Resté (très) longtemps dans le tuyeau, je profite d'une petite introspection sur ce qui risque de m'attendre la semaine prochaine pour finaliser ce C.R et le mettre en ligne. Enjoy'.
----------------------------------------------------------------------------------------------------
Morhiban, Juin 2011
Cette course était mon premier gros objectif de l'année suite à une reprise de blessure en Janvier. Une fois inscrit je profite d'être en récup de déplacement professionnel pour commencer à bien faire le job à la maison. Fin Avril je retrouve donc un certain niveau. En séance VMA j'ai une bonne résistance et l'impression que j'ai encore un peu de marge en vitesse pure. Les sorties longues de 3h passent faciles et j'alterne avec pas mal de VTT. Je me prépare doucement pour les 6h de Mure que j'envisage en simple test/entrainement, mais je sens que j'ai le pechon.
Et puis le boulot m'annonce un nouveau déplacement en Malaisie. Cette fois je suis sur le bateau. Moins de tentations (pas de sortie, pas d'alcool), et une salle de sport assez bien foutue pour s'entrainer. Il est malgré tout difficile de bosser en qualité sur tapis, je vise donc uniquement un maintien en volume (course, vélo, rameur) pour pouvoir reprendre facilement au retour. Troisième semaine un peu moins assidue dus aux horaires de travail en équipe (midi-minuit), je fait juste attention de garder un sommeil conséquent et prend ça comme du repos avant de rentrer
Le retour justement se fait un peu plus chaotique que prévu. Outre les 40h de trajet et d'insomnie, j'enchaine des déplacements en France. Je suis en vacances mais je cumule les soirées plus ou moins alcoolisées et tardives. Décompression sans doute. Mais la fatigue se ressent et j'ai du mal à caser la reprise d'entrainement aussi bien que je l'aurai voulu. La première semaine je fais l'impasse sur la qualité et ne reprend que par du volume à allure course. Petit passage au club semaine suivante, je fais une séance de 900m correcte en m'accrochant à Christophe, mais ça confirme que j'ai déjà bien perdu en vitesse. L'échéance est trop proche pour corriger ça, je fais une croix sur l'objectif performance et vise juste un maintien du volume pour digérer la distance.
Dernière sortie longue à J-15, je case 2h30 autour de la maison. J'ai pas vraiment perdu dans le pentu, sans doute les escaliers quotidiens sur le bateau. Le feeling n'est pas trop mauvais sur le moment, mais au retour et les jours suivants j'ai des réactions bizarres dans le mollet droit. Toujours suivi en kiné, elle me confirme que le muscle est tout contracturé. Ça pue, c'était exactement les symptômes lors de ma déchirure de l'aponévrose, je ne sais pas trop quoi faire. Du vélo et des footing léger pour faire passer? Rien pour récupérer un max? J'opte finalement pour une coupure complète avec 3 séances de kiné supplémentaires pour aider à faire passer le truc. C'est sans doute pas l'idéal d'un point de vue entrainement, mais au moins je sais que j'arriverai avec un max de fraicheur sur la course, je me voyais pas commencer la course avec déjà un mollet en vrac. Pour embellir le tableau je me rend également compte que j'ai les chevilles verrouillées, mais l'ostéo n'a pas d'option pour me prendre avant la course, faudra faire avec.
Grosses inquiétudes donc avant de s'attaquer aux 86km du Morbihan. La distance est nouvelle pour moi, mais c'est surtout mes capacités physiques qui sont incertaines. J'ai définitivement fait une croix sur l'objectif performance. Et pour ne pas trop psychoter sur la dernière quinzaine sans sport, je me suis un peu détaché de la course. Un peu trop même. Ça me permet de ne pas trop penser aux douleurs diverses que je ressens tous les jours, je sais qu'elles sont essentiellement psychosomatiques. Mais du coup j'ai oublié la moitié du matos obligatoire à la maison, ai pris le sac mais sans la poche à eau, et suis parti sans mes barres d'amandes habituelles. Les jours précédents je fais un peu la course au magasins pour compléter l'équipement, et serait obligé de tester certains produits en course. Tant pis.



J'y arrive en 3h38, Km38. On me pointe dans les 50. Maigre consolation, à côté de ça c'est franchement pas la pêche. Presque une heure que la douleur aux cuisses est apparue et elle ne semble pas vouloir passer. Je commence à comprendre que je vais devoir faire avec jusqu'à l'arrivée. Ok je m'attendais à souffrir mais quand même pas si tôt. L'allure à baissé à un maigre 10km/h et à ce rythme il me reste au bas mot 6h de course. Certes les mollets se font oublier, mais je ne comprend pas cette douleurs aux quadris. La présence de mon père m'évite de trop penser à l'abandon. On marche un peu ensemble, puis on se donne rendez vous au ravito suivant. Ça sera la mi-course et je décide de voir ce qu'il en sera à ce moment là.


