mardi 27 mars 2012

Annonce: Cross des Foyesses 2012

  Amis coureurs, viendez nombreux ce dimanche à la course des Foyesses en Nord-Isère (~1h de Grenoble, 45mn de Lyon). Les autruches de Villemoirieu sauront vous accueillir pour un parcours taillé dans les pré-Alpes, un trail plaisant et réalisable, mais également sélectif pour le sportif qui veut y faire une perf.


En récup de l'EcoTrail j'y serai en spectateur/organisation, mais je pourrais me laisser tenter par un petit parcours si on me pousse un peu :)


vendredi 23 mars 2012

Live EcoTrail

Petit message rapide suite à une activité perso un peu bousculée cette semaine.

Demain Samedi, midi, je serait au départ de l'Eco-Trail, de la base de loisir de St Quentin en Yvelines jusqu'au premier étage de la tour Eiffel.



Le suivi live de la course se trouve là:
http://ecotrail.livetrail.net/

Plus précisément ma fiche (dossard 3831):
http://ecotrail.livetrail.net/coureur.php?type=dossard&rech=3831

La course est très roulante et il n'est pas toujours de pianoter en courant. Mais vu qu'il est obligatoire, j'aurai certainement mon portable à portée de main.
https://twitter.com/#!/BelBlog

Je ne fais malheureusement qu'écrire sur Twitter, sinon la batterie tiendra pas la course, mais normalement j'arrive à lire mes SMS.

Pour les geek et geekettes, il existe aussi les version mobiles et appli Android:
http://www.traildeparis.com/mobile
https://play.google.com/store/apps/details?id=com.ecotrail.paris

Bon c'est pas tout, mais c'est déjà l'heure de partir.

A+ dans le bus :)

dimanche 18 mars 2012

Autopsie d'un naufrage programmé


   Resté (très) longtemps dans le tuyeau, je profite d'une petite introspection sur ce qui risque de m'attendre la semaine prochaine pour finaliser ce C.R et le mettre en ligne. Enjoy'.

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 Morhiban, Juin 2011

   Cette course était mon premier gros objectif de l'année suite à une reprise de blessure en Janvier. Une fois inscrit je profite d'être en récup de déplacement professionnel pour commencer à bien faire le job à la maison. Fin Avril je retrouve donc un certain niveau. En séance VMA j'ai une bonne résistance et l'impression que j'ai encore un peu de marge en vitesse pure. Les sorties longues de 3h passent faciles et j'alterne avec pas mal de VTT. Je me prépare doucement pour les 6h de Mure que j'envisage en simple test/entrainement, mais je sens que j'ai le pechon.

   Et puis le boulot m'annonce un nouveau déplacement en Malaisie. Cette fois je suis sur le bateau. Moins de tentations (pas de sortie, pas d'alcool), et une salle de sport assez bien foutue pour s'entrainer. Il est malgré tout difficile de bosser en qualité sur tapis, je vise donc uniquement un maintien en volume (course, vélo, rameur)  pour pouvoir reprendre facilement au retour. Troisième semaine un peu moins assidue dus aux horaires de travail en équipe (midi-minuit), je fait juste attention de garder un sommeil conséquent et prend ça comme du repos avant de rentrer

   Le retour justement se fait un peu plus chaotique que prévu. Outre les 40h de trajet et d'insomnie, j'enchaine des déplacements en France. Je suis en vacances mais je cumule les soirées plus ou moins alcoolisées et tardives. Décompression sans doute. Mais la fatigue se ressent et j'ai du mal à caser la reprise d'entrainement aussi bien que je l'aurai voulu. La première semaine je fais l'impasse sur la qualité et ne reprend que par du volume à allure course. Petit passage au club semaine suivante, je fais une séance de 900m correcte en m'accrochant à Christophe, mais ça confirme que j'ai déjà bien perdu en vitesse. L'échéance est trop proche pour corriger ça, je fais une croix sur l'objectif performance et vise juste un maintien du volume pour digérer la distance.

