dimanche 7 février 2010

Regionaux de Cross - Mably

   Mably, presque 3h de route, pour courir un 10km, sur du plat, par un temps pourri, autour d'un ou deux stades de foot. Le cross tel qu'il se présente, c'est vraiment une vocation. Heureusement qu'on se déplace en nombre pour qu'il y ai quand même un peu d'ambiance sur place, et un paquet de course pour toujours s'occuper en attendant son tour.

   Pour l'occasion, le club s'organise quand même aux petits oignons et prévoit des cars. Sympa. Sauf que les horaires doivent permettre au plus grand monde de courir et comme on part en derniers, c'est pas ce qu'on fait de plus optimisé. Une voiture de "pères de familles coureurs" se prépare donc en parallèle avec Damien, Laurent, Mickaël, moi... et Benoit. Si si, Benoit.  :)

   Je passe sur les anecdotes et autres chorégraphies sonores qui ont pimentés le trajet, Damien va se faire un plaisir de raconter tout ça. On débarque comme il faut avec une bonne heure d'avance pour se préparer et s'échauffer. J’vais en avoir besoin de cet échauffement. Planté sur un strapontin de gamin de 12 ans, j'ai eu le bonheur de me choper une crampe au mollet à mi-parcours. Nan, la voiture n'y est pour rien, mais moi qui n'en fais jamais en course, elle est bien bonne. Et coriace, je la sens latente jusqu'à ce qu'on sorte de l'auto... saleté!

   De toute manière on est venu faire quoi? Absents au départementaux pour aller jouer dans la neige du RTT, je viens donner mon point au club. Mais question performance, je n’ai pas encore retrouvé mon niveau « 10km », et je sais que je vais être beaucoup plus proche de la voiture balai que de la tête de course. On chauffe en reconnaissant le parcours et en suivant la course féminine. La crampe se fait oublier, le tendon d'Achille semble également discret. Je n'ai pas couru depuis mardi pour le ménager. Le parcours? Moitié stabilisé en falun, moitié terre juste meuble, le tout très plat. Rien de bien bandant, pas de relances, pas de boue, ca va favoriser les routiers à grosse VMA. Je chausse mes pointes qui n'ont pas servies depuis leur baptême à Moirans l'an dernier, 10km par an, ça c'est une paire que je ne suis pas près d'user. Tiens et comme pour confirmer ma top-détermination, j'ai oublié cardio - montre et podomètre, la totale. Même si je m’en sers peu en course, ça fait longtemps que je n'ai pas couru sans repère, ça me fait presque bizarre sur la ligne. J'ai le doigt sur le poignet gauche comme tout le monde... mais sans chrono à déclencher.

   Grosse affluence au départ, on est plus de 200. Ca déboule comme pour un 800m, je calme vite le jeu. Je ne sais pas trop quelle allure prendre, je manque grave de sensations et ce n’est pas le troupeau de gros poumons devant qui aident à se caler. Je repère Loic et prends un peu sa foulée, Étienne n'est pas loin non plus. Sur la partie stabilisée on me passe encore pas mal et Loic commence à s'échapper. Je n'ose pas m'y accrocher en me disant que je le récupèrerais peut être plus loin. Au milieu du premier tour, je repère Remy à une trentaine de mètres, les autres du club sont déjà loin.

   Ma place se stabilise, on ne me double plus, je reprends même quelques places. Passage des 2 mini-bosses, je salue Manu du CMI. "Qu'est ce que tu fous là, t'es parti lentement?". Heuuu non, j'ai pas eu spécialement l'impression. Au mieux prudent par rapport à mon niveau de forme actuel, mais je n’étais pas non plus aux champignons. C'est qu'il faut le chauffer le diesel, et tenir jusqu'au bout. Je me réserve juste la possibilité de faire un gros dernier tour, s'il reste de quoi.

