tous les 15 jours, c'est à voir...
Carte du Parcours:
Chiffres:
- Vélo: 2 * 4 km, ~ 2 * 15mn.
- Rachais Montée: 55'46, Dist = 6.5 km, VMoy = 7.4 km/h
- Rachais Descente: 42'39, Dist = 5.6 km, VMoy = 9.3 km/h
- Total: 1h38, Dist = 12.1 km - 865m D+.
Effectivement faut relativiser! Parce que si il y a un écart entre toi et moi, l'écart est le même pour moi avec les "forts" surtout en montée!
RépondreSupprimerSinon j'ai pas de mérite je connais tous les cailloux du Rachais. On en recause quand tu l'auras fait 2/3fois, ce sera plus la même!
C'était une bonne petite sortie de fin de journée, par contre la prochaine fois la bière sera fraiche à l'arrivée :) A refaire, j'suis toujours partant pour faire découvrir mes terrains de jeux!
Guillaume
Pour comparaison, voici les temps de ma dernière sortie sur ce tour.
RépondreSupprimerRachais montée : 48'
Rachais descente : 32'
Merci Guillaume pour ces deux commentaires, ça confirme mon ressenti.
RépondreSupprimerA la montée un rythme pas exceptionnellement vite, mais que tu arrives à garder quand ca devient très raide, où un mec comme moi coince, lâchant rapidement de nombreuses minutes. A la descente par contre, un autre monde.
Quant à la relativité, c'était un exercice très intéressant. Sur une course, les différences de niveau font qu'on perd de vue les meilleurs, bien avant d'avoir attaqué la première difficulté. Du coup on a du mal à se rendre compte des écarts, qui se comptent en heures à la fin.
Et oui, c'est une belle sortie, qui devient vite difficile quand on la fait avec la gardien du coin, je parle de Guillaume bien sûr !
RépondreSupprimerNe te décourages pas Arnaud. Avec un entrainement sérieux et régulier, le physique suivra et c'est le genre de sortie que tu pourras faire ensuite plusieurs fois par semaine...
Par contre, pour les descentes... je pense qu'il faut aussi un petit choc psychologique pour changer de catégorie...
Salut,
RépondreSupprimerC'est marrant ton blog, parce que au début (y'a 6 mois) je suis tombé dessus en cherchant je ne sais plus quoi sur l'Inde, vu que mon beau frère y passait un semestre à l'université.
Je l'ai inscrit dans mon RSS car je trouvait ça intéressant.
Et puis la ça vire carrément course a pied, mon activité numéro 1 en ce moment en dehors du boulot. Apparemment on fait le même genre de course, c'est a dire un peu tout et n'importe quoi. Même si je préfère les trails court, j'alterne depuis janvier cross, course sur route, trails, relais de 2.5km à 21km.
Et et me pose aussi des questions sur mon niveau en descente technique, j'ai l'impression d'être une burne par rapport aux gars de mon niveau :-), surtout quand les kilomètres se font sentir dans les cuisses. Je suis plutôt du genre à grappiller des places sur le plat ou en montée.
On doit avoir sensiblement le même niveau en plus j'ai l'impression (genre pas loin des 35' au 10Km), même si j'ai pas regardé de près tes résultats. Et pour couronner le tout on a sensiblement le même look.
http://www.jeuxdesophia.com/special_olympics/Relais-Mar-09/album/Point%20Photo%20COV/slides/ThD_0169.JPG
Bref, c'était quelques pensées en vrac, c'est marrant Internet :-)
+,
JB
Bonjour JB, content (et surpris) de voir qu'il y a d'autres lecteurs que la famille et les gars du club :)
RépondreSupprimerL'Inde est dépaysant à plus d'un titre, j'espère que ton frère s'y est plu et en a bien profité.
Pour ce qui est de la CAP, en ce moment l'objectif est axé sur les trails de 40-50km, au moins jusqu'à l'été, suivi probablement par du plus court (semi?) au second semestre.
Sinon mon record sur 10km n'est que de 40'35 (il y a un an), je pense qu'aujourd'hui je viserai sous les 38 (avec un entrainement spécifique), mais suis encore loin des 35mn.
A+
Arnaud.