   Dernière sortie longue à J-15, je case 2h30 autour de la maison. J'ai pas vraiment perdu dans le pentu, sans doute les escaliers quotidiens sur le bateau. Le feeling n'est pas trop mauvais sur le moment, mais au retour et les jours suivants j'ai des réactions bizarres dans le mollet droit. Toujours suivi en kiné, elle me confirme que le muscle est tout contracturé. Ça pue, c'était exactement les symptômes lors de ma déchirure de l'aponévrose, je ne sais pas trop quoi faire. Du vélo et des footing léger pour faire passer? Rien pour récupérer un max? J'opte finalement pour une coupure complète avec 3 séances de kiné supplémentaires pour aider à faire passer le truc. C'est sans doute pas l'idéal d'un point de vue entrainement, mais au moins je sais que j'arriverai avec un max de fraicheur sur la course, je me voyais pas commencer la course avec déjà un mollet en vrac. Pour embellir le tableau je me rend également compte que j'ai les chevilles verrouillées, mais l'ostéo n'a pas d'option pour me prendre avant la course, faudra faire avec.

   Grosses inquiétudes donc avant de s'attaquer aux 86km du Morbihan. La distance est nouvelle pour moi, mais c'est surtout mes capacités physiques qui sont incertaines. J'ai définitivement fait une croix sur l'objectif performance. Et pour ne pas trop psychoter sur la dernière quinzaine sans sport, je me suis un peu détaché de la course. Un peu trop même. Ça me permet de ne pas trop penser aux douleurs diverses que je ressens tous les jours, je sais qu'elles sont essentiellement psychosomatiques. Mais du coup j'ai oublié la moitié du matos obligatoire à la maison, ai pris le sac mais sans la poche à eau, et suis parti sans mes barres d'amandes habituelles. Les jours précédents je fais un peu la course au magasins pour compléter l'équipement, et serait obligé de tester certains produits en course. Tant pis.

   Le départ est à 17h. En vacances de l'autre côté du golfe, j'ai le temps de me préparer. On passe même voire de la famille à Locmariaquer ce qui me permet de me protéger de la chaleur jusqu'au dernier moment. Je débarque sur le stade 40mn avant le départ. Passé voir le départ de l'ultra la veille à Vannes, j'ai petit à petit pris conscience de la course venir. Qu'est ce que je suis venu faire? Je sais qu'avec ma prépa foirée, je ne peux pas espérer grand chose. Je suis même certain que je vais en baver à partir d'un moment. L'idée est donc de partir tranquille en visant un premier marathon dans de bonnes conditions, et de gérer la suite comme je pourrais. Ce qui m'inquiète par dessus tout c'est la réaction du mollet. A partir de quand va-t'il se contracturer, et est ce que je pourrais seulement finir?

   Un petit breefing et c'est parti. On m'a parlé de petits bouchons sur la première partie, je me suis donc pas trop mal placé au départ. Bien placé mais départ tranquille, j'évite de me laisser entrainer et prend doucement mon rythme de croisière, autour de 11 km/h. On fait une petite boucle à la pointe de Kerpenhir, puis je croise la famille qui m'attend au Gilvin. On alterne les passages sur le chemin des douaniers et les zig-zag dans les vieilles ruelles. Bonne ambiance dans certaines, j'aurai droit à un verre de kir en guise d'apéro. Ho hey, on est pas en Bretagne pour rien :). Après Kerouarc'h on quitte un peu la mer pour rejoindre Crach via quelques chemins forestier. Un point d'eau autour d'un stade, je fais un arrêt éclair et un petit point. La température ambiante est supportable même si on prend vite chaud quand on sort des bois. Le soleil commence à baisser, ça ne va pas durer. Les jambes sont ok, le souffle vraiment facile, par contre j'ai le cardio étonnamment haut depuis le départ. Je devrais être sous les 150, et là je frise parfois les 170 et ne descend quasiment pas sous les 160. Du moins c'est ce que dit la montre, parce que ça ne correspond pas du tout à mes sensations. A ce niveau de pulsation je devrais avoir le souffle court et ce n'est absolument pas le cas. Je fini par arrêter de la regarder en me disant que la ceinture doit être mal positionnée ou perturbée par le dossard. J'hésite à ralentir mais en même temps c'est ma foulée "naturelle" de footing, en dessous je sais que cela me fatigue également.