   Deuxième tour ok, je gère. Les jambes sont vraiment bien, mais je sens que je n'ai pas de souffle pour faire beaucoup mieux. Les places sont faites, Loic et Etienne ont une petite cinquantaine de mètres d'avance, je ne vois plus Remy. Un "orange" me passe mais je le garde à portée de main, ca sera mon fil rouge jusqu'à l'arrivée. Pas mal de monde pour nous encourager sur le parcours, c'est toujours agréable. Un spectateur ou officiel me lance "186ème pour l'entente" d'un ton encourageant. Je ne sais si je dois prendre ça pour un compliment. Quel sport ingrat, on passe l'année à se croire champion du monde quand on fini dans les 10% du classement, et le premier cross venu vous remet grave à votre place.

   Début du troisième tour, ca va pas mal, j'ai une bonne foulée, j’intensifie un chouilla. Mais la motivation manque pour vraiment se faire mal, ou du moins ca fluctue entre le "a quoi bon" et le "j'vais tous les pourrir". Je vois que je remonte sur Loic. Doucement d'abord, je me dis qu'il est sans doute parti un peu vite et que sa prépa écourtée ne lui permet pas encore de tenir la distance. Puis beaucoup plus rapidement, et je comprends qu'un truc cloche. Je le passe en l'incitant à me suivre, mais la douleur est visiblement trop forte pour qu'il garde cette foulée, dommage. Fin du troisième tour, ça commence à devenir dur, mais c'est le dernier. Un deuxième gars en orange est à mon niveau depuis un moment et ça me motive pour ne rien lâcher. Objectif, aller chercher celui de devant, voire Étienne qui semble aussi accessible.

   Gaz. Je suis enfin à température et je me sépare de mes gants, il est temps... On double un ou deux gars qui craquent légèrement, un espoir notamment, mais finalement très peu. A ce niveau des régionaux, il n’y a plus de touristes, il faut aller les chercher les positions. Plusieurs fois dans le tour le gars en orange se porte à mon niveau, voire me passe, et je relance aussitôt en reprenant ma place. A ce petit jeu, on se rapproche doucement mais surement d’Etienne et des gars devant nous.

   Fin du quatrième, reste un gros kilomètre. J’attends d’arriver autour du dernier stade et lâche la bride. Etienne est encore trop loin pour espérer le reprendre, mais on va tout donner quand même. Derniers virages, je passe un gars qui s’accroche, j’entends le souffle de mes poursuivants qui me collent aux basques. Dernière ligne droite, long sprint, au taquet comme j’adore. J’en viens à me demander si ne fais pas ce type de course juste pour la dernière ligne droite. D’habitude cela me permet de grappiller quelques places. Là je ne gagne rien, mais c’est pour éviter d’en perdre. Je me retourne pour contrôler, ca suit de près et j’en remets une couche, impossible de couper l’effort, il faut tenir jusqu’à la ligne.

    Quelques secondes pour retrouver ses esprits et je rejoins le groupe, on refait le match. Je score un 40’59 et 182ème. Distance à confirmer, mais probablement entre 10.4 et 10.8km, c’est pas tant si pire finalement, à « seulement » 3mn de mon record 10km, ce qui semble est à peu près le cas de tout le monde. Bravo à Damien & Laurent qui font particulièrement une belle perf et décrochent la qualif aux inter.

   Bon à l’origine j’y allais pour faire ma BA de l’année. Mais comme souvent, même si j’ai maudit 20 fois d’être là pendant la course, il n’en reste au final que du plaisir. Vivement l’an prochain !

Résultats: (fichier cross long)

1. Hassan Chahdi - 31 mn 52 s
2. Julien Masciotra - 32 mn 23 s
3. Eric Niyonsaba - 32 mn 28 s
.
105. Médian - 37 mn 10 s
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182. Moi - 40 mn 59 s

Chiffres: 
  • Total: 40'59, Dist ~ 10.6km, VMoy ~ 15.5 km.h
  • Cote Rodio: 1225

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