Et c'est le cas. Je suis toujours sur un prévisionnel de 9h30 à l'arrivée, pas pire. Le hic c'est de savoir si je vais faire le restant en courant, ou si je vais mettre 3 à 4h de plus en marchant tout du long. Sachant qu'on m'attend à l'arrivée et qu'il est déjà presque minuit, bon, je me botte le cul et me remet en branle. Le ravitaillement suivant est dans 10km. J'en fais 5 plutôt bien, jusqu'à la pointe d'Arradon, pointé 34ème. Je m'en fous pas mal mais c'est quand même pas désagréable. Je reconnais malgré la nuit une balade faite avec la famille Seb. La suite est plus laborieuse et j'arrive tant bien que mal au ravito de Moreac, je serre les dents mais j'suis cuit. J'ai même plus l'envie de me goinfrer. Je végète plus de 10mn en attendant un regain d'énergie pour me faire décoller. C'est finalement le froid qui me chassera, je repars en marchant.
Texto à Nath et Seb qui m'attendent déjà dans Vannes, bientôt 2h du mat'. "Plus que 14km, 1h30 si j'arrive à courir, 3h si je marche". Effet psychologique immédiat, je me dis que je ne peux pas leur faire ça, ça me booste et vais faire presque 10km d'une traite. Je reprendrais même un peu de plaisir à la traversée des bois, profite de la présence d'un Grand Raideur pour une petite pause marche en parlant puis reprend ma course. Arrivée dans Vannes, km81. Je m'arrête au dernier pointage à l'entrée de l'ile de Conleau. L'arrêt de trop. Impossible de repartir. Je tente une fois, 5 fois, 10 fois, mais je n'arrive plus à supporter la douleur dans les cuisses, au bout de 100 à 300m je suis obligé de reprendre la marche.
Nouveau texto, j'espère le même effet boost mais la magie ne marche plus, le subconscient à saisi la ruse. J'insiste encore peu mais n'arrive plus à passer le pic de douleur de la reprise. Chaque pas, chaque choc du pied sur le sol est comme une ceinture d'un millier d'épines me transperçant les quadris au dessus du genoux. Reste 3km500, je décide que j'en ai assez bavé comme ça, ya des limites au masochisme. Je prend mon rythme de marche, lent comme toujours, mais au moins je n'ai mal nulle part en marchant. Direction l'arrivée. Le tour de l'ile est longuet, et les quais proprement interminables. Je suis admiratif des Grand Raideurs qui ont ce regain d'énergie qui les fait foncer vers la ligne. Le port, Seb et Nath m'accueillent, ça fait du bien. Traversée de la passerelle avec Seb avant de faire un improbable tour du port, on discute un peu. Dernière ligne droite, en théorie faudrait que je fasse quelques pas de bravoure pour passer la ligne en courant. Bof, pas envie. Au lieu de ça je ramasse quelques détritus, et passe sous l'arche quelques mètres plus loin avec une bouteille de cocas vide et un emballage à la main, ça fait marrer les photographes :)

La maudite douleur, je ne l'ai pas comprise. Jamais ressenti ça, ni avant ni depuis. Je ne me suis pas senti fatigué de la course, jamais eu l'impression de forcer, juste de me battre avec cette douleur aux quadris. Je pouvais d'ailleurs monter les rares bouts de côte en courant, et jusqu'à quelques kilomètres de l'arrivée, marches et autres raidillons ne me posaient aucun problème, je pouvais "forcer" sur les cuisses sans mal. Et à part les courbatures classiques le lendemain et surlendemain, rien de spécial à signaler non plus. Je courais dès le lundi sur la plage sans ressentir l'effet "choc" remonter jusqu'au quadri. Alors l'explication je la cherche encore. Coup de chaud au départ? Cardio elevée sur les premières heures et accumulation d'acide lactite? Simple manque d'entrainement? Sans doute. On s'aligne pas sur 80km avec seulement 30km/semaine dans les pattes. :)
>J'y reviendrai (l'inscription 2012 est partie).
RépondreSupprimerje prend note, pas de souci pour t'attendre à l'arrivée...
J'espère que tu ne galèreras pas autant cette fois-ci... pas facile de finir des courses dans ses conditions.
RépondreSupprimer