lundi 20 octobre 2008

Indian Shakesdreams

Vendredi dernier j'ai fait mon premier rêve en anglais.

Je fais rarement des rêves délirants, ou tout du moins, tout y est toujours très concret, plausible, on pourrait dire scientifiquement réalisable. Cartésien jusque dans ses rêves quoi. D'habitude ça vient plus tôt que ça, au bout de deux ou trois semaines à parler quotidiennement en grand-briton. Je trouve toujours ça assez rigolo, je me réveille et me rend compte que j'étais en train de penser ou de parler en anglais.

Si cette fois ça a pris plus de temps, c'est sans doute je suis beaucoup plus en contact avec la langue française que d'habitude. Je n'ai été que très peu tout seul au boulot, nous mangeons la plupart du temps entre français, le soir j'ai des communications skype avec la famille, je passe également 1 à 2h à écrire mails et blog. Bref, même si je passe la journée à lire et parler en anglais, je suis finalement moins immergé. Peut être aussi que l'english m'est moins difficile qu'auparavant et me "traumatise" moins.

Parce que j'ai identifié l'élément déclencheur de vendredi. La fin de projet approche, et comme de coutume, les tensions commencent à se faire sentir. Les premiers skud commencent à fuser dans les hautes sphères, et il était étonnant que nous ayons pas encore été touchés par les dommages collatéraux. Vendredi donc, suite à un mail légèrement épicé, le responsable de Bangalore est venu nous demander des comptes: "mais pourquoi est-il si méchant?". Je jubile, pour une fois que je suis du "bon" côté.

J'aime bien "nos" indiens, le travail que les "grouillos" nous font depuis qu'on est là est remarquable - même si plus en volume qu'en efficacité - mais c'est quand même les rois de la mauvaise foi. Depuis le mois de Juin il y a donc des mails officiels qui circulent où ils affirment "100% du programme prêt et testé". A se demander ce qu'on fait là depuis 3 mois.

Le chef faisant comme si tout allait bien depuis qu'on est ici, j'en étais souvent à me demander s'il fait partie de la mascarade, ou s'il est berné par ses propres troupes. Dans le doute, j'ai commencé, doucement, à mettre quelques points sur les 'i', sur l'avancement, sur le nombre d'erreurs qu'on trouve lors de nos tests, sur ce qui était prêt ou non.

Inévitablement ça s'est transformé en petite partie de ping-pong, argumentaire contre argumentaire, thèse et antithèse, l'esprit en sur-éveil pour ne rien laisser passer, plusieurs mecs parlant en même temps, le top. J'suis jamais aussi bon en anglais que quand je suis énervé (ou quand j'ai bu), et venir me titiller un vendredi après midi, ça a vite tendance à m'énerver :))

Allez, vivement demain qu'une bonne semaine en Gaules me reformate dans le bon sens.

1 commentaire:

  1. il y a plein d'autre chose où t'es jamais aussi bon que quand t'as bu.....par exemple...non autocensure !!!

    RépondreSupprimer

Vous avez bien un avis sur la question? Laissez un commentaire :)