mercredi 20 avril 2011

Profession amateur

   Reprise des séances de kiné, la sécu doit me maudire.

   Depuis ma reprise en Janvier, le mollet droit n'a jamais vraiment cessé de faire des siennes. Sur les fins de séances intenses ou sur les sorties longues, la sensation d'avoir un point douloureux dans le mollet. Pas la peur que ça puisse cramper, mais quand même bien présent. Voire le lendemain une douleur lancinante, comme si j'avais une concentration d'acide lactite à cet endroit là. Sans être très grave ni vraiment gênant pour courir, ce qui est bien sûr inquiétant, c'est que c'est pile à l'endroit où j'avais ressenti la contracture en Aout et Octobre. Contracture qui nous avait permis de détecter cette déchirure de l'aponévrose.

    Comme j'étais sur le point de lancer mon inscription au "Raid du Morbihan" (c'est fait), et démarrer l'entrainement conséquent qui va avec, j'ai préféré faire le point. Conséquence normale de la guérison toujours en cours, rééducation mal négociée ou éventuelle rechute ?

   Semaine dernière, je prend donc rendez vous avec le Dr Magnol à Grenoble. C'est toujours difficile de juger la qualité d'un médecin, mais lui semble vraiment savoir de quoi il cause, la CAP c'est son domaine. C'est assez rare d'avoir un médical qui ne vous regarde pas de travers quand vous parlez de courses de 80km, et dont la première phrase quand vous évoquez des douleurs d'entrainement n'est pas "ben arretez de courir".

   Première bonne nouvelle, les douleurs décrites ne l'inquiètent pas. Deuxième, il ne m'interdit pas de courir ni même me conseille d'alléger l'entrainement prévu, ou même la course. Pour lui, c'est la cicatrisation qui doit toujours être légèrement inflammatoire et douloureuse. Et donc séances de kiné pour assouplir la cicatrice.

   On cause un peu, j'évoque de possibles lacunes sur mon suivi "à la lettre" de la rééduc prévue par le kiné, même si j'ai fait de mon mieux avec les contraintes de l'époque (disponibilité et météo), et suis resté sage sur la reprise. On mentionne les guérisons de sportif, dont les pro. "On dit souvent, untel s'est blessé et l'opération s'est bien passée. Mais l'opération on s'en fout, dans 95% des cas ça se passe toujours bien. Ce qui joue vraiment, c'est la rééducation. Entre 2 sportifs de haut niveau qui ont la même opération, c'est la rééduc qui fera qu'il sera d'aplomb ou pas".

   J'ose une sortie. "Oui mais un sportif pro, la rééduc il n'a que ça à penser. Pas de boulot/gosses/contraintes à gérer. L'amateur que nous sommes c'est plus compliqué".

   Pas le temps de finir, le couperet tombe direct avec un sourire: "Mais mon bon Monsieur, un amateur, ça fait pas des courses de 100km". Et paf, dans les dents. Comprenez, c'est pas que t'as pas le droit de faire tes courses longues, mais arrêtes de te considérer amateur et fait le boulot comme un pro.

6 commentaires:

  1. J'aime beaucoup le commentaire de ton medecin... et l'analyse que tu en fais. Il n'a vraiment pas tord !
    Reste à savoir de quel niveau d'amateurisme il parlait...

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  2. Tout à fait d'accord avec toi, l'amateur doit gérer son boulot, sa vie de famille en dehors de la CAP alors que le pro est bien aidé de ce coté là ;)

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  3. même discours que ton kiné ma Belet :-)

    Et oui, on est pas tous égaux...ils y en a qui n'ont QUE le sport à gérer, c'est leur profession....et les autres, comme nous, quelque soit le niveau d'ailleurs. On essaie de tout cumuler ....moi je comprends autre chose...le mérite est plus de notre côté :-)

    maintenant, le pros...c'est surtout dans les sports à frics :-)

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  4. @Doune: Difficile de parler pour lui. Mais tel que je l'ai compris, tant que tu cours 1 à 2 fois par semaine et te contente de courses de patés de maison quelques fois par an, tu risques effectivement pas grand chose.

    Plus qu'une question de distance (un 3000 c'est une tuerie), c'est l'option performance qui à mon avis fait de nous des "amateurs experts", sans nous cataloguer pro. Ce qui change avec la distance, c'est que courir un 80km, c'est toujours une performance.

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  5. @L'ami: Oui. On peut d'autant le prendre comme une satisfaction personnelle comme le dit Vogoy'.

    Ce que dit le médecin (et notre kiné), c'est que les contraintes ne sont certes pas tout à fait les mêmes, mais qu'on doit pourtant faire les mêmes efforts de préparation si on veut pouvoir faire ce genre "d'exploits" sans casser la machine.

    Ca veut dire efforts d'entrainement, d'hygiène de vie, d'étirements, etc... Indépendamment de la vitesse à laquelle on court.

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  6. @Dam: J'ai pas pris "pro" comme salarié ou même sponsorisé.

    Si je prend un Bonaudo, Chorier, Sherpa, etc... Des noms au pif je les connais pas personnellement et encore moins leur vie privée. Leur status de "pro" de la discipline est simplement reconnu, qu'ils aient un métier à côté ou pas.

    Ce que je veux dire c'est que dans leur organisation sociale (famille, métier, etc...), leur vie est sans doute principalement tournée autour de la course à pied, et les contraintes associées acceptées par l'entourage.

    C'est souvent moins le cas du reste du peloton qui est obligé de jongler entre ses contraintes et sa passion, avec un curseur à ajuster en permanence.

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