Dans le coin, les plus longues montées au départ de la maison font dans les 400m, voire 250-300 de montée brute, et il y a souvent des bornes à faire entre les massifs pour en faire plusieurs. Comme l'idée est surtout de faire du dénivelé sans pour autant cumuler des kils bouffeur de temps, je détermine grosse maille un parcours qui nous fait tourner autour du bois du Grand Platon, avec sa multitude de chemins qui mènent au sommet.
Eric me propose de tester la course avec bâton et m'en prête une paire. Bon en fait après vérif ils sont interdits sur le Trail du Ventoux, mais c'était l'occasion. Je les arrime au sac, et on part tranquillou pour la Croix des Cochettes, montée assez douce pour se chauffer. Je monte bien, les jambes lourdes de la veille ont bizarrement disparu. Effet Quad Compressport? On atteint la croix, 5ème km, 35mn, et première pause technique. J'enlève une couche et sort les batons. Quelques mètres à plat, je sais pas bien quoi foutre avec ces engins. La pente s'intensifie franchement, mélange de pierrier avec eau ruisselante, encore quelques traces de glace/neige. La foulée raccourcie, et l'usage des batons devient plus évident, stabilise certains appuis. Et quand c'est pentu au point de marcher, c'est un vrai plus qui aide aussi à grimper, soulage l'inclinaison du haut du corps. Mmhhhh, bon, à voir sur la suite.
Dans ce type de cote je me fait normalement déposer par Eric mais pas cette fois, je reste devant. C'est quand même pas mes bâtons qui font obstruction? Je me dis qu'il ne doit pas être encore très chaud, mais on est quand même à 900m/h. On passe le Léchat pour atteindre le Chatelard et cherchons un chemin de descente direct à Clermont. Comme d'hab, c'est une trace visible sur la carte IGN, très raide, mais difficilement identifiable dans la végétation qui a repris le dessus. Je trouve une combe que je pense être la bonne et m'y engouffre. Bon, c'est encore pire que le plan sanglier de la veille, je me balafre une joue sur des ronces, on descend presque autant sur le cul que sur nos pieds. Hé hé hé, j'avais dis que je me vengerais :)
En bas, on retombe sur un beau chemin et on se dit qu'on a forcément raté le départ en haut. Vu qu'il nous faut remonter, autant prendre celui là. 200m nickel, et puis plus rien. Enfin si, une combe à pic, pire que la précédente, mais au moins aéré. Demi tour? Nan nan, dré dans l'pentu comme y disent. C'est chaud chaud, Eric perd l'adhérence et sort de la combe pour s'aider de la végétation. J'arrive à passer en m'arcboutant comme un diable sur les bâtons, merci les 55kg, les pieds patinent dans un mélange de glaise détrempée et de feuille, un vrai bonheur. 150m de montée nawak, jamais pris un truc aussi raide sans un baudrier et une corde. Ca m'éclate.
Retour sur un beau chemin forestier qui nous amène à la vieille fortification du Chatelard, que j'ai grimpé en fin de séance samedi dernier. Une descente/remontée par le même chemin, avec variante raide à la fin. Dans les descentes, les batons m'ennuient plus qu'autre chose. Mais dans les raidards marchés, je commence à bien saisir le truc et je grimpe bien. Au point de larguer légèrement Eric. Surprenant. Son manque de pratique de la CAP ces temps-ci se fait ressentir, et c'est vrai que moi j'suis plutôt en forme (grimpette 9' à 1000m/h).
Nouvelle descente par La Grande Gorge pour rejoindre la Grange Louisias. Il y a beaucoup de flotte et la combe s'est transformée en petit torrent, le pierrier est plutôt technique et j'y vais mollo pour pas risquer l'entorse bête, pas de fioriture, droit dans la flotte, le water-resistant des chaussures de résiste pas longtemps. On repart de la grange par le même chemin puis bifurquons sur la gauche. De mémoire, je pense que cela va nous ramener doucement à Billieu. Dans les faits, c'est beaucoup plus raide que prévu et on remonte direct au sommet par le Paletou. Celui que j'imaginais partait d'un peu plus loin sur la même route. Tant pis, j'ai un bon rythme de marche et à l'aide des batons je grimpe *presque* facilement. Après 2h de sortie, un quart d'heure de montée à 900m/h, je suis pas certain de l'avoir déjà fait. Seul hic, je commence à avoir une douleur dans le coude. Ca m'avait fait de même suite à une sortie skating, je dois avoir un appuis sur les batons qui n'est pas totalement réglo.
J'attends Eric au sommet, incroyable. J'ai vraiment le péchon et lui pas. Ça change. On a cumulé 900m de D+, il nous reste plus qu'à repasser à la Croix des Cochettes pour une ultime montée de la Pierre de Libre Soleil ou je serai un peu moins vaillant, et les 1000m sont atteints. On chope au passage un magnifique point de vue sur la Sure, le Vercors, et au fond Belledonne tout enneigé, magnifique. Là on atteint les limites de mon téléphone portable car la photo est à 10000 lieux de ce que ça rendait.
On déroule enfin jusqu'à la casba, 3h de sortie pour "seulement" 18-20km, mais on a pas chomé. Objectif bien rempli. Quand à l'utilisation des bâtons, c'est vrai que c'est un plus sur du bien raide où je ne suis généralement pas à mon aise. Mais ca m'emmerde quand même pas mal le reste du temps. Et je n'ai pas trouvé l'utilité ou la technique en descente. A étudier donc suivant le profil de course (longues montées/descentes), car une fois rangés ils ne me gênent pas et la manip ne prends pas trop de temps.
Carte du Parcours:
Chiffres:
- Total: 2h54, Dist = 18.2 (20.1 au GPS), VMoy = 8.3 km/h
1000m de D+ en mode super sanglier, quelle motivation!
RépondreSupprimer@Guitoune:
RépondreSupprimerC'est sur, ca t'aurais plus, surtout la première heure.
J'ai la grossa patata là. Semaine prochaine rends toi dispo et je te fais morfler sur un Murier extreme trash ou un 4S dré dans l'pentu :)
Arnaud (on peut toujours rêver)