   On continue dans la campagne jusqu'à Le Bono où l'on reprend le chemin des douaniers avec des superbes vues sur le Golfe. Là j'entends quelqu'un me compter 62ème, je me croyais facilement au delà de la 100ème place. Nouvel arrêt éclair au ravito, 2h15, 25km. Je fais le plein d'eau et ne passe même pas à la table des victuailles, je m'alimente depuis le départ et ai tout ce qu'il me faut sur moi, sans doute même trop. Je reprend donc mon rythme, mais assez rapidement j'ai les cuisses qui deviennent douloureuses. Hummmm. Il n'y a pour ainsi dire pas de dénivelé depuis le départ, quelques faux plats et une petite cote de bitume à l'entrée du Bono. Je me suis amusé à la passer en courant mais c'était franchement pas méchant. Coup de fil paternel, il est à ma recherche et les indications des officiels ne sont pas claires. On se donne rdv au ravitaillement de Baden.

   J'y arrive en 3h38, Km38. On me pointe dans les 50. Maigre consolation, à côté de ça c'est franchement pas la pêche. Presque une heure que la douleur aux cuisses est apparue et elle ne semble pas vouloir passer. Je commence à comprendre que je vais devoir faire avec jusqu'à l'arrivée. Ok je m'attendais à souffrir mais quand même pas si tôt. L'allure à baissé à un maigre 10km/h et à ce rythme il me reste au bas mot 6h de course. Certes les mollets se font oublier, mais je ne comprend pas cette douleurs aux quadris. La présence de mon père m'évite de trop penser à l'abandon. On marche un peu ensemble, puis on se donne rendez vous au ravito suivant. Ça sera la mi-course et je décide de voir ce qu'il en sera à ce moment là.

   Je reprend la course au passage de la seconde féminine, ça fait un moment qu'on se double et dédouble, ça me motive pour relancer. La section jusqu'à Larmor Baden passe plutôt bien. Douleur présente mais gérable. Passage au marathon en 4h17, une perf! Bon c'est à peine 10mn de plus qu'à la SaintéLyon, mais pour seulement 200m de dénivelé au lieux de 1000. Je fais quand même toute la section en courant,  et arrive en bien meilleure condition au gros ravitaillement. Les accompagnants ne sont pas pas autorisés à nous suivre donc je fais le plein et ressort de la zone rapidement. Petite dégout du sucré, c'est la première fois que ça m'arrive. Heureusement le sponsor officiel distribue des barres salées, j'en embarque en même temps qu'un mix saucisson/fromage et sors rapidement du ravito pour rejoindre mon père. On avance un bon moment en marchant pendant que je m'alimente, il m'annonce qu'il sera au prochain pointage, annoncé par un officiel à 7km. La reprise de course devient pénible, mais passé les 30 premières secondes vraiment douloureuses, j'arrive à muter du pingouin chancelant à une course presque potable. Obligé de marcher un peu tous les 2-3km, mais pas trop longtemps sinon la reprise est d'autant plus terrible.

   Les 7km sont interminables, et pour cause, ils font plutôt 10. Port Blanc km57, 6h00 de course. Il est donc maintenant 23h et mon père m'aide à sortir la frontale du sac. Le regain de forme n'est plus vraiment là, mais je suis également passé du "bon" côté de la barrière psychologique. Il ne reste *que* 30km. On marche encore quelques minutes puis il m'abandonne dans la nuit encore pas franchement noire. Je file jusqu'au ravitaillement du Moustoir, km62, 6h40. On vient de passer la seule portion légèrement technique du parcours, un sous bois avec racines et petit rochers. En tant normal ça m'aurait surement beaucoup amusé, mais là en plus de la douleur aux quadris je commence à accuser les kilomètres. La douleur d'usure, "attendue" celle là, commence à se faire sentir et il devient difficile de lever les pattes ou descendre des marches, je manque de trébucher plusieurs fois. Je fais le point en me gavant au ravitaillement. écoutant ceux qui ont encore la force de papoter. Certains du grand raid sont sur les chemins depuis tellement d'heures. L'idée de poser les armes est vaguement présente, mais plus que la distance restante, je suis passé en phase "ça fait pas 5h que je me force à courir pour abandonner maintenant, fallait le faire plus tôt". Habituellement il suffit que je me remplisse de victuailles et au bout d'un certain temps, j'arrive à repartir. Je bouffe donc, encore.
 
   Et c'est le cas. Je suis toujours sur un prévisionnel de 9h30 à l'arrivée, pas pire. Le hic c'est de savoir si je vais faire le restant en courant, ou si je vais mettre 3 à 4h de plus en marchant tout du long. Sachant qu'on m'attend à l'arrivée et qu'il est déjà presque minuit, bon, je me botte le cul et me remet en branle. Le ravitaillement suivant est dans 10km. J'en fais 5 plutôt bien, jusqu'à la pointe d'Arradon, pointé 34ème. Je m'en fous pas mal mais c'est quand même pas désagréable. Je reconnais malgré la nuit une balade faite avec la famille Seb. La suite est plus laborieuse et j'arrive tant bien que mal au ravito de Moreac, je serre les dents mais j'suis cuit. J'ai même plus l'envie de me goinfrer. Je végète plus de 10mn en attendant un regain d'énergie pour me faire décoller. C'est finalement le froid qui me chassera, je repars en marchant.

   Texto à Nath et Seb qui m'attendent déjà dans Vannes, bientôt 2h du mat'. "Plus que 14km, 1h30 si j'arrive à courir, 3h si je marche". Effet psychologique immédiat, je me dis que je ne peux pas leur faire ça, ça me booste et vais faire presque 10km d'une traite. Je reprendrais même un peu de plaisir à la traversée des bois, profite de la présence d'un Grand Raideur pour une petite pause marche en parlant puis reprend ma course. Arrivée dans Vannes, km81. Je m'arrête au dernier pointage à l'entrée de l'ile de Conleau. L'arrêt de trop. Impossible de repartir. Je tente une fois, 5 fois, 10 fois, mais je n'arrive plus à supporter la douleur dans les cuisses, au bout de 100 à 300m je suis obligé de reprendre la marche.

    Nouveau texto, j'espère le même effet boost mais la magie ne marche plus, le subconscient à saisi la ruse. J'insiste encore peu mais n'arrive plus à passer le pic de douleur de la reprise. Chaque pas, chaque choc du pied sur le sol est comme une ceinture d'un millier d'épines me transperçant les quadris au dessus du genoux. Reste 3km500, je décide que j'en ai assez bavé comme ça, ya des limites au masochisme. Je prend mon rythme de marche, lent comme toujours, mais au moins je n'ai mal nulle part en marchant. Direction l'arrivée. Le tour de l'ile est longuet, et les quais proprement interminables. Je suis admiratif des Grand Raideurs qui ont ce regain d'énergie qui les fait foncer vers la ligne. Le port, Seb et Nath m'accueillent, ça fait du bien. Traversée de la passerelle avec Seb avant de faire un improbable tour du port, on discute un peu. Dernière ligne droite, en théorie faudrait que je fasse quelques pas de bravoure pour passer la ligne en courant. Bof, pas envie. Au lieu de ça je ramasse quelques détritus, et passe sous l'arche quelques mètres plus loin avec une bouteille de cocas vide et un emballage à la main, ça fait marrer les photographes :)

   J'en ai terminé. 10h37, 73ème. Performance anecdotique sans être ridicule dans l'absolu, mais assez loin de ce que j'aurai espéré si j'étais venu avec la forme de fin Avril. Petit regret du côté préparation donc. De l'autre, j'étais là pour finir, j'ai fini, et c'est l'essentiel de ma satisfaction. Difficile à retranscrire, mais j'ai également bien aimé le parcours, ou du moins les paysages rencontrés. La douleur a un peu trop vite monopolisé mon cerveau pour en profiter pleinement, m'a obligé à me concentrer sans trop me disperser à prendre des photos ou autre, mais quand j'arrivais à lever le nez c'était superbe et je vais garder quelques belles images en tête. Le temps faisant, j'ai évidement occulté la douleur et n'en garde qu'un sentiment d'avoir été content d'être là (voir photos du départs). J'y reviendrai (l'inscription 2012 est partie).

   La maudite douleur, je ne l'ai pas comprise. Jamais ressenti ça, ni avant ni depuis. Je ne me suis pas senti fatigué de la course, jamais eu l'impression de forcer, juste de me battre avec cette douleur aux quadris. Je pouvais d'ailleurs monter les rares bouts de côte en courant, et jusqu'à quelques kilomètres de l'arrivée, marches et autres raidillons ne me posaient aucun problème, je pouvais "forcer" sur les cuisses sans mal. Et à part les courbatures classiques le lendemain et surlendemain, rien de spécial à signaler non plus. Je courais dès le lundi sur la plage sans ressentir l'effet "choc" remonter jusqu'au quadri. Alors l'explication je la cherche encore. Coup de chaud au départ? Cardio elevée sur les premières heures et accumulation d'acide lactite? Simple manque d'entrainement? Sans doute. On s'aligne pas sur 80km avec seulement 30km/semaine dans les pattes